Un grand moment de solitude en 2010 aux Philippines déjà relaté:
La dernière plongée sur épave s'est faite sur le Kyokuzan Maru dans la zone des 30/40 m.Avec deux autres amis plongeurs et le guide philippin, nous entrons dans une cale comme on l'avait fait prédemment sur d'autres bâteaux. Je suis en troisième position; un peu de suspension à l'entrée, puis très rapidement plus rien ; comme si un rideau était tombé soudainement on se retouve dans le noir complet à ne plus voir son ordinateur à ras des yeux, ni son phare. Et de plus, on ne voit plus les autres et réciproquement. Personnellement j'ai du rester seul dans le noir absolu environ 3 à 5 mn; il est difficile de se rendre compte du temps écoulé et de plus, on n'a plus aucun repère. Il ne reste plus qu'à tater de tout côté pour repérer les toles uniquement au toucher. J'ai le temps de penser à la famille et de me dire que c'est trop c.. de finir de cette façon. Je pense faire demi tour à taton et soudain mon genou touche quelque chose de mou; j'avance la main et je sens une palme; je remont le long du corps, jambe, bras et tête et arrive à une cagoule ; seul le guide philippin en avait une. On se tient alors bras dessus, bras dessous, et on trouvera une sortie environ 4 à 5 mn après. Soulagement énorme. On essaie de retrouver les deux autres mais rien n'y fait. L'un d'entre eux reparaît 7 à 8 mn après, mais toujours pas ntre dernier compagnon. Les idées noires me traversent la tête. Et soudain il réapparaît. Je l'embrasse de joie. Il est resté seul 20 mn dans cette cale. On s'aperçoit alors qu'on a les mains toutes noires et nos combinaisons de même.
Conclusion : on est entré dans une soute à charbon, et les particules de suie soulevées nous ont plongé dans l'enfer du noir.
Cette soute devrait être fermée et interdite d'entrée. Tout s'est bien passé, mais cette épave aurait pu être la dernière.