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Essais matériel

07/01/2019   par Plongeur.com

Deepblu Cosmiq+ : le pari de la simplicité et de la connectivité

Présentation :

Deepblu est une marque Taiwanaise encore très peu connue chez nous, sa distribution reste en effet assez confidentielle.

La marque ne propose qu’un ordinateur : le Cosmiq+, ce dernier propose un positionnement assez surprenant avec un format compact, une connexion bluetooth et une batterie rechargeable. A moins de 300€, ce dernier point lui donne un avantage certain sur ses concurrents direct qui se contentent encore bien souvent d’une pile.

 

CosmiqDans la pratique l'ecran est assez lisible, il ne faut pas se fier à cette photo

 

Deepblu a fait un choix inhabituel avec un écran LCD monochrome. Concrètement on se retrouve avec un affichage à segment assez classique, mais avec les chiffres en blanc lumineux et le fond noir, soit l’inverse des écrans transflectif généralement rencontrés à ce niveau de gamme. On regrettera la communication un peu ambigue autour d’un écran « LCD » qui fait inconsciemment penser aux écrans couleur de nos téléphones.

Le packaging est assez qualitatif pour ce niveau de gamme, l’ordinateur arrive avec deux bracelets aux coloris différents, ainsi que son câble de recharge. Le tout dans un joli étui qui permettra de le protéger. Cet étui est en revanche assez volumineux et prendra sans doute un peu plus de place dans le sac de plongée qu’on en l’aurait souhaité.

 

PackagingIci aussi ne pas se fier à l'écran dont la photo ne reflete pas la réalité

 

Nous y reviendrons plus loin de cet essai mais la marque propose un « réseau social » dédié à la plongée, qui permettra à chacun de synchroniser ses plongées et de la partager avec ses amis plongeurs. Cette plateforme est ouverte à tous et pas seulement aux détenteurs d’un ordinateur de la marque. L’appli mobile se connecte d’ailleurs aux ordinateurs Scubapro et Shearwater par exemple.

 

cosmiq chargeLe cosmiq+ avec son cable de charge

 

Le parti pris ici semble clairement être celui de la simplicité : on a seulement un bouton pour choisir le mode de fonctionnement et un second pour les réglages. En parlant de réglages, pour le mode plongée c’est très simple : on ne peut régler que le %age du nitrox et c’est tout. On oubliera aussi le multigaz ou le nitrox supérieur à 40%.

Le message est clair : il suffit de se coller l’ordinateur au poignet et de plongée, pas de complication. Bien sûr cela laissera néanmoins certains sur leur faim. En passant par l’application mobile, on pourra tout de même changer la « dureté » de l’algorithme de décompression et quelques autres réglages secondaires.

 

Sous l’eau :

Sous l’eau, il n’y a pas vraiment de surprise, l’ordinateur fait son travail correctement et l’écran reste lisible en toutes circonstances. La aussi, il n’y a qu’un écran et pas grand-chose de superflu, mais l’essentiel est bien là : La profondeur, le temps de plongée, le no deco, la profondeur max mais aussi la temperature et l'heure.

 

cosmiq dive

 

Par défaut l’algorithme de décompression est réglé sur « medium », et disons tout de suite que ça semble un peu excessif. Sur les plongées réalisées il y a eu jusqu’à 10 minutes d’écart de « no deco » entre celui-ci et l’i770R essayé en même temps. On aura aussi eu 6 minutes de paliers de sécurité.

Une fois repassé en « progressif », cela redeviendra un peu plus normal tant qu’on reste en no deco. En revanche à l’entrée dans les paliers c’est tout de suite 6 minutes qui s’affichent, avec jusqu’à 8 minutes d’écart avec l’ordinateur Aqualung qui n’affichait que 2 petites minutes de palier à 3m.

 

Cosmiq paliers

 

Lorsque l’on rentre dans les paliers, l’ordinateur affiche la durée de palier, et un message « DECO XX » avec un nombre pas forcément très compréhensible. Après vérification sur le mode d’emploi il s’agit du temps depuis l’entrée dans les paliers, une information qui ne semble pas forcément très intéressante.

Autre spécificité pour le moins inhabituelle : le temps de palier est indiqué en secondes en gros chiffres, et en minutes juste en dessous en plus petit. On aura donc 110 secondes pour 1 min 50 de palier. La aussi cela semble avoir une utilité pour le moins discutable.

 

Cosmiq au palier

 

Bref, vous l’aurez compris, l’ordi est clairement pensé pour une pratique très orientée loisir ou l’on évitera de rentrer dans les paliers, ce qui au final correspond à la plupart des plongeurs dans le monde mais assez peu à l’école française.

Un mot sur la batterie dont le fabricant ne communique pas trop sur l’autonomie. Elle aura tenu sans problème 4 à 5 plongées sans alerte particulière, mais avec un seul segment affiché on aura alors préféré la recharger. Elle tiendra donc sans problème une journée de croisière ou un week end de plongée sans crier famine, ce qui est suffisant pour beaucoup d’entre nous. Le câble de charge propose un connecteur magnétique qui fonctionne bien même si on aurait aimé un peu plus de certitude sur la fiabilité de la connexion.

Autour de la plongée :

On arrive ici sur un élément central de la stratégie de deepblu, au point de se demander si la fabrication d’ordinateur n’est pas un sous-produit de celui-ci.

L’application propose bien sur de sauvegarder ses plongées, mais aussi d’y ajouter son binôme, son matériel, etc… La connexion avec le téléphone est rapide et simple, tout le monde devrait s’y retrouver. Les plongée sont synchronisées en "brouillon" à completer avec le reste des informations, on peut ensuite les publier pour les partager avec le reste de la communauté.

 

app 1     app 2

 

En se localisant, elle permettra aussi de proposer des centres de plongée à proximité ou encore des magasins. Enfin on pourra déclarer des buddy comme amis, ou encore rejoindre des groupes pour échanger sur certaines thématiques ou partager ses plongées.

 

 app dive 1    app dive 2

 

Conclusion :

Aux alentours de 300€, l’ordinateur propose un équipement plutôt intéressant avec son packaging généreux, sa batterie rechargeable et son écran original mais plutôt efficace.

En revanche, il s’adressera avant tout aux plongeurs « loisir » qui plongent majoritairement en mer chaudes, dans des pays ou les standards PADI s’appliquent à tous. Il semble en effet totalement illusoire de faire régulièrement des plongées saturantes avec cet ordinateurs.

La partie réseau social est une proposition intéressante mais clivante et rebutera sans aucun doute une partie des plongeurs. Néanmoins l’intérêt de ce type de plateforme ne se développe qu’avec une utilisation par un grand nombre de plongeur, et celle de Deepblu reste confidentielle dans nos contrées. Il s’agit cependant clairement d’une des applications les plus complètes que nous ayons pu utiliser jusqu’à présent.




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