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Essais matériel

10/09/2018   par Plongeur.com

Garmin Descent MK1 : coup d’essai ou coup de maitre ?

Présentation :

La Descent MK1 a été annoncée il y a bientôt un an par Garmin, le spécialiste des GPS et des montres sportives. Il s’agit de la première incursion du constructeur américain dans la plongée, mais cela suffira-t-il à faire peur aux constructeurs historiques ?

La Descent MK1 est une montre relativement imposante avec un diamètre de 51mm, pour 18mm d’épaisseur et environ 145 grammes dans la version avec bracelet titane essayée, et 100 grammes avec le bracelet plastique.

 

Descent mk1  Descent mk1

 

La montre dispose d’un écran couleur de type « transflectif », soit la même technologie que celle utilisée sur les ordinateurs de plongée depuis des années, mais avec de la couleur. L’intérêt de cette technologie est d’utiliser la lumière ambiante en la réfléchissant : plus il y a de lumière, plus l’écran est lumineux. Garmin est le seul fabricant à proposer cette technologie avec un écran couleur, la concurrence utilisant des écrans LCD couleur comme sur les téléphones.

La batterie est annoncée pour 40 heures en plongées, et 12 jours en mode smartwatch, des chiffres qui sont très confortables et qui n’ont pas été contredits lors de notre essai.

 

Descent mk1 boussoleSous l'eau, en mode boussole

 

Garmin est avant tout un fabricant de montre multisport, et tout leur savoir-faire est présent dans la Descent MK1. La montre dispose en effet de modes dédiés à chaque sport : randonnée, running, cyclisme, natation, golf, et bien d’autres.

La montre fait également office de trackeur d’activité, et comptera vos pas quotidiens, les étages montés et suivra votre rythme cardiaque à chaque instant de la journée.

 

Descent mk1 backLa montre de dos : on voit le capteur de fréquence cardiaque au milieu et la fixation rapide du bracelet

 

Pour servir au mieux dans toutes ces activités, la montre est équipée d’un capteur GPS, d’un altimètre, d’une boussole, d’un gyroscope, d’un accéléromètre, d’un thermomètre, d’un capteur de fréquence cardiaque (au poignet) et bien sûr d’un capteur de pression pour la profondeur.

La montre dispose également d’un certain nombre de fonctionnalités typiques des « Smartwatch » : les notifications du téléphone arrivent immédiatement sur la montre et on peut y lire les sms et les e-mails. Cela ne plaira pas à tout le monde mais ça devient vite très agréable.

 

Box descent mk1

 

Dans la boite, on trouvera la montre avec un bracelet caoutchouc, un bracelet long, le socle de recharge et dans notre version titane un bracelet de ce métal. Il n’y a pas de pochon ou d’étui mais pour ce type de montre qui demande à être portée tout le temps ça n’est pas forcément choquant.

 

Sous l’eau :

En surface et au quotidien, l’écran semble de manière générale assez peu lumineux et les lumières assez fades. Pour autant il reste toujours parfaitement lisible.

Sous l’eau, l’écran semble se révéler : il devient parfaitement lumineux avec des couleurs vives et lisibles. Les problèmes de reflets rencontrés avec les autres ordinateurs à écran couleur ne sont qu’un mauvais souvenir, c’est de loin le meilleur écran que nous ayons testé.

 

Descent mk1L'affichage par défaut, simple et lisible

 

L’affichage est peu paramétrable mais l’essentiel est toujours là : par défaut on a le temps de plongée, la température, la profondeur et le no-deco (à la seconde près, oui oui). Une fois dans les paliers la montre affiche la durée de remontée, la profondeur du prochain palier et la durée des paliers (à la seconde près aussi !). En nitrox et à l’entrée des paliers, la pp02 est également affichée. On peut passer d'un écran à l'autre par un "tap-tap" sur la montre, mais c'est plus gadget que pratique.

Sur les côtés, deux curseurs représentent la saturation en N2 et la vitesse de remontée.

 

descent mk2Le deuxième écran, sans surprise la fréquence cardiaque n'est pas mesurée à travers la combi.

 

La notification des alertes (entrée dans les paliers, fin des paliers, …) par vibration est également un vrai point positif. On ne rate jamais les alertes contrairement aux alarmes sonores souvent trop faibles des ordinateurs. Les vibrations sont doublées d’un message en plein écran clair et lisible. Bref, c’est irréprochable.

Un mot sur la désaturation : les plongeurs tech apprécieront de pouvoir régler les « gradient factors » à leur convenance. Pour les autres 3 niveaux de conservatisme préréglés sont disponibles : haut = 35/75, Moyen = 40/85, bas = 45/95.

 

Descent mk1 paliersL'affichage quand on rentre dans les paliers (31 secondes de paliers, c'est précis !).

 

La montre propose également un mode multigaz qui gère jusqu’à 6 gaz qui n’aura pas été testé lors de cet essai.

On évoquera ici le système de bracelet échangeable « QuickFit » qui permet en une seconde de mettre en place le bracelet caoutchouc long si nécessaire. Le bracelet en titane propose lui un système d’allonge déployable, que nous n’avons pas testé sous l’eau mais qui semble un peu court pour une combi épaisse.

 

Descent mk1 au palierAu palier, encore 1m et 5 secondes

 

Après la plongée :

Dès qu’elle fait surface, la montre prend une position GPS et l’associe à la plongée. Une fois à portée de Bluetooth du téléphone, la montre synchronise automatiquement les plongées avec celui-ci et avec le service « Garmin Connect », soit le « cloud » de Garmin.

Détail qui fait parfois mal : la montre récupère aussi les notifications en attente du téléphone, votre serviteur a ainsi pu avoir ses mails et sms dès l’échelle du bateau. Pour la coupure détente du weekend on repassera.

 

Screenshot garmin connect

 

L’application mobile est assez classique et n’a pas grand-chose à se reprocher, c’est d’autant mieux qu’il n’y a pas vraiment d’application pour ordinateur, mais le seul site Garmin Connect. Cela peut poser problème puisqu’il n’est pas possible d’exporter son carnet de plongée ou ses plongées dans un format non propriétaire.

 

screenshot connect mobile  Screenshot garmin mobile

 

Un mot sur ce qui peut constituer des plus gros défauts de cette montre : sa taille. En effet les fonctionnalités donnent vraiment envie de porter la montre toute la journée au quotidien, mais son format imposant empêchera de la porter dans certaines circonstances, sous une chemise par exemple ca passe très mal.

 

Descent mk1 chemise

 

Conclusion :

Au final, cette Garmin Descent MK1 a réussi à nous réconcilier avec le format montre, car il s’agit du premier ordinateur au format montre qu’il est vraiment intéressant de porter au quotidien. Les fonctions Smartwatch, montre multisport et trackeur d’activités sont très bien pensées.

Cette montre nous réconcilie également avec l’écran couleur, qui bien souvent n’apporte pas grand-chose à part des reflets rendant la lecture difficile. Ici, l’écran et tout bonnement bluffant et reste lisible dans toutes les circonstances.

Vous l’aurez compris, pour son premier modèle de montre plongée, Garmin est bien plus proche du coup de maitre que du coup d’essai.

 

descent mk1 socle  descent mk1 socle
Le socle de recharge est une "pince" qui se fixe solidement et facilement.

 

Reste néanmoins quelques points pouvant être améliorés, en particulier le format très imposant, ainsi que l’absence de la gestion d’air et d’un mode recycleur, qui sur un produit à 999€ sont difficilement pardonnables.

On touche ici à ce qui est sans doute le principal frein à l’achat de cette Descent MK1 : à 999€ (ou même 1499€ pour la version titane essayée), il s’agit d’un investissement conséquent. Il est par ailleurs bien difficile de comparer à la concurrence car la Descent MK1 a tout bonnement un positionnement unique, en attendant peut-être que Suunto la rejoigne un jour.

Néanmoins, pour un sportif pratiquant plusieurs sports dont la plongée, le surcout par rapport à une montre multisport haute gamme est de l’ordre de 300€, soit le prix d’un ordinateur de milieu de gamme. Dans ce contexte le choix est totalement cohérent.




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