20/05/2012
par Plongeur.com
Etude sur la décompression à Nemo33
En ce début d'année l'ambiance à NEMO33 (fosse de plongée de Bruxelles) était bien particulière, les plongeurs étaient soumis à une multitude de tests et leurs réactions soigneusement mesurées avant, pendant et après la plongée. Immersion au sein des équipes de DAN pour vous faire découvrir ces travaux de recherche au quotidien.

eux d'entre vous qui étaient à Némo33 le samedi soir en Février et Mars se sont sans doute rendus compte qu'il y avait de l'activité de l'autre coté de la piscine. En effet, durant 6 séances, l'équipe médicale de DAN Research a accueilli un panel de plongeurs masculins pour une batterie de tests physiologiques. Cette campagne de tests a eu lieu dans la cadre du projet Phypode (physiopathology of decompression), financé par la commission européenne, dans lequel 13 équipes de recherche (chercheurs et médecins hyperbares) collaborent afin d'étudier les effets des changements de pression sur notre corps et particulièrement les mécanismes résultant à la formation de bulles intravasculaires et leur lien avec les accidents de décompression, dans le but d’améliorer les soins prodigués lors d'accidents de décompression ou de développer les algorithmes de décompression qui seront implémentes dans les ordinateurs de plongée de demain.

Durant une séance, les plongeurs effectuent une plongée de 20 minutes à 33 mètres et des mesures physiologiques sont effectuées avant et après la plongée. Afin d'étudier l'effet de certains facteurs sur la décompression, une partie des plongeurs reçoivent de l'oxygène pur avant la plongée, d'autres ingèrent du chocolat noir, d'autres encore reçoivent des vibrations ! Une batterie de tests est effectuée sur chaque plongeur, allant de la pesée aux échographies du cœur ou des artères, en passant par des analyses urinaires. Durant la plongée, un test de scintillement est réalisé par les plongeurs, pour vérifier les latences de perceptions lorsque le corps est sous pression.

J'ai suivi 3 des séances a Nemo33, en tant que plongeur dans l’équipe de sécurité, et ce qui m'a le plus marquée dans les tests physiologiques, ce sont les échographies du cœur après la plongée. Le nombre de bulles qui circulent entre les ventricules et les oreillettes est impressionnant, et la variation de concentration d'un plongeur à l'autre est considérable. On n'a pas souvent l'occasion de voir de ses propres yeux que nous ne sommes pas tous égaux face aux changements de pression.
Les expérimentations à Bruxelles sont maintenant terminées. L'analyse des données acquises sur la quinzaine de plongeurs prendra des mois. Un grand merci à Constantino Balestra et Sigrid Theunissen pour m'avoir permis de participer à cette série d'expériences.
[nice_info]Pour plus d'informations:
- le site du projet
PHYPODE
- la
recherche médicale par DAN [/nice_info]
Texte et photos : Elvina MOTARD pour plongeur.com