Bonsoir @GRACAR;
Si j'ai bien compris, ton projet est de faire un circuit de plusieurs jours alternant des plongées en mer et des randonnées en colline ou en basse montagne. Je suppose que tu envisages d'effectuer quelques fois deux, voire trois, plongées par tranche de 24 h. Dans ce cas, même en ne dépassant jamais une profondeur de 12 m, il s'agit de plongées successives et qui sont potentiellement apparentées à des plongées yo-yo. En effet, on aurait une plongée suivie d'une montée en altitude, elle-même suivie d'une autre plongée à altitude zéro. Certes, l'exposition à une pression ambiante < 1 bar lors de la rando en colline favoriserait l'élimination du gaz inerte. N'empêche que la deuxième plongée démarerrait avec une PpN2 qui sera de toute manière plus élevée que 0.79 bar et, surtout, avec des compartiments conservant des "traces" physiologiques inhérentes à toute plongée (micro-bulles, plaquettes, ...). Question sécurité, effectuer des successives multiples combinées à des montées en altitude et, ce, durant plusieurs jours, ce n'est pas terrible à mon humble avis. La vitesse à laquelle tu monteras en altitude et, bien davantage encore, comme déjà dit par @LGF les efforts que tu feras après la plongée joueront certainement dans l'importance du risque d'ADD.
Cela dit, je te proposerais une méthode simple, pour ce qui est de savoir si on peut monter en toute sécurité à une altitude donnée, mais uniquement après une plongée démarrée sans sursaturation (dit autrement, une plongée unitaire). Elle peut être utilisée pour des plongées nitrox à condition bien sûr de travailler avec des profondeurs équivalentes.
Il s'agit de comparer la valeur du coefficient de sursaturation du compartiment 120 min avec celle de son coefficient de sursaturation critique (soit 1.54 bar), à la pression ambiante de l'altitude considérée. On utilise pour cela des tables de déco, en l'occurrence les MN90.
Exemple :
Est-il prudent d'aller se promener à 1000 m d'altitude après une plongée unitaire en mer à l'air comprimé au sortir de laquelle le GPS des MN90 est J ? :
1) Azote résiduel dans le compartiment 120 min (tableau 3 des MN90) : 1.24 bar
2) Pression ambiante à 1000 m d'altitude : 0.898 bar
3) Coefficient de sursaturation du compartiment 120 min à la sortie de la plongée : 1.24 / 0.898 = 1.38
4) Coefficient de sursaturation critique du compartiment 120 min : 1.54
La réponse est affirmative, puisqu'on a : 1.38 < 1.54
Mais cela ne dit rien quant à l'opportunité d'éventuellement enchaîner sur une plongée successive, fût-elle en mer et à moins de 12 m.
La portée de la méthode est limitée, mais j'espère que cela puisse t'aider un peu.
Cela dit, à ta place, j'irais par prudence poser la question à un médecin hyperbare ou à DAN.
Bonnes plongées, bonnes randos et belles découvertes en tous cas !
Charlie