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Une magnifique plongée… à ne pas faire (trrès long)


marou

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Bonjour,

 

J’ai longtemps hésité avant d’écrire ce CR, la plongée était superbe mais pas glorieuse. Le fait de l’écrire ma aidé à analyser les erreurs et la façon de les gérer. Je vous fais donc partager cette expérience.

 

 

 

Mardi 1 novembre, c’est férié il fait beau et le fiston (fidèle binôme) est revenue de Paris : on va PLONGER !! :bounce:

 

 

Nous faisons un brunch solide pour nous remplir l’estomac (quoi elles sont pas bonnes mes pattes :malade: !!, ha ces enfants aucun respect :fouet: !!).

Nous préparons les affaires, contrôle de la pression des bouteilles, préparation du bateau, et zou direction la mise à l’eau.

 

Arrivé à la mise à l’eau on charge le bateau (j’aime pas me trimbaler avec le kit O2, les bouteilles, les combis,… dans le bateau) et on met à l’eau. Nous sommes rodés, il nous faut que quelques minutes.

 

Il fait super beau :) , la mer semble calme, je décide de faire un site que nous n’avons pas encore fait : Moyade.

 

Après avoir passé le Frioul il y a de la houle, arrivé vers Maïre, la houle me semble trop forte pour Moyade (normalement il faut du beau temps établi), et nous ne sommes que tout les deux, sans sécu surface, donc pas de prise de risque avec le courant :non: .

 

Nous décidons de nous mettre à l’abri de l’île de Maïre et de plonger vers le site « les fromages ».

 

Nous sommes bien abrité, il n’y a que 3 bateaux, nous mouillons à 15 mètres du bord pour 32m de fonds. Nous commençons à gréer les bouteilles, et le bateau dérive légèrement vers un autre au mouillage, nous décidons donc de relever l’ancre et de nous dégager pour remouiller plus loin.

 

Nous descendons la bouteille de sécu au pendeur 8m sous le bateau, robinet fermé.

 

Puis nous terminons de gréer nos bouteilles, nous gonflons les stabs, on les accroche aux mousquetons de la corde et hop à l’eau.

 

 

Fiston enfile ses deux combis : mon ancienne combi de 2x5mm (un peu de respect elle à 18 ans cette combi, il fait ma taille mais moi j’ai grossi depuis) puis sa mono pièce de 3mm par-dessus : un véritable phoque :froglol: , mais au moins il a pas froid. Bon d’accord sur sa liste pour papa Noël il y a une nouvelle combi de 7mm, si le père Noël lit le CR il a plus qu’à … :tromaran:

 

 

Nous nous mettons à l’eau : 19° elle est bonne, et nous enfilons nos stabs. Vérifications mutuelle :scubaok: , direction l’ancre et nous amorçons la descente :gloup: , la visi est pas terrible en surface.

 

32m plus bas, nous vérifions l’ancre (un jour je vous raconterez pourquoi je vérifie toujours), la visi est meilleure.

 

Je décide de partir vers le sud, il me semble apercevoir après une grande étendue de sable des rochers et des gorgones, je suis mon instinct, et fiston me suit.

 

Nous découvrons des séries de petites barres rocheuses avec plein de vie, un régal : des langoustes, des mostelles, des chapons, des coraux magnifiques, … un festival :photo: .

 

Je fais des photos, nous explorons, le temps passe. Nous sommes 2 économes en air, mais cela fait 20 minutes que nous sommes vers les 33 mètres, pas encore mi-bouteille, mais les temps des paliers s’allongent : on rentre !!

 

 

 

Sur le retour toujours le même festival, mais je remarque que fiston s’agite un peu, il est en train de s’essouffler, il consomme un max maintenant :confus: . Nous remontons donc doucement en direction de la cote. Il consomme toujours un max, même s’il n’est plus essoufflé.

 

 

Nous ne voyons plus le fond, je sais qu’il me serra impossible de retrouver le bateau facilement sans aucun repère. Nous entendons beaucoup de bruits de moteurs de bateaux, nous avons 25 minutes de paliers à faire, hors de question de lâcher un parachute a cet endroit, ou alors nous allons dériver vers La Ciotat : je décide d’assurer et de rejoindre la côte de l’île (le bateau ne sera plus qu’a 15 mètres de celle ci).

 

 

Première partie du palier vers les 5 mètres, il y a du ressac, ma Vyper se met à beeper (une vague nous a fait passer à 3.7m. Fiston est maintenant sur sa réserve, j’ai plus de 70bars, il nous reste 20 minutes de paliers.

 

Rapide estimation, on à probablement pas assez de jus (étant donné les conditions) même à deux pour finir les paliers (sa mère va me couper en 2 s’il ne revient pas entier :mama: ).

 

Bon faut retrouver le bateau absolument avec la bouteille au pendeur qui nous attend tranquillement à 8 mètres dessous, faut bien qu’elle serve un jour.

 

 

Je pense savoir exactement ou nous sommes, mais étant donné le reste d’air, hors de question de prendre des risques et de gaspiller de l’air. Nous sommes en mode survie maintenant. Je décide t’attendre d’être à 15 minutes de palier et de remonter pour regarder ou nous en sommes.

 

Mon calcul à ce moment est le suivant :

 

- si le bateau est toujours là (99% de chances qu’il le soit) nous allons vers lui, largement assez d’air pour le faire en utilisant les deux bouteilles, on récupère la bouteille au pendeur et on recommence tous les paliers (20 minutes).

 

- si le bateau n’est pas là (1% de chance mais possible) fiston ne sera pas remonté en surface il lui reste moins de 15 minutes de paliers et moi 20, nous serons limite pour terminer mais il sera OK et cela devrai le faire pour moi (surtout que nous pouvons retirer les 3m de sécu des S**to).

 

Donc je remonte et un petit regard circulaire :

 

- Bonne nouvelle, :) pile là où je pensais être

 

- Mauvaise nouvelle, 8( il y a des bateaux partout (2 contre le notre)

 

Nous longeons la paroi à main droite, en scrutant bien sur la gauche pour apercevoir le bateau : visi mauvaise on ne voit rien, j’ai pas pu prendre de repère d’où on été (et oui murphy est avec nous), et nous avons sûrement dépassé le bateau maintenant.

 

 

 

Quand le vin est tiré il faut le boire !! Surface pour triangulation.

 

- Murphy est toujours là : un gros bateau de plongeur cache la vue :mad: .

 

Bon pas de panique, on a encore de l’air, notre bateau est vers là (y a même de l’O2 à bord), nous avons encore largement le temps de le retrouver.

 

Fiston n’a plus d’air :confus: , il prend mon 2eme détendeur et nous retournons sur nos pas (nos palmes en fait). J’estime la distance, on doit y être maintenant doit falloir faire 15/20 m vers le large.

 

Murphy tu vas nous lâcher maintenant !!!

 

 

 

Je décide de remonter pour un dernier coup d’œil, mon calcul à ce moment est le suivant :

 

- Je ne pourrai pas finir mon palier, ADD fort probable

 

- Fiston ne pourra pas finir correctement, sur-accident possible

 

- Il y a des bateaux autour, dont 1 gros de club, mais ont-ils de l’O2, sont ils sur le bateau ?

 

- Si nous faisons surface fiston devra recommencer ses paliers mais avec la bouteille au pendeur, aucun pb

 

- J’aurai fait 3 remontés, mais cela fait 30 minutes que nous tournons au palier, j’ai quand même du éliminer, au pire sur mon bateau il y a de l’O2, et fiston sera en état. Normalement avec la bouteille au pendeur nous pouvons terminer à 2 nos paliers.

 

 

 

Nous remontons, regard : Bingo droit devant :bravo: , entre 2 zod contre lui, il est là.

 

Quelques coups de palmes, nous y sommes enfin. Nous ouvrons le robinet de la bouteille de sécu et fiston se met dessus.

 

 

 

Cela fait maintenant 90 minutes que nous sommes sous l’eau, je viens de terminer ma bouteille, je me mets en double sur celle du pendeur. 100 minutes, nous remontons.

 

Nos paliers théoriques + marge de sécu terminés, il reste 130 bars dans la bouteille au pendeur, mais nous avons un peu froid.

 

Vite le thé et des gâteaux. Nous rangeons nos affaires (les 2 zod sont toujours contre nous), puis nous nous dégageons lentement, et cap sur la mise à l’eau.

 

 

 

Nous arrivons à la maison la nuit tombée, un peu fourbu, heureux de bien terminer cette journée, mais pas très fier.

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Après avoir repensé à cette plongée, les principaux enseignements que j’en retire sont les suivants :

 

- Dans l’espace « lointain », le moindre problème (comme un essoufflement) peu prendre une importance lourde de conséquences (on ne le répète jamais assez).

 

- Plus on est lointain, plus il faut de marge de sécu (nous n’en avions pas assez ce jour là)

 

- Une bouteille de sécu doit être au pendeur (et pas sur le bateau), cela ne sert presque jamais, mais le jour où on en a besoin !!!

 

- Quand Murphy est avec nous, il aime bien rester (un pb vient rarement seul).

 

- Il me semble primordial d’essayer d’analyser le mieux possible et de choisir la moins mauvaise solution : dans notre cas je pense avoir fait un bon choix, lorsque nous étions engagé sur ce choix je l’ai « réévalué » à chaque étape clé. Là aussi il me semble avoir géré le risque. Mais peut être que le choix initial n’était pas bon ?

 

- Il est également important d’avoir une bonne entente avec son/ses binômes pour affronter des situations extraordinaires. Avec mon fils nous avons de longues années de Chasse sous-marine, de nombreuses plongées en commun et une totale confiance l’un envers l’autre.

 

 

Bonnes bulles à tous et :ckan:

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Aouch....

un peu angoissant ton CR.

Je crois que tu as oublié quelquechose qui par chance t'a épargné : ne laisser aucune chance au moindre trouble ou signe (qui n'est pas obligé de survenir de suite d'ailleurs) d'add. Un des membres du site en a fait les frais tout récemment et il n'est jamais mauvais de le rappeler.

 

Etant à juste titre qualifié de burne en plongée, je me lance quand même à cette intérrogation : ne fallait-il pas consulter même si tout semblait normal étant donnée cette remontée cahotique ?

 

Je peux dire une grosse connerie... je m'interresse c'est tout ;)

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Tout d'abord, merci de partager avec la communaute de ce forum ton experience. Il est tres important de raconter aussi les plongees a probleme, ca permet peut-etre d'en tirer enseignement pour les eviter par la suite.

Ensuite, si je n'ai pas de bateau (pas encore ?), il m'arrive souvent de plonger dans des circonstances ou retrouver le bateau est indispensable. Soit du bateau d'un ami (present sur ce forum), soit jusqu'a l'an dernier au large de la Caroline du Nord ou de la Virginie, a 50 km des cotes. Dans les 2 cas (le 1er car le bateau est laisse seul, le 2ieme parceque le courant demoniaque la-bas signifie que sans bateau on finit ses jours en mer), retrouver le bateau est une necessite. Je ne crois pas etre meilleur ou plus mauvais que la moyenne en orientation, mais quand c'est une necessite, pas de risques: devidoir obligatoire.

Dans le cas petit bateau seul en surface, devidoir accroche a l'ancre (si elle rippe, on le sait tout de suite). Dans le cas gros bateau avec secu, devidoir accroche pres de l'ancre (pour laisser au gros bateau la possibilite de manoeuvrer).

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Bonjour,

 

 

 

Merci pour ton récit et la franchise de celui ci.

 

Je pencherai pour une solution comme Guilhem : le dévidoir accroché à l'ancre (puisqu'il n'y a personne dessus et si il dérive, tu le retrouves quand meme).

 

par contre, la bouteille de secu, l'oxy, pourquoi ne pas l'avoir pris avec vous ?

si vous ne retrouvez pas le bateau (parce que vous avez derivé ou que son ancre a chassé) vous faites comment ?

 

Je ne te jette surtout pas la pierre.

Avant de plonger, meme la veille s'il le faut, je me pose toujors la question "what if" .... que faire s'il me reste des paliers et que je ne retrouve pas le bateau en fin de plongée (que Murphy bosse et que je n'ai plus assez d'air pour sortir en securité).

 

Sinon, en lieu et place du dévidoir, il reste des systemes comme le Eye Sea de Xios mais c'est cher (1000 euros).

 

D'autre part, sur un site de plongée, il est prudent de partir nez au courant (meme si ce coin là est moins interessant, cela evite de forcer sur les palmes pour rentrer avec un niveau d'air en baisse dans le bloc) et de reperer le mouillage (profondeur, signes caractéristiques, flasheur, parachute etc...).

 

Merci encore pour ta franchise

 

Bonnes bulles

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Merci pour ton recit qui nous fait tous reflechir.

Mais permets moi une remarque de niveau 3 frais emoulu et sans grande experience.

Pourquoi dans ces conditions avoir fait une plongee a palier?

C'est tellement plus facile a gerer sans.

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C'est déjà franc d'en parler à tous sur un forum :top:

Pour info, sur Les Fromages, il n'y a rien à voir dans les 10m, c'est certainement pour ça que notre ami est allé voir les roches au fond. ;)

 

Moi, je retiens au moinsune chose, c'est que ça s'est bien terminé et c'est l'essentiel :bravo: et comme tu n'as pas trop l'air kamikaze ben le prochaine ce sera avec encore plus de sécurité...

 

Je connais pas mal le coin et s'il y avait tant de bateaux que cela c'est certainement parce qu'il y avait du vent d'ouest ou du mistral...? Donc la sortie au parachute était effectivement à déconseiler pour éviter de dériver en plein mer. Sinon, le plus près c'est les calanques et là, pour revenir avec le matos :non::fou:

 

Petite suggestion : y avait il le moyen de demander un bloc aux autres bateaux de plongée ? Ca t'aurait éviter de percer 3 fois ?

 

Pour autant, on n'y était pas donc...?!

 

A + et :bravo: pour le récit

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Merci de partager cette expérience, elle servira sans doute à certains d'entre nous le moment venu.

 

Personnellement, je retiendrai surtout une chose : le sang-froid dont vous avez fait preuve, dû sans doute à la confiance que vous avez entre binôme (et père et fils !). :chinois:

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et si on arrêtait de plonger profond et longtemps sans un bi adequat...

 

J'ai eu le meme genre de pepin a Marseille et depuis des que je dois passer sous les 40m c'est bi12 et Oxy pour les paliers et c'est pas si chiant que ça a trimballer....

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et si on arrêtait de plonger profond et longtemps sans un bi adequat...

 

J'ai eu le meme genre de pepin a Marseille et depuis des que je dois passer sous les 40m c'est bi12 et Oxy pour les paliers et c'est pas si chiant que ça a trimballer....

Heu David,

Et c'est quoi l'addition pour 2 * bi12 + 2 bib d'O2 ? :confus:

:gagon:

Heureusement que tout le monde ne plonge pas avec cette config, sinon les clubs de plonges déposeraient le bilan les uns derrière les autres :hehe:

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