Ile de Pâques - RAPA NUI - Plongée unique au coeur du Pacifique
L'ILE DE PAQUES, RAPA NUI, TE PITO TE HENUA… LIEU UNIQUE DU PACIFIQUE.
Hormis le Grand Canyon du Colorado, le Machu Picchu ou les Pyramides d’Egypte, pour ne citer qu’eux, il existe, perdue au milieu de plusieurs milliers de km² d’océan, une petite île qui, malgré sa taille, est peut-être l’un des sites archéologiques les plus extraordinaires et uniques.
Cette île isolée au milieu de l’océan Pacifique, c’est l’Île de Pâques ! Musée archéologique exceptionnel à ciel ouvert, sans équivalent dans le monde, ce n’est du reste pas un hasard si elle est inscrite depuis 1995 au Patrimoine Mondial de l’Humanité UNESCO !!! Tout comme les Pyramides d’Egypte ou le Machu Picchu !
Et puis, ce triangle de terres volcaniques de 170km², qui donne l’occasion de méditer sur les conséquences du comportement de l’homme sur la Nature, offre, outre des centaines de sites archéologiques, de nombreuses autres possibilités : randonnées à pieds ou à cheval, avec ou sans bivouacs, incomparable fête annuelle du TAPATI début Février,… sans oublier bien sûr la plongée sous-marine dans des eaux cristallines d’une exceptionnelle pureté !
Préhistoire... et histoire
Les archéologues considèrent aujourd’hui que l’île de Pâques a été peuplée probablement dès le Vème siècle après JC, mais la date précise de ce premier peuplement et son origine restent encore incertaines. Peut-être même y aurait-il eu deux « vagues » successives (les « Longues Oreilles » et les « Courtes Oreilles »), comme le rapportent certaines traditions orales. Ceci n’est pas encore clairement démontré. Si l’on en croit ces mêmes traditions orales, venant plus vraisemblablement de Mangareva plutôt que des Marquises, c’est le roi HOTU MATUA accompagné d’un fort entourage qui, après avoir envoyé sept « éclaireurs », débarqua sur la plage d’ANAKENA et prit possession de l’île.
De l’an 400 à l’an 800, on assiste d’abord à une phase de peuplement, de colonisation et de partage de l’île entre les différents groupes. Vient ensuite la grande période classique dite «AHU MOAI» au cours de laquelle, les Pascuans vont édifier les centres cérémoniels et les célèbres moai , images des ancêtres importants de chaque lignée.
- L'île préservée - Photo Fabrice Charleux
Les Pascuans sont des polynésiens et ils respectent le culte des ancêtres, mais, pris par on ne sait quelle folie d’affirmer encore plus leur grandeur par rapport à leurs proches voisins, ils vont se lancer dans la sculpture de monumentales statues, de plus en plus grandes, qui vont demander de plus en plus de moyens tant au plan humain qu’au plan des matériaux. Cette folle course au gigantisme va épuiser les maigres ressources d’une île aux dimensions très limitées. La roche ne manque pas, mais le bois lui, utilisé pour déplacer les volumineux et pesants moai va être surexploité et se faire rare…
Alors que la population augmente, l’île va se désertifier, comme cela a été prouvé par les études palynologiques, le climat local se modifier, rendant les cultures difficiles, la nourriture plus rare et les relations entre clans difficiles. Car il en va de leur survie!!!! Terrible perspective … Et si cette situation n’était que l’illustration à petite échelle de ce qui guette notre planète? Voilà qui donne à réfléchir….
Probable conséquence de cette situation, à la fin du XVIIème siècle, l’île est agitée par de nombreux conflits entre clans des Longues Oreilles et Courtes Oreilles. Les guerres sont violentes, les moai qui symbolisaient pouvoir et culte des ancêtres sont systématiquement renversés de leur ahu….. C’est la phase « HURI MOAI ». Pour restructurer une société en pleine décomposition, une nouvelle religion se met en place, le CULTE DE L’HOMME-OISEAU « TANGATA MANU », qui vénère le Dieu de la création MAKE MAKE….
C’est dans cette situation dramatique qu’arrivent les premiers européens…..
Lorsque le 5 Avril 1722, jour de Pâques – d’où le nom donné à l’île et qui lui est resté - l’Amiral hollandais Jacob ROGGEVEEN aborde quelques heures sur l’île (peut-être aperçue par Davies en 1687) cette première visite, est-ce un signe, se termine hélas avec quelques pascuans tués…
Roggeveen était-il le premier européen à redécouvrir l’île de Pâques ? Ce n’est pas si sûr. Si l’île aperçue par Davies en 1687 ressemble peu à l’île de Pâques, il est un fait troublant révélé par des analyses ADN pratiquées dans les années 70 sur des Pascuans dont la généalogie pouvait attester une certaine pureté d’origine. On a en effet retrouvé dans leur sang, un gène très spécifique d’un village du pays Basque. Or, vers 1536, une caravelle espagnole, la SAN LESMES qui appartenait à la flotille de Magellan, s’est perdue dans le Pacifique, laissant du reste des traces de son passage aux Tuamotu… Et à bord de cette caravelle, il y avait des marins basques originaires de ce village. Alors ? Des Basques auraient-ils eu une descendance pascuane et auraient-ils modifié d’autant la société pascuane avant l’arrivée de Jacob Roggeveen ? Ce n’est pas du tout impossible.
Les « découvreurs » européens se succèderont sur l’île, avec plus ou moins de bonheur : Felippe Gonzalez de Haedo en prend possession au nom de la couronne d’Espagne en 1770, James COOK (14 Mars 1774) lors de son second voyage tout comme la Pérouse (1786) débarquent sur l’île et y font de précieuses observations. La plupart des moai sont déjà renversés, signe extérieur visible des luttes fratricides entre clans et de guerres intestines…
Mais le plus grave était à venir. En 1862, six navires péruviens font une razzia de plusieurs milliers de pascuans qu’ils ont attirés avec de la pacotille. Hommes, femmes, enfants, vieillards, savants et aristocrates de la société pascuane,…sont emportés contre leur gré dans les mines de guano des îles Chincha. Cette opération est vivement critiquée par l’évêque de Tahiti soutenu par les gouvernements français et anglais et le Chili. L’émoi et la pression internationale sont tellement forts que le Pérou décide de renvoyer les pascuans esclaves. Mais, le temps que les décisions soient prises (les liaisons sont longues de plusieurs semaines, voire mois) déjà plus de 80 ou 90% d’entre eux sont morts, tués par des maladies auxquelles leur organisme ne pouvait répondre ou par des conditions de travail épouvantables… La petite quinzaine qui réchappe de cet enfer et va enfin retrouver sa terre natale rapporte hélas avec elle la variole, l’une de ces terribles maladies qui ont tôt fait de tuer toute une partie de la population qui est décimée. Un schéma hélas classique dans les îles du Pacifique…
Outre les missionnaires (dont le frère Eugène Eyraud) qui se heurteront à bon nombre de difficultés, l’île héberge un français, Jean-Baptiste Onésime DUTROU-BORNIER qui met l’île en coupe réglée avec une exploitation intensive de moutons. Très ambitieux, voire mégalomane, DUTROU-BORNIER demande, sans succès, le rattachement de l’île à la France. Eh oui ! L’île de Pâques aurait pu être française !!! Après avoir épousé la fille du roi, il se proclame roi de l’île et la dirige d’une main d’acier. Devant cette situation, de nombreux pascuans quittent alors l’île pour Mangareva, soutenus par la mission de Papeete. Finalement DUTROU-BORNIER meurt d’une mystérieuse chute de cheval qui ressemble davantage à un assassinat…. L’île devient chilienne en Septembre 1888.
Se rendre à l’Île de Pâques
A un peu plus de 4000km de Tahiti et autant ou presque de Santiago du Chili, les moyens pour parvenir à l’île de Pâques sont limités. Nous écarterons ici les charters touristiques à bord de jets privés d’une centaine de passagers et les croisières de luxe avec leurs 6 ou 800 touristes: leur halte de quelques heures qui conduit des « troupeaux de touristes » aux sites principaux au pas de course n’a aucun intérêt…. Pour nous, le seul moyen d’aller sur cette île ce sont les vols LAN, compagnie qui a du reste le monopole de la destination.
Moins fréquents depuis Tahiti, les vols sont quasi quotidiens depuis Santiago, ce qui permet de choisir la durée de son séjour comme on le souhaite. Si on envisage d’associer la visite des sites à une ou plusieurs plongées, il semble difficile de séjourner moins de 6 jours.
Ceux qui ont une plus grande disponibilité et une plus grande liberté quant aux dates, choisiront d’aller à l’Île de Pâques au début du mois de Février (c’est l’été austral) pour assister et même participer à la grande fête annuelle traditionnelle de la TAPATI qui dure deux semaines.
Cette manifestation unique qui a pour objectif de désigner plus qu’élire une reine, est en fait le prétexte de nombreux concours d’activités traditionnelles (fabrication du tapa, de colliers, tressages divers, préparation d’un four polynésien, sculptures sur bois et sur pierre, lancers de javelot, etc..) et, chaque soir, d’une grande représentation de qualité avec chants et danses, jeux de ficelle, etc…
La fête se termine par un gigantesque défilé derrière les prétendantes au titre, défilé où tout le monde, habitants et touristes, est invité à participer en se dévêtant, se couvrant d’argile rouge, et arborant des peintures corporelles, des plumes, etc… Tout cela dans une atmosphère joyeuse au son des chants, des guitares et autres tambours, des danses et à grand renfort de boisson car il fait chaud…. La désignation de la reine résulte du total de points rapporté par ses supporters lors des différents concours et des soirées tout au long des deux semaines…
Cette TAPATI est un moment unique et inoubliable, qui n’a son pareil nulle part ailleurs en Océanie. Choisir cette période pour venir sur l’île, c’est tout à la fois pouvoir visiter les sites archéologiques, assister à une fête exceptionnelle avec la population et avoir encore le temps de pratiquer quelques plongées. C’est une période très chargée et il convient de réserver 8 à 10 mois à l’avance… et de prévoir des carte-mémoires de grande capacité !!!
- La fête du Tapati -
L’île de Pâques n’est guère très grande mais son exceptionnelle richesse archéologique fait que les déplacements entre les différents sites sont très courts. Même si on ne peut tout voir en quelques jours, on verra déjà sans se presser un grand nombre de sites et souvent, si on choisit bien son heure, on pourra être seul parmi les moai dressés de la carrière du RANO RARAKU au coucher du soleil, ou face aux îlots depuis le site sacré de ORONGO…. Des moments magiques et sublimes, inoubliables… Car, fort heureusement, le nombre de touristes même si il a décuplé en 30 ans n’est pas encore trop important.
En faisant appel à un guide qualifié (voir le bureau du tourisme SERNATUR à HANGA ROA), vous êtes certain de ne manquer aucun des sites principaux de l’île, mais évidemment, à moins de réserver une visite privée plus onéreuse, vous serez avec un groupe et vous aurez moins de liberté. A vous de choisir !
LA PLONGEE SOUS-MARINE de l'Homme Oiseau...
Si le lieu est mythique, peu de gens peuvent s'enorgueillir d'avoir plongé à l'île de Pâques.
Absorbés par les moai emblématiques, les paysages mystérieux de l'île, les visiteurs ne viennent certainement pas pour plonger, et pourtant ils risquent de passer à côté d'un souvenir inoubliable. La plongée sous-marine à l'île de Pâques c'est la petite touche en plus, celle pour dire "j'y étais".
L'île à beau être minuscule, deux centres se concurrencent, distants d'environ 10 mètres l'un de l'autre, sur le port pittoresque de Hangaroa:
Le plus connu est le centre de plongée ORCA, tenu par Michel Garcia.
Le 2e centre est celui de Mike Rapu, que je n'ai pu aller voir faute de temps. Chacun aura son jugement mais la notoriété de Orca est sans aucun doute plus importante.
[nice_sticky]A propos du centre ORCA: Le Centre de Plongée ORCA est l'une des principales activités de la société S.E.E.M ORCA LTD créée en 1979 par Henri et Michel GARCIA, deux frères Francais originaires du sud de la France. Henri arriva le premier à l'Ile de Pâques, en 1976, en tant que plongeur de l'équipe scientifique de Jacques Yves Cousteau et décida de se fixer là. Michel vint ensuite en 1978 pour le seconder et dès lors, à travers ladite société, ils ont travaillé et assisté plusieurs célébrités notoires telles que Jack Randall, Thor Heyerdhal, Kevin Costner, le film Rapa Nui, Jacques Mayol, Nicolas Hulot & Laird Hamilton ... entre autres.[/nice_sticky]
- Découverte du centre Orca, Claudio, et plongée sur les motus - Photos Fabrice Charleux
Sans doute à cause de la seule réputation terrestre de l'île, de son isolement et son port spartiate, on peut s'attendre à trouver un petit centre sans prétention ou d'une autre époque.
On découvre au contraire un centre résolument moderne, superbement bien équipé, propre et aménagé avec le plus grand soin. L'équipe est dynamique et vraiment des plus sympa ! On retrouve alors ses repères dans un monde qui nous est plus connu que les moais, la plongée sous-marine... C'est Claudio qui accueille et encadre les palanquées et gère la boutique, derrière ses lunettes noires et son look de sauveteur de Malibu, un contact sympathique et franc.
Il est évidemment délicat de prévoir une ou deux plongées à distance lors des préparatifs du voyage, et la plongée à l'île de Pâques se prévoit au jour le jour, en fonction de la houle et du temps, comme dans la plupart des îles isolées au fin fond des océans où la météo n'accroche pas le relief et n'est fait que de tendances.
Le spot le plus conseillé est la plongée aux motus (îlots), en raison de sa localisation juste au pied du volcan Rano Kau, lieu légendaire lié au culte de l'homme oiseau, et d'un relief sous-marin abrupte. Et si Michel Garcia dit que c'est le meilleur spot, alors il ne faut pas se priver ! Imaginez plutôt ce piton qui vous appelle... la fameuse carte avec l'indication "VOUS ETES ICI" et c'est l'exaltation assurée.
Le centre vous proposera un équipement très récent, parfaitement bien entretenu et rangé, dans des locaux bien équipés et très propres. On vous conseillera sans doute une combinaison intégrale avec cagoule, l'eau est fraiche sans être froide. Vous signerez une décharge car le 1er caisson hyperbare est à 8 heures d'avion... Les plongées sont bien encadrées pour éviter tout risque d'accident, et vous resterez plutôt dans la zone des 25 mètres, en respectant des profils propres. Le moindre pépin prendrait des proportions incroyable tant l'île est isolée.
- Les motus, le mythe sous-marin - (photo Fabrice CHARLEUX) L'embarcation est une baleinière où l'on s'installe en rangs par 2, c'est petit, suffisant, et on ne peut pas être plus prêt de l'eau :)
Après avoir longé les falaises abruptes du Rano Kau et un trajet de 15 minutes, le bateau arrive sur les motus: 2 îlots dont l'un est un aiguillon abrupte où il faudrait troquer les palmes pour des chaussons d'escalade.
Le choix du spot de plongée n'est pas écrit, il n'y a pas de mouillage, et dépendra de la houle, du vent, du courant. Ce jour là, nous arrivons au pied des falaises du motu nui, que nous longerons en dérivante.
- Des motus aux formes ... étrangement humaines - Photo Google Earth
Le bateau se met à quelques mètres de la falaise, la mise à l'eau ne traîne pas, il n'y a aucun mouillage et la houle peut gêner...
Les premières sensations ne se font pas attendre, c'est grand, c'est limpide, et ça tombe à pic. Le relief des motus en disent long sur le tombant, les falaises externes plongent directement sous l'eau à environ 60m de profondeur selon les endroits. L'eau est fraîche lorsque l'on vient de Tahiti, nous dirons qu'une 3mm intégrale avec cagoule offrira un bon confort, d'autres préfèreront une 5mm. La transparence de l'eau est juste... fantastique.
Un point remarquable de la plongée dans le coin, et pour une raison : l'île de Pâques se trouve dans la région la moins planctonique de l'Océan Pacifique, ce qui lui procure une eau avec bien peu de particules et une couleur bien différente d'une eau de Polynésie française par exemple. Cette eau n'est troublée par aucune rivière, et le peu d'activité industrielle de l'île préserve le lieu.
La plongée sous-marine à l'île de Pâques est quasi-uniquement une plongée d'ambiance. Le relief, la visibilité, l'éloignement, l'île est ses mystères, et environ 5 plongeurs sous-marins à l'eau maximum sur ce coin du globe à un instant "t"... L'eau est crystalline, aucune perception de tons verdâtre, du bleu dans toutes ses variantes pures, en fonction de l'ensoleillement, de l'écume de surface... du double effet kisskool au bleu profond voilà ce que l'on observe! J'ai eu ma claque!
Cette absence ou presque de plancton est cependant préjudiciable à la faune et flore des fonds marins, très discrètes, mais qui n'enlève rien à la beauté de la plongée. A éviter pour ceux qui veulent plonger pour voir du gros, de la variété et de la quantité, mais à conseiller pour la photo, l'ambiance et les couleurs, et le lieu d'exception s'il fallait le rappeler.
- profil d'une plongée aux motus de l'île de Pâques, Suunto D6, Macdive - "Quelques alertes ? c'est ma première utilisation du Suunto D6 et je découvre sa sécurité le long des parois du motu nui"
Le profil de plongée prévu par l'encadrant est le plus doux possible pour prendre le moins de risques. Le temps à profondeur max sera assez court, et la remontée progressive. L'encadrant a toujours un oeil attentionné sur chacun des plongeurs de la palanquée sans être agaçant. Si vous êtes du genre plongeur rebelle, dégainant les cartes de niveaux pour prétexter une liberté totale, ce n'est pas le bon endroit...
La plongée s'est effectuée en dérivant le long de la falaise abrupte du motu nui le long de la paroi volcanique. Les oursins recouvrent une bonne partie de la falaise, la paroi est claire, et le vide attire. Le corail est assez peu présent, on se laisse plutôt embarquer dans l'escalade sous-marine. La tentation d'aller voir en bas est forte tant la visibilité est bonne, mais finalement on se laisse guider par le courant... et la palanquée. On a toujours un bon esprit pour nous rappeler que les pépins sont à éviter dans le coin...
- Aux abords du motu nui - (Photos Fabrice Charleux)
Nous avons terminé la plongée dans une crique où la houle se fracassait violemment sur le motu, avec un ressac important. Peut-être le coup d'adrénaline pour terminer une plongée paisible, un coup de fouet bien réussi, et qui met en avant des couleurs somptueuses avec l'écume en surface. Il faut se cramponner sévèrement pour éviter de s'arracher le matériel (et les mains) sur les rochers, mais le détour en vaut la chandelle.
Nous remontons sur le bateau après 45 minutes de plongée. Pas de rampe, ni d'accès facile mais l'équipe d'Orca vous aide à tous les niveaux: même pas mal!
Difficile de décrire les sensations, mais c'était simplement beau et mémorable! Il manque à cela le temps d'en faire plusieurs et surgit l'envie de préparer un jour une palanquée d'avantage articulée autour de l'exploration, avec cette fois-ci du matériel photo...
- Images de plongées, motus, grottes, et quelques rencontres - (photos Michel Garcia - Fabrice Charleux)
A voir impérativement
(en se limitant aux sites principaux)-
Le complexe de TAHAI : restauré à la fin des années 60, peut être rejoint aisément à pieds en longeant la côte sud à partir de HANGA ROA. Il comprend 3 ahu : AHU VAI URI avec ses 5 moai ; AHU TAHAI avec un seul moai, et, en s’éloignant un peu, AHU KO TE RIKU dont le moai porte fièrement un pukao (en fait, une reproduction récente). Si vous souhaitez voir éclairées les faces des moai, il vous faudra venir le matin. Sinon, chaque fin d’après-midi, les photographes viennent attendre le coucher du soleil à TAHAI pour faire LA grande photo classique du moai auréolé par le couchant…. On aime ou on n’aime pas,… mais, photographe ou non, tout le monde vient admirer le spectacle ! Alors pourquoi s’en priver puisque c’est beau et très proche de HANGA ROA? Et la promenade est agréable.
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ORONGO, centre du culte de l’Homme-Oiseau : Au XVIIème siècle, après les violentes guerres tribales qui ont agité l’île et les bouleversements dont le renversement des statues n’est que l’un des épisodes, la société pascuane a besoin de se restructurer. Se développe alors une nouvelle religion, le culte de l’Homme-Oiseau, dont le dieu créateur est MAKE MAKE qui s’éteindra au début du XIXème avec les missionnaires. Pour célébrer ce culte, chaque année, les différents clans de l’île se rassemblaient au sommet du volcan RANO KAU, occupant des maisons de pierres plates dans l’attente du premier œuf de Manutara (Sterna fuscata) pondu sur l’îlot Motu Nui. Des serviteurs (hopu manu) désignés par les prétendants au titre d’Homme-Oiseau devaient aller chercher l’œuf sur l’îlot et le rapporter après avoir traversé à la nage le dangereux bras de mer et escaladé une falaise quasi verticale. Le premier prétendant à obtenir un œuf était déclaré Tangata manu. Sacré, tabu, il vivait reclus, en marge de la société mais avait un grand pouvoir politique. Le site de ORONGO domine la mer de plusieurs centaines de mètres. Outre les maisons de pierres plates dans lesquelles il est interdit de pénétrer pour d’évidentes raisons de sécurité, à l’extrême pointe de la crête du volcan RANO KAU, au lieu dit « Mata Ngarau », dans une zone très protégée (nombre de personnes limité), on admirera plus de 650 pétroglyphes (homme-oiseau, koma, make-make) sculptés dans les rochers qui surplombent un à-pic vertigineux et les trois motu. Surtout ne touchez pas à ces pétroglyphes : en 30 ans, ils ont déjà été terriblement altérés…..L’excursion ne prend que deux ou trois heures à partir de HANGA ROA. Il est préférable d’y monter durant la matinée, voire à midi. Le site est symboliquement fermé après 17h. Pour pénétrer sur la zone, vous devrez vous acquitter d’un droit d’entrée qui vous donne accès à tous les autres sites quand ils sont gardés.
- La carrière du RANO RARAKU : c’est le must de la visite !
Cet ancien volcan abrite la fameuse grande carrière des moai dont, nécessairement, vous avez déjà vu des photos ! On en dénombre près de 397 sur ses flancs tant sur la paroi externe qu’à l’intérieur du volcan (il y a actuellement 887 moai répertoriés sur toute l’île), et il est probable que plusieurs sont encore ensevelis sous des tonnes d’éboulis….
Un large sentier aménagé et facile (mais il y a des marches) permet de parcourir une partie des pentes, parmi les moai dressés sans mettre en péril leur conservation (car le tuf volcanique dans lequel ils sont pour la plupart sculptés est très tendre). Suivant l’heure de la journée, les moai sont différemment éclairés et le site prend des couleurs différentes. On peut donc indifféremment y aller le matin ou l’après-midi…ou mieux, y aller deux fois ! Ne pas manquer le plus grand des moai en cours de fabrication : TE TOKANGA mesurant 21.6m de long et pesant entre 160 et 182 tonnes, le TUKU TURI, unique moai agenouillé mis au jour par Thor Heyerdhal et l’intérieur du RANO RARAKU avec son lac dans lequel poussent les fameux totora, roseaux d’une espèce voisine mais cependant différente de celle du lac Titicaca, qui servent à fabriquer petites embarcations et autres flotteurs (pora). Lors de la fête de la TAPATI, une journée de compétition se déroule sur ce lac, avec course de ces embarcations légères et nage avec les pora. Une autre course, utilisant les mêmes embarcations se déroule en pleine mer.
- AHU TONGARIKI : Situé à peu de distance de la carrière du RANO RARAKU, ce gigantesque ahu fut d’abord détruit lors de la période des guerres entre les clans, puis ses ruines furent balayées par un tsunami en 1960. C’est dire qu’au début des années 90 il n’en restait pas grand chose….Fort heureusement entre 1994 et 1995, il a été entièrement reconstruit grâce au financement apporté par une importante société japonaise qui utilisa l’opération à des fins promotionnelles. Outre la fourniture d’une gigantesque grue capable de soulever et de redresser les 15 moai et les lourdes dalles basaltiques, la société accorda plus d’un million de dollars à cette restauration titanesque confiée à Claudio CRISTINO. C’est le plus grand ahu de l’île. On le visitera l’après-midi afin de pouvoir photographier la face des moai.
- La plage d’ANAKENA et AHU NAU NAU : Cette belle plage de sable blanc est le lieu où HOTU MATUA, premier ariki de l’île, a débarqué avec ses deux grandes pirogues doubles avec un groupe humain important, des plantes, des animaux,… vraisemblablement au Vème siècle après JC. Sur le haut de la plage, on admirera AHU NAU NAU, restauré seulement en partie par Sergio RAPU. C’est là que Sonia HAOA découvrit le premier oeil des moai (corail blanc et scories rouges) en 1978. Ce qui justifierait le nom de « Mata Ki Te Rangi » sous lequel les anciens Mangaréviens désignaient l’île de Pâques. Sur l’arrière du ahu, on notera un très beau pétroglyphe d’homme-lézard. Les moai portent le traditionnel pukao. A quelque distance se dresse le moai solitaire du AHU ATURE HIKI.On peut se baigner sans danger à ANAKENA en évitant la partie droite où il y a quelques rochers sous l’eau. La petite cocoteraie (noix importées de Polynésie Française, mais cocotiers stériles) procure une ombre bien agréable. La plage est très fréquentée le week-end par des familles pascuanes.
- AHU AKIVI : Seul ahu situé à l’intérieur des terres, restauré lui aussi, il est surmonté de 7 moai qui seraient d’après les traditions orales la représentation des 7 explorateurs envoyés par HOTU MATUA depuis « Marae Renga » sur l’île d’Hiva (Mangareva ??) à la recherche d’une terre. Il est préférable de visiter ce site l’après-midi pour profiter de l’éclairage.
- AHU VINAPU : Cet ahu dont la construction rappelle étrangement les murs incas de Cuzco et Sacsahuaman est daté du XIIème siècle, c'est-à-dire antérieur à la grande période Inca. De plus, contrairement à Cuzco où il s’agit d’énormes monolithes ajustés, il ne s’agit ici que d’un « parement ». Des arguments en défaveur de l’hypothèse de Thor Heyerdahl qui y voyait la preuve d’un peuplement de l’île de Pâques à partir de l’Amérique du Sud. Ce site est à visiter impérativement le matin car c’est à ce moment que sa façade si caractéristique est éclairée par le soleil.
Il y a beaucoup d’autres sites : ahu ruinés tout le long des côtes, moai en cours de transport dans les terres, carrière du PUNA PAU, TE PITO TE HENUA, pétroglyphes, plage de OVAHE,…sans oublier une visite au Musée Padre Sebastian Englert. Il serait fastidieux de tous les citer ici. On se reportera aux traditionnels guides touristiques (cf bibliographie succincte).
- Paysages et lieux de Rapa Nui -
Séjourner sur l'île de Pâques
Avec l’afflux – encore modéré – de touristes, l’offre en hébergement est importante et très variée : cabanas, casa, hostal, hotel, residencial,… Une soixantaine de possibilités, y compris un terrain de camping, mais totalement dépourvu d’ombre… Pour les amateurs de bivouac et d’écotourisme, il existe aussi des randonnées guidées à pieds ou à cheval, de plusieurs jours, qui sont une expérience inoubliable pas spécialement onéreuse (contacter Patrice Lebert, un breton Tél/fax :(56) 32 2100518 ou par mail : [email protected] ). Il y en a donc pour tous les goûts et tous les budgets.
Plus classiquement, on aura le choix entre l’hébergement chez l’habitant – ce qui offre l’avantage de partager la vie quotidienne d’une famille pascuane -, de louer une chambre dans une residencial ou une cabanas, petite pension de famille, voire de réserver dans un hôtel plus classique – plus cher aussi – et plus impersonnel au niveau relationnel. En utilisant un moteur de recherche, il n’est pas inutile de consulter les sites sur Internet car ils permettent de se faire – très partiellement – une idée de l’hébergement.
On pourra faire appel à une agence de voyages, mais l’expérience prouve que les tarifs pratiqués bien souvent sont prohibitifs !
Si on passe par Tahiti, on s’adressera directement au bureau de la compagnie LAN CHILE à Papeete (tél : (689) 50 30 10) qui propose deux ou trois hébergements (pension, hôtel) avec lesquels ils ont des accords et qui ont l’avantage d’inclure une ou plusieurs excursions. Enfin, si on souhaite gérer soi-même son hébergement, les choses sont un peu plus compliquées dans la mesure où fréquemment les adresses mails données sur les différents sites Internet voire dans certains guides pourtant réputés sont erronées ou que les destinataires « oublient » de vous répondre…. Mais, en étant patient, on peut se concocter un voyage comme on le souhaite et économiser 4 ou 500 euros par rapport au tarif d’une agence…. Ca vaut donc le coup d’essayer d’autant que, arrivé sur place, on pourra toujours trouver un hébergement : les pensions viennent chercher leurs clients à chaque vol. Le mieux est alors de téléphoner directement, mais bien souvent à condition de parler un minimum d’Espagnol quoique certains parlent anglais ou même le français ! hostal
Pour notre part, nous avons toujours opté pour un hébergement dans une petite structure plus chaleureuse.
Citons parmi les plus connues, « Chez Maria GORETTI » ([email protected] / tél : (56) 32 2100459), « Chez Joseph » ([email protected] /tél (56) 32 2100373) et la maison d’hôtes « Residencial Tadeo y Lili » ([email protected] / tél : (56) 32 2100422) Toutes ces pensions bien tenues et propres, offrent la possibilité d’une ou plusieurs visites guidées incluses ou non dans le forfait d’hébergement. Lili est française et a une connaissance approfondie de l’île. Il y en a d’autres bien sûr !!!
Quel que soit le nombre de jours du séjour, nous recommandons de louer pour une journée une petite 4x4 Suzuki ([email protected] / tél : (56) 32 2100480 /2551276) en sachant que la voiture N’EST PAS ASSUREE. Soyez prudent !
Ce véhicule permet une totale autonomie et, par exemple, de retourner sur un site que l’on a particulièrement apprécié ou sur lequel on souhaite revenir pour prendre d’autres photos. On n’oubliera pas que la météo est changeante et qu’une visite guidée programmée peut très bien se faire un jour où la couverture nuageuse est importante, voire qu’il pleuve (n’oubliez pas une petite laine et un K-way)!!! Dans ce cas, on est bien content de pouvoir revenir pour admirer le site à l’heure et le temps que l’on voudra, sous le soleil et faire de belles photos que l’on ne manquera pas de montrer aux amis.
Côté restaurants, le choix est relativement étendu, depuis le snack qui vend des sandwiches et autre empanadas, les restaurants plus traditionnels ou luxueux. On trouvera rapidement ce que l’on cherche en parcourant l’avenue principale Atamu Tekena. Enfin, il reste aussi la solution du supermercado où l’on pourra toujours trouver boissons fraîches, pain, fruits, etc… Mais attention, car d’une boutique à l’autre, les prix peuvent accuser 25 à 30% de différence !!! Le moins cher et le mieux achalandé est sans conteste SUPERMERCADO NEHE en face du mercado municipale.
Questions pratiques
Les formalités de police sont assez rapides et simples. Pas de visa pour les ressortissants français. Comme dans tous les aéroports, certains objets sont interdits dans les bagages à main et, bien évidemment, l’exportation d’objets archéologiques est interdite.
Argent : Attention ! Une seule banque, la Banco de Estado qui ouvre le matin, mais ferme assez tôt. Le distributeur de billets qui la jouxte n’accepte QUE la Mastercard. Si vous souhaitez retirer des pesos avec une carte VISA, il vous faudra aller au guichet de la banque aux jours et heures d’ouverture. Par chance, il y a un guichet réservé aux opérations de change et donc aux touristes. Ca vous évitera de faire la queue souvent assez longue…. Quelques hôtels et restaurants acceptent le paiement par carte VISA, mais, ils « chargent » la note d’une commission. Le mieux, c’est encore de prévoir une somme pour ses dépenses, d’apporter soit des Euros (les mieux côtés) soit des US$ et de les changer au fur et à mesure des besoins. Beaucoup de commerçants et pensions/hôtels acceptent un paiement en US$, mais pratiquent un taux de change toujours à leur profit…… Et ne rapportez pas de pesos : votre banque ne voudra même pas vous les changer !!
Internet : plusieurs cybercafés dans HANGA ROA vous permettent de lire vos mails et d’en envoyer pour un coût modeste. Certaines pensions et hôtels ont un ordinateur connecté mis à la disposition de leurs clients, le plus souvent moyennant finance… L’un des cybercafés peut transférer sur CD ou DVD vos photos numériques si votre carte mémoire est pleine… Le coût est dérisoire. Ca peut être utile !
Santé : Pas de maladie particulière. En cas d’accident grave, l’hôpital de HANGA ROA peut apporter un premier secours d’urgence, mais on n’y pratique quand même pas des opérations à cœur ouvert ! Il existe une pharmacie dans HANGA ROA. Cependant il est quand même préférable d’apporter vos médicaments personnels, y compris de la Biafine introuvable localement (avec le vent, on attrape sans s’en rendre compte de sérieux coups de soleil !), et de bénéficier d’une couverture d’assurance sanitaire sérieuse, la LAN ayant au moins un vol quotidien sur Santiago.
Souvenirs : Entre le Mercado municipal et le Mercado artesanal, vous aurez le choix, mais les prix ont grimpé….. Et la qualité n’est pas toujours au rendez-vous…. Pour les sculptures sur bois (moai, moai papa, moai kavakava, tablettes rongo-rongo,….), des bois importés sont fréquemment employés. Le miro makoi originaire de l’île ou importé de Tahiti est rare donc cher, très cher…. Certains n’hésitent pas à prétendre que le bois est du miro makoi alors que c’est un bois importé teint ou ciré….. Attention aux objets avec des plumes, avec la grippe aviaire, les contrôles phytosanitaires peuvent vouloir vous les confisquer…..
Textes et Photos : Michel CHARLEUX, Fabrice CHARLEUX
BIBLIOGRAPHIE
« Ile de Pâques, Rapa Nui », Daniel PARDON, Au Vent des Îles, Tahiti, 2003
« Chili et Île de Pâques », Guide du Routard, Hachette.
« Chile & Easter Island », Guide Lonely Planet.
Sans oublier tous les livres sur cette île… Pour en avoir une idée, connectez-vous sur abebooks.com et recherchez les livres sur « Easter Island »……
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