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Incident à Marseille, cherchez l'erreur...


EQUILIBRE

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Bonjour à tous,

 

Je souhaite partager avec vous un incident survenu ce week end (25/26 septembre) à Marseille et bien sur avoir votre "retour". Voici les circonstances:

 

Vent environ 60/70kms/h mer creusée, petites déferlantes, première plongée du week end le samedi matin. L'eau est à 18/19° en surface, le vent glacial. J'hésite et opte pour la combi sêche (pas la combi moulante mais le genre sac poubelle pour le travail et l'équipement anorak ou qasi dessous, là je me contente d'un petit polaire). Les palmes ne sont pas mes chaussantes habituelles, mais de lourdes palmes à lanières (récentes), je ne citerai pas la marque, les seuls qui acceptent les gros botillons de la combi étanche. Je m'immerge avec mon binome, tout va bien, petite réadaptation je n'ai pas utiliser cette combi depuis plus d'un an (Bretagne). Niveau plongée en humide mes dernières plongées remontent à aout de cette année. Je me sens bien, un peu engoncé, on ne dépasse pas les 32/35M. A120 bars nous décidons d'engager le retour, soudain une lègère bascule du bassin me lêve un peu les pieds, je sens mes botillons se gonfler l'air de la combi s'y engouffrer, jusque là rien que de plus normal, je pare le coup au plus vite purge la combi et me remet en bonne position, sauf que le botillon se dégonflant un peu fait sauter la palme droite pourtant bien serrée(je suppose que c'est cela, ou l'effort effectuer lors de la manoeuvre). Bref je vois ma palme disparaitre vers le fond en tournoyant. La différence de poids est considérable je dois commencer à purger un peu ma stabe. Il ne s'est pas passé plus de 10 secondes. je vois mon binome s'éloigner. il n'a rien vu. J'hésite je descendrais bien récupérer ma palme, mais je ne la vois pas le fond est au moins 10 à 15 m plus bas. De plus je ne suis plus du tout manoeuvrant.

 

Je me dis qu'une palme ne mérite pas cette prise de risque inconsidérée et que mon binome va faire demi tour, il va pouvoir la récupérer ou m'assister, nous serons deux. Je reste donc sur place, Je ne le vois déjà plus. Je tente d'aller dans sa dernière direction, en vain, je suis tout seul. J'avance lentement. Je m'accorde une petite minute et applique la procédure: je remonte en surface aprés un 360°, pas de bateau en approche, je cale ma couronne de montre et m'accorde deux petites minutes pour pouvoir redescendre dans le créneau fatidique des 3. Pas de binome à l'horizon. Je redescends donc aux alentours des 15/17m (mi prof max) et entame ma déco (plus de sécu qu'autre chose ma plongée se situant dans la courbe de sécurité), mais bon je vais pas zapper mon palier pour une palme et ne souhaite pas mettre mon ordi en "no dive". Je décide non pas pour être repéré (même si cela ne gache rien) de sortir mon parachute, mais surtout pour ne pas me prendre un bateau sur la tête. Je sais que je vais émmerger à 40 voir 60m du bateau qui assure la sécu de surface. Mon parachute emerge à un bon metre au dessus des vagues je vois parfaitement le bateau, le pilote est à bord, il tourne le dos au site de larguage, je le vois trés distinctement, il est à l'avant du bateau dans la cabine et semble bablater à la radio. je me dis qu'il ne peut pas ne pas me voir. Il suffit qu'il tourne la tête vers l'arrière du bateau. Je siffle il n'entend pas le vent souffle en rafale et est contre moi, j'essaye de m'approcher mais je réalise que je n'y arriverai pas sans risquer l'essoufflement, j'appelle, je me sens idiot je ne vais pas engager une procédure de sauvetage en tapant du bras dans l'eau, je n'ai pas froid, ma stabe est gonflée, j'ai 70 bars au mano. je trouve la situation étrange. je suis pour le moment contrarié par la perte de ma palme, pour moi l'incident est clos, dans 5 minutes je serai sur le bateau. Je sens que je dérive vite, pas de temps à perdre j'appelle je siffle, je tape l'eau du bras. Rien, notre accompagnateur n'a pas bougé d'un pouce il tourne toujours le dos à la zone de larguage on est pourtant sensé remonter à l'échelle. Il regarde dans le vide la ligne bleu des Vosges. En quelques minutes je suis à 150m puis 300m du bateau j'arrive dans une zone qui n'est plus protégée par la cote, la zone qu'il préconnisait justement d'éviter absolument. Je me prends des rouleaux de plus en plus gros dans le pif. Mon masque est arraché je le rattrape de justesse, je dois le tenir bien plaqué. J'hésite à redescendre et me mettre à l'abri quelques metres sous l'eau, mais je me dis que là je n'ai plus qu'à peine 40 bars et que je risque d'en avoir besoin. Je décide donc de sortir le tuba pour économiser en cas de besoin. Le souci c'est que c'est le genre de tuba pliable tout mou du genou qui permet juste de dire j'en ai un dans la stabe. Les vagues le submerge je me rince les narines au Prorhynel naturel et gratuit. je me remets le détendeur en bouche, pas question de regagner le rivage les rochers sont déchiquetés et les vagues font des gerbes violentes. Heureusement je me rassure (si je puis dire) le vent me pousse vers le large. Je quitte l'anse et me retrouve totalement invisible à présent des rares bateaux de plongée, je suis masqué par un retour de côte . Les vagues sont de plus en plus violentes je suis balloté de droite à gauche. Je me dis que j'ai bien fait de ne pas descendre j'aurais été invisible et aurais gaspillé mon fond de bouteille. Il me reste 35 bars. C'est fou ce que cela peut aussi descendre vite en surface. Je trouve mon détendeur hyper "dur" je regrette les quelques mètres de pression supplémentaires et le calme du dessous des vagues. Bon là je suis livré à moi même ca commence à cogiter. Je me dis que c'est trop bête de remonter en pleine forme à 40/50 m du bateau et d'être retrouvé noyé à 5kms de là. Je vois l'article dans la rubriques judiciaires des magazines de plongée. Un plongeur retrouvé noyé loin des côtes, pas de détails ni de faits avérés: affaire classée sans suite. Là je commence un peu à m'énerver et peut être même à m'inquiéter ce qui me paraissait totalement impossible me semble moins improbable: un bon essouflement suivi d'une noyade. Pas de bateau en vue. On est à peine en fin du temps de plongée et peut être que l'alerte n'a même pas été donnée. J'ai du mal à voir à distance, la mer se creuse je ne vois la côte que par intermittence. Un bruit de moteur se fait entendre, je me mets à clapir et agiter les bras. Je frappe l'eau aussi fort que possible. je tire sur le bout de mon parachute que je n'ai pas laché comme un naufragé sur sa planche( ce que je ne suis pas loin d'être). Je lui refile un petit coup de gaz avec mon détendeur pour lui redonner des couleurs ce qui me vaut une bonne tasse. Je me suis demandé aprés pourquoi je n'avais pas eu le réflexe d'utiliser mon octopus, je réalise que dans certaines situations on perd certains réflexes. Heureusement le bateau a vu le parachute, et a pu me récupérer. Je précise que ce bateau rentrait au port et n'avait rien à voir avec celui de mon club. Je ne peux pas dire ce qui se serait passé s'il n'avait pas croisé ma route à 1 bon km des côtes, ce que je sais c'est que quand j'ai regagné le bateau du club il y a eu un gros moment de flou et que le seul qui s'est fait remonter les bretelles par le responsable du bateau (un marin local) c'est mon binome et que je trouve tout de même cela particulièrement injuste. En conclusion, j'ai racheté des fixes palmes que j'avais laissé à Paris, virer mon tuba "toutmou" pour reprendre le "vrai" et embrasser mon parachute. Reste à trouver un bon sifflet, un autre miroir, des fusées d'alarme et peut être un fumigène. Je lirai tous vos conseils , réflexions et commentaires avec le plus grand intérêt.

 

Je ne doute pas d'avoir "fauté" aider moi à analyser l'incident pour m'améliorer. On sait tous que l'accident est l'enchainement de grains de sable. Mais là je pense qu'on peux améliorer le truc.

 

Si cela peut aussi vous servir alors ce long post n'aura pas été totalement inutile.

 

Merci à ceux qui auront lu jusqu'au bout.icon11.gif

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Merci pour ton retour d'experience. Pour moi, le binome ainsi que l'accompagnateur n'ont pas excerce leur fonctions. Compte tenu des conditions, les procedures d'urgence auraient du etre applique a la lettre. C'est de loin les premiers fautifs pour moi.

 

Apres il y a des choix qui auraient pu etre differents comme aller chercher la palme 15 metres plus bas ou faire sauter le palier de securite qui n'etait pas obligatoire (courbe de securite). C'est ce dernier choix de faire le palier qui a ete surement le plus dangereux. Apres, aller chercher la palme aurait resolus tous les autres problemes...

 

Enfin je n'etais pas present, et j'aurais surement fait comme toi. Difficile de dire. En tous cas un tres bon compte-rendu, qui permet de voir comment les choses peuvent s'enchainer ....

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salut

 

déjà vous avez, tous les deux ou tout du moins lui, fait deux plongées solo ensemble (parce qu'un binome qui ne s'occupe pas de l'autre) (pour ma part, le binome, c'est un coup d'oeil toutes les 20 secondes en moyenne, mais jamais je ne depasse la minute (ça peut etre voir ses bulles, le faisceau de sa lampe, entendre sa respiration)

 

ensuite, le choix de la plongée et de la météo par rapport au choix de la combi : tu rajoutes une difficulté (le sac à patates pour se readapter et pour se déplacer ..)

 

les palmes : certains d'entre nous utilisent des ressorts et non pas des sangles ; ça sert, ça ne se detend pas, ça ne pete pas

 

le parachute ? à envoyer au moment où tu remontes : j'esplique : quand le vent souffle comme ça, tu as un courant de surface, (courant pelliculaire) qui te fera deriver ; plus vite tu balances ton parachute, plus vite tu seras repéré (et donc secouru)

 

les feux (et fumigène) : dans ces conditions, je n'y crois pas ; sur ma config', j'ai un signal jour nuit de HANSSEN ; mais avec le vent, le fumigene sera couché sur l'eau et invisible ; le feu à eclat, pareil : le marin regarde dans la mauvaise direction, donc ménage tes munitions pour les utiliser à bon escient.

 

 

le sifflet : le mien est un sifflet d'arbitre : en plastique, pas de piece en mouvement, tres puissant ; à utiliser sans restriction.

 

le marin aurait du donner l'alerte vu les conditions meteo à l'issue des parametres prévus sans attendre.

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J'étais également à Marseille ce week-end, et c'est vrai que ça piaulait un max en surface, parce que sous l'eau j'ai trouvé ça plutôt calme. Faut dire que le choix des sites a été judicieux (pointe caramassaigne, pharillons...).

Il est vrai qu'une fois en surface, le vent nous faisait dériver assez vite... mais le bateau aussi s'il n'était pas ancré.

 

Pour ton aventure, tu parles de "sécu surface". A priori, il y avait bien quelqu'un mais... qui ne surveillait pas. Vu les conditions, pour moi c'était une faute que de ne pas faire attention à ce qui se passe autour.

 

Après, le binome... me semble un peu léger. Sur les sites où j'étais, il y avait plutôt une bonne visi... mais peut-être n'était-ce pas le cas partout.

 

Le signalement en surface, tant visuel que sonore, est important.

 

Tout ça vu de loin, sans l'avoir vécu...

Heureusement, tout fini bien.

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Bonjour,

merci pour ton retour d'expérience qui a du être assez stressant:eek:. Vous etiez sur quel site? Je n'ose pas te demander dans quel club, car ton récit ne donne pas envie d'aller chez eux:fou:.

 

Dans notre club sur Marseille, vu les conditions du WE on a annulé la plongée de Samedi après-midi et de Dimanche matin (pas de sortie prévue ce samedi matin donc je ne sais pas si on l'aurait annulé).

 

Vu les conditions ton binôme et toi auriez du être proches et attentifs, c'est facile de le dire après:confus:. J'ai toujours un sifflet, un miroir et un parachute sur un reel, mais comme tu l'as dit cela sert surtout si tu sort pas trop loin du bateau et que quelqu'un surveille par ce que avec le vent contre si tu sors un peu loin seul un sifflet puissant te permettra d'être entendu.

 

Question : ton binome il a fait quoi? Il est remonté à la fin de sa plongée et bu une bière ou il est remonté rapidement quand il t'a perdu puis à dit au skipper ce qu'il s'était passé???

 

Renaud

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+1 pour le parachute à soupape

et

+1 pour un sifflet puissant

 

Par contre pour le signal de détresse en surface, taper sur l'eau avec la bras, de haut en bas ne sert à rien (tu l'as bien vu).

 

Par contre prendre de l'eau dans le creux de la main et l'envoyer le plus eau possible (5 à 6 m) avec un mouvement de bras, de bas en haut est très efficace. Une gerbe d'eau se remarque de loin, par ton bateau ou par un autre.

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Le DIVE ALERT : c'est encore ce qu'il y a de plus puissant, sans commune mesure avec un sifflet classique (bruit strident qu'on entend distinctement de par sa fréquence aigüe....à condition bien sûr de garder quelques bars de gaz...et cela n'empêche pas d'avoir un sifflet classique, cela ne prends guère de place...

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:confused: .... 1er commentaire inutile selon moi ..... mais bon .

 

:+1: avec Chelonia et Christophe pour le para à soupape et à larger le plus tôt possible vu les circonstances

 

Par contre , comme Nkyoto , il est difficile de dire ce qu'on aurait fait à ta place .... sans connaître tous les éléments . Etait ce ton binôme habituel ou un binôme de circonstance dans une SCA ? Quelles étaient les consignes du bateau au départ ... ?

 

Sinon , bien sûr le sifflet qui va bien est à rajouter sur la stab ....

 

En tout cas , merci de ton compte-rendu , c'est toujours instructif de lire ce genre de debriefing ... et c'est d'autant plus sympa que tout c'est bien terminé ! :)

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Merci de ton retour d'expérience. Heureusement que c'était à Marseille ou la rade est pleine de bateau presque toute l'année.

Tu doit quand même un petit ex voto à la bonne mère: sur le coup, il n'a pas manqué grand chose que t'y reste....

 

A la dernière réunion, je disait que dans notre club, un des points faibles de la sécurité c'était l'absence de formation du conducteur du bateau qui reste à bord. Même si, le pêcheur qui nous amène, reste parfaitement attentif je crois qu'une pte formation interne au club avec quelques jeux de rôle, ça serait un plus.

 

Plein d'autres leçon à la lecture de ton histoire: les palmes sont un élément de sécurité important; la bonne distance pour un binôme, c'est tout proche; les moyens sonores ou autre d'alerte surface sont à améliorer, le choix des sites de plongée (à Marseille, par vent d'Est, il doit falloir éviter quelques coins ou les courants poussent au large...).

 

Comment ton binôme a-t-il réagit quand il s'est rendu compte que tu n'étais plus avec lui?

 

utilise ça

et une idée par phrase

psssssssssssssssssss...

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Le DIVE ALERT : c'est encore ce qu'il y a de plus puissant, sans commune mesure avec un sifflet classique (bruit strident qu'on entend distinctement de par sa fréquence aigüe....à condition bien sûr de garder quelques bars de gaz...et cela n'empêche pas d'avoir un sifflet classique, cela ne prends guère de place...

 

 

hum

 

le dive alert reduit le débit du gaz envoyé à l'inflateur, donc la vélocité du DS...

 

sinon, tant que l'on a de l'air, c'est vrai que ça pulse :grimace:

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