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17/09/2010
par Plongeur.com
L'agenda de Mayotte 2011
Le lagon de Mayotte a été déclaré Parc Marin en janvier 2010. Les éditions du Baobab, la seule petite maison d'édition implantée à Mayotte, vient d'éditer un agenda de Mayotte consacrée au lagon et un carnet de plongée (Logbook) Océan Indien. Voilà une belle opportunité pour découvrir toute la beauté de cet espace naturel.
our le visiteur non préparé, Mayotte et son lagon forment un paradoxe. On arrive dans l’ile avec une image proche du cliché touristique, de l’atoll polynésien classique, conforme en quelque sorte aux règles de la joaillerie. Au milieu, la pierre précieuse riche de tous les bleus du lagon enfermé et autour, comme le berceau serti ou griffant d’une monture classique, la couronne de roches coralliennes enferme une eau renouvelée lors des marées par une ou deux passes seulement.
Cette image correspond à celle de petits atolls, de petits récifs et à des mini-lagons. Les vrais et grands lagons de présentent d’une façon inverse : une grande terre importante (la taille de l’Australie), au large, parfois très au large, une barrière de récifs et entre les deux une véritable mer intérieure profonde, animée de courants et riche de milliers d’espèces animales et végétales quelquefois difficiles à distinguer les unes des autres.
S’il faut une première approche du lagon de Mayotte, choisissons en deux.
? Le survol aérien, de préférence à petite vitesse (l’ULM est idéal à cet égard) livre en un seul coup d’œil cette palette de nuances infinies qui laisse le spectateur médusé et trop pauvre en mots pour exprimer les mille rencontres du vert et du bleu.
? Pour l’autre approche, que les néophytes se laissent guider par un connaisseur du lagon et qu’un bateau les dépose à marée moyenne descendante entre la passe en S et l’îlot de Bandrélé. Sable blanc à perte de vue et un mètre d’eau pour se laisser porter.
Quand elle vibre d’une infinité de petites vies multicolores, il n’est pas mal de disposer pour un usage privé ou pour un premier contact avec l’île d’une piscine naturelle et douce de quelques hectares. Qui n’a rêvé d’être, fut?ce un seul instant, propriétaire du paradis ?
Et quelle que soit la durée de son séjour, quelques heures comme font les ministres pressés, une ou deux semaines qui forment le rythme touristique habituel, deux ou quatre années, soit l’ordinaire des fonctionnaires expatriés, dix, vingt, trente années ou plus, pour les oisifs, les vagabonds et les amoureux, le départ, puisqu’il est inéluctable se fera en avion par le survol de la passe en S qui est comme le résumé des merveilles du lagon mahorais.
On en vient à s’apitoyer sur le sort des malheureux… croisiéristes qui arrivent et repartent sur d’énormes bateaux d’où l’on aperçoit que la beauté brute et pas ses infinies nuances.
Le grand lagon a des visages différents.
? Miroir presque parfait lorsque la saison des pluies laisse se reposer un peu sa mousson (kashkazi) essoufflée d’être passée de son grand mouvement asiatique d’Est en Ouest à son tropisme africain lorsque du Nord au Sud elle vient s’emboucher dans le Canal du Mozambique gardé par Mayotte, sentinelle aussi aimable que vigilante et constante, comme figée dans une beauté éternelle.
? Friselis d’alizé quand, de mai à octobre, le vent du Sud (Kusi) s’en vient rafraîchir l’air trop moite et dessécher un peu, si peu, une végétation de verts trop profus comme pour laisser l’île respirer un peu ou pour prier les baigneurs et plongeurs insouciants de faire un peu de place aux surfeurs et aux amoureux de t toutes les voiles.
? Mer de plomb crevée par les gouttes chaudes d’une pluie crépitante, échappées tout soudain d’un ciel où un alchimiste de génie jouerait avec les cuivres et les ors avant de laisser, l’instant suivant, le soleil revenir en triomphe.
? Surface métallique immobile soudain rayée par un dauphin, par un barracuda, par le saut d’une de leurs proies apeurées ou plus étrange encore, par le jeu des chauves?souris géantes qui viennent se rafraîchir en surface en imitant un ballet de Canadairs.
? Et depuis partout dans ce lagon immense, toujours visible comme les gardiens paisibles que sont les volcans trop longtemps endormis, les repères s’offrent au pêcheur ou au promeneur : Hachirungu et Dziani Bolé au nord, Mtsapéré, Mont Combani et le point culminant du Bénara au centre de l’île et surtout, comme la signature de Mayotte, la silhouette inimitable du Choungui surplombant tout le sud de la Grande?Terre.
L’or est bien là, au milieu des pierres précieuses du lagon. L’or de l’ylang-ylang, richesse agricole de Mayotte, l’or de ses terres ocrées qu’a engendrées la décomposition des vieux volcans, l’or des bijoux féminins, filigranés, infiniment sophistiqués, l’or irremplaçable du sourire des enfants mahorais. Car le lagon de Mayotte n’est pas seulement une merveille de la nature. Il est le lieu d’une rencontre plus que millénaire entre la nature mahoraise et les différentes cultures des peuples de navigateurs, de pêcheurs, d’éleveurs, d’agriculteurs qui, venus de tous les horizons, ont formé par leur confluence la délicate, complexe et si riche culture mahoraise.
En effet, le grand lagon n’est pas un décor figé qui ne serait agité que par des hasards de vents ou des colères de courants.
? C’est un cadre magnifique en effet et nous le décrirons comme tel tout au long du premier trimestre.
? Mais il fourmille de vies. Celle de tous les poissons, grands et petits, délicieux ou dangereux, multicolores et suffisamment chatoyants pour nous offrir pendant les trois mois suivants un spectacle bigarré et frétillant de vie. Les poissons ne sont pas seuls.
? Mammifères marins et tortues sont les vedettes incontestées des eaux mahoraises, mais les coquillages offrent eux aussi leur kaléidoscope, avec les anémones, les hippocampes, les oursins, les murènes et tous ces animaux parfois étranges que nous observerons pendant trois mois encore.
? Mais la passion de l’environnement ne serait, si beau qu’en soit le cadre, qu’un triste naturalisme, si elle ne se nourrissait pas de la conviction que la plus grande beauté de la nature est aussi sa bonté : elle est utile aux hommes qui devront l’exploiter avec respect et mesure, car le lagon viendra encore apporter ses richesses à leurs enfants. Ainsi terminerons nous l’année pour décrire ce magnifique rendez?vous multiséculaire mais toujours renouvelé que les Mahorais ont avec leur lagon.
Et si, à la fin, il se trouve, ici et là, quelques envieux de cette beauté du lagon mahorais, et de notre chance de vivre dans son intimité, tant mieux ! Ces jaloux d’un instant deviendront autant d’amoureux dans l’avenir, car il n’est pas facile de résister aux séductions de Mayotte.
Couvertrue du carnet de plongée

Textes : Jean?François Hory
Photographies : Y. Stephan, M. Allaria, A. Jamon, S. Légeron, B. Marie, Dreamstime
Genre : Agenda thématique « Magie du lagon de Mayotte »
Collection : Agenda de Mayotte
Nombre de pages : 208 + Couv. Integra (souple)
Impression : Quadri ? Format fermé : 18 x 24 cm (à la française)
Date de parution : Septembre 2010
Prix public : 18 euros
ISBN?13 : 978?2-9083-0103-8 ? ISBN?10 : 2-908301?03?2

Les vrais connaisseurs de lagons, les vrais amateurs de plongée sous-marine savent que l’Australie, la Mer Rouge, dans une moindre mesure le Nord-Est de Zanzibar, et surtout Mayotte offrent de ces grands espaces à leur curiosité insatiable.
Couverture de l'agenda de Mayotte 2011
Parmi les grands sites de plongée, Mayotte est cependant un cas unique. Elle est seule à offrir un lagon de 1000km2 fermé par une barrière de 150km
La grande barrière australienne est plus longue, mais on ne l’observe qu’au Nord-Est de l’ile- continent. Les sites coralliens de la Mer Rouge ne sont qu’un pointillé très distendu des récifs que se partagent l’Égypte, le Soudan, l’Arabie et le Yémen. Quant aux quelques lagons minuscules qui drainent les touristes dans l’Ouest de la Réunion ou sur quelques îlots autour et au large de Nosy Bé, ils sont au lagon de Mayotte – qu’on nous excuse – ce qu’un pédiluve est à une piscine olympique.
A Mayotte donc, c’est une infinité de pierres précieuses qui enserrent l’or intérieur. Saphir profond du grand bleu, turquoise dès que les fonds se laissent voir depuis le bateau, lapis?lazuli et topaze bleue dans toutes les profondeurs intermédiaires, délicate aigue?marine dès que l’on approche des bancs de sable coralliens. Tous les bleus sont là en une symphonie.








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