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04/07/2011
par Plongeur.com
Marseille accueillera le Congrès International des Aires Marines Protégées en 2013
M comme Marseille ou Meilleure protection des océans ? Les deux, mon capitaine ! La cité phocéenne, capitale mondiale de la sauvegarde de la Planète Bleue : même les cigales en rêvaient en chantant dans les calanques. Après Geelong en Australie en 2005, Washington aux USA en 2009, c'est Marseille (cocorico !) qui accueillera le prochain Congrès International des Aires Marines Protégées en 2013. De quoi s'agit-il ? D'enjeux majeurs pour nous tous. Explications.
Les ressources marines contribuent à nourrir près de 7 milliards de Terriens, dont 3,8 milliards habitent à moins de 150 km des côtes. Démographie littorale galopante, pêche intensive, activités pétrolières « débordantes », essor du trafic maritime, etc. Les océans sont sous pression. Les écosystèmes marins en souffrent. Derrière ses oeillères, l'Humanité préfère se gaver sans penser au lendemain, avec l'espoir que la générosité de cette nature ne tarira jamais. Si seulement ? Utopie avant un réveil amer... Réagir, il le faut et vite, mais pas n'importe comment.
L'une des solutions clés avancée au Sommet de la Terre à Rio en 1992 lors de l'adoption de la Convention sur la Diversité Biologique (CDB) ! L'idée ? Assurer la préservation de zones marines spécifiques (pour sauvegarder des habitats remarquables ou fragiles, des populations d'espèces rares ou menacées, restaurer des milieux dégradés ou désertés, maintenir des espaces de référence pour la recherche, des écosystèmes essentiels à la gestion durable des pêches, etc.). Ainsi, par exemple, les parties maritimes des Réserves Naturelles ou des Parcs Nationaux, les Parcs Marins, Sanctuaires ou Sites Natura 2000 (au niveau européen) sont des AMP.
Toutes ont pour vocation d'être des outils de conservation de la biodiversité des océans. Et par la même occasion de donner aux plongeurs l'irrépressible envie d'y « éco-buller » quand c'est possible ? Ah, Parc Naturel Marin d'Iroise, Site Natura 2000, Posidonies du Cap d'Agde, Réserve Naturelle de Scandola en Corse, Parc National de Port-Cros, Réserve Naturelle de Cerbère-Banyuls, Sanctuaire PELAGOS pour les mammifères marins en Méditerranée, Parc Naturel Marin de Mayotte, alors, envie ? En vrai, c'est bien beau. Sur le papier, c'est une autre histoire. Pour en arriver à du concret, la tâche est ardue.
Elle demande du temps : sélection de la zone, enquêtes de terrain sur les communes concernées, investissements. Bref, beaucoup de patience. La preuve, en 1992 au Brésil, on avait rêvé du classement de 10% des eaux territoriales des pays signataires en AMP. Or, en 2011, on en est si loin que celles-ci constituent seulement 1% de la superficie du grand bleu. Donc, ces fameux 10%, la CDB les espère finalement pour 2020. Possible ? Avec une bonne dose de volonté, peut-être. Car même la plus grande réserve marine actuelle au sud des Maldives, celle des Chagos (545 000 km²) créée l'an dernier par le Royaume-Uni non sans quelques sueurs froides pour les Chagossiens n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan des efforts à consentir.
Représentants de l'Etat, collectivités territoriales, organisations professionnelles, associations de protection de l'environnement, d'usagers de la mer, la gestion d'une AMP fait intervenir des partenaires locaux, nationaux et parfois internationaux (lorsqu'elle existe entre plusieurs nations). Ce challenge d'abord politico-économique est souvent teinté de grincements de dents. Car protéger a un coût, implique des restrictions voire des interdictions. Et la réglementation des activités humaines peut mener à des conflits, la pêche professionnelle étant la première touchée. Mais au bout du compte, tout le monde y gagne. Les études le montrent. A l'intérieur des AMP, la reproduction des espèces s'améliore. En quelques années, la taille et l'abondance des poissons sont plus importantes et les migrations en dehors des zones protégées relancent la pêche de belle manière !
Un exemple de développement durable vous dit-on. D'où l'engagement ambitieux de la France pris au Grenelle de la Mer, 20% d'AMP pour 2020 ! Il faut dire que notre pays a un devoir d'exemplarité. Derrière les Etats-Unis, grâce à l'outre-mer, il dispose du second espace maritime le plus vaste au monde (11 millions de km² sur les 350 millions de la Planète Bleue). L'Agence des Aires Marines Protégées (AAMP) créée en 2006 sous la houlette du ministère de l'Ecologie a donc du pain sur la planche. Des projets, il y en a dont un en pleine éclosion à Marseille justement (déjà doté du parc maritime des îles du Frioul, zone Natura 2000) : le Parc National des Calanques, à la fois terrestre et marin.
Les Aires Marines Protégées (AMP)

L'eau en vedette à Marseille

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Comme une double récompense pour la préservation de son patrimoine maritime, la cité phocéenne a coup sur coup décroché l'organisation du 6e Forum Mondial de l'Eau en 2012, et l'année suivante du Congrès International des Aires Marines Protégées en partenariat avec l'AAMP (officialisé début juin par la signature d'une convention). Un cadre extraordinaire, la Méditerranée sous les yeux, du 21 au 25 octobre 2013, les 1500 spécialistes des AMP réunis au Palais du Pharo devraient être bien inspirés pour réfléchir à l'amélioration de la protection des océans...Texte : Caroline Lepage Photos : Caroline Lepage, "Solarthiermenator" /flickr
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