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[CR] Alor - La petite Kepa - août 2012


Midnight Joker

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Les lieux

 

Je n’apprendrai rien à personne en disant que question temps de trajet, Alor, ça se mérite un peu. Je n’ai pas pu faire moins que 4 avions et à peu près 40h de trajet pour m’y rendre depuis Paris. Cela dit, c’est le (petit) prix à payer pour plonger loin des hordes de vacanciers, dans une ambiance d’une rare quiétude et douceur de vivre - je parle évidemment des touristes, pour les locaux, c’est une autre affaire.

 

A propos de prix, justement, j’avais choisi la petite Kepa pour des raisons budgétaires – l’autre option à Alor était Alors divers, avec des prestations hôtelières manifestement plus élevées, mais avec un prix de journée d’au moins le double. Là, transport excepté, j’ai déboursé moins de 900 euros pour deux pleines semaines de pension complète, de plongée et de Bintang, un rapport qualité / prix à peu près imbattable, je crois.

 

Ce qu’il y a de plus remarquable à la petite Kepa, c’est l’ambiance qui y règne. D’abord en raison de sa taille réduite (une dizaine de bungalows, soit une vingtaine de participants en pleine charge. Ensuite, parce que l’hébergement y est un peu rustique (simples « sous-toits » avec des matelas ou petits bungalows en paille et osier, avec le « nandi », l’eau à température ambiante pour se rincer et se laver). Evidemment, il faut savoir ce qu’on veut, et les amateurs de carrelage, de matelas moelleux, de douches chaudes et de télévision devront passer leur chemin. Mais j’ai eu la nette (et agréable) impression que du coup, les gens qui font le choix de venir là sont simples, pas capricieux, et que cela ne contribue pas peu à l’atmosphère générale.

 

Puisque j’en suis à la literie, c’est l’occasion d’ouvrir la page « petits désagréments mineurs ». Le matelas, ainsi qu’il en va dans la région, est en kapok. Et le kapok, c’est… dur. Très dur, même, et quand on n’est pas habitué, on peut avoir vraiment du mal à fermer l’œil. Les épidermes douillets pourront donc éventuellement prévoir une couche intermédiaire amortisseuse supplémentaire. L’autre élément avec lequel il faut composer tient au fait que l’Indonésie est le théâtre d’une convergence évolutive assez étonnante entre coqs et muezzins. Tous deux chantent (?) le plus fort et le plus souvent possible, à toute heure du jour et surtout de la nuit, semble-t-il afin de marquer leur territoire et de rallier à eux la plus grande partie possible de la basse-cour au détriment de leurs voisins et congénères. La supériorité de l’homme sur la bête est toutefois marquée par l’emploi de la technologie ; le muezzin n’hésite donc pas à recourir aux bienfaits de l’électricité, ce qui lui permet de réveiller chaque nuit vingt plongeurs de l’autre côté du détroit tout aussi sûrement, et sans doute bien davantage, que d’élever de nouvelles âmes à Dieu. Heureusement, l’homme a aussi inventé le coq au vin, l’athéisme et les boules quiès, ce qui prouve qu’en ce bas monde, chaque problème possède sa solution.

 

Tels sont les seuls tracas (bien relatifs) que j’ai rencontrés, et j’en reviens donc à la petite Kepa, à l’atmosphère de rare convivialité qui y règne. On mange tous ensemble, et les nouveaux venus sont immédiatement intégrés au groupe. La langue dominante est le français, mais il y a de la place pour tout le monde et ça bredouille un peu tout ce qu’il faut pour que chacun puisse parler avec chacun. J’ai eu par exemple plusieurs petits bobos, et à chaque fois, ça a été tout naturel que quelqu’un me dépanne d’un médicament. De même, les gens s’échangent très spontanément les adresses mail, et plusieurs des présents étaient devenus amis lors de séjours précédents et revenaient pour la 2e, 3e ou 4e fois (peut-être même plus).

 

Les plongées

 

Là aussi, Alor est un endroit formidable, à condition de ne pas en attendre ce qu’on n’y trouvera pas. De la trentaine de plongeurs croisés durant la quinzaine, le seul qui était un peu déçu avait été induit en erreur sur ce qu’il pouvait voir. Donc, d’après la trentaine de plongées que j’ai faites…

 

Donc, pour résumer, on voit :

 

  • d’abord et avant tout, des murs couverts de vie fixée d’une densité rarement rencontrée ailleurs. C’est bien simple, je n’ai pas vu un seul mètre carré de corail mort, ou blanchi, de tout le séjour. C’est apparemment dû à la fraîcheur des eaux. À cette époque de l’année, elles tirent entre 22° et 26°, autrement dit prévoir la souris, voire la 5mm, ce n’est absolument pas du luxe. Donc, du corail dur, mou, des éponges, des gorgones, des anémones (parfois regroupées en véritables tapis).

  • Ensuite, de la macro-faune, soit dans ces murs de corail, soit dans des muck-dives sur sable ou galets (il existe aussi quelques sites, que j’ai beaucoup aimés, de pentes douces où l’on trouve ça et là des patates de corail). Donc, en plus des nuages d’anthias de rigueur, des nudibranches, des crevettes et des crabes commensaux ou non, des frogfish, et la spécialité locale : des rhinopias (j’en ai vu sauf erreur 4 différents, de 2 espèces et de 3 couleurs). Pour avoir une idée plus précise, je renvoie le lecteur à
mes photos en ligne .

  • Des dauphins… quand on voyage en bateau (5 fois en deux semaines, dont une fois très, très près, un régal)

  • Du courant - il peut être très rugueux. Cédric, le chef d’orchestre, fait de son mieux pour l’esquiver, mais il arrive qu’on soit rattrapés par la patrouille. Sur les 30 plongées, deux ont ainsi été raccourcies par un courant trop violent.

 

On voit peu :

  • Des poissons de taille intermédiaire. Il y a quelques gaterins, de rares carangues et barracudas. Mais les mérous, par exemple, sont remarquablement peu nombreux et tout aussi remarquablement timides. On a du mal à en voir un de plus de 25 cm et il faut un bol terrible pour parvenir à en photographier un avant qu’il décampe en prenant les nageoires à son cou.

  • Les occasions de plonger une 3e fois dans la journée. J’avais en tête qu’il était possible de plonger du bord, soit en fin d’après-midi, soit la nuit. C’est vrai… mais à condition que les marées et les courants s’y prêtent ; or, ce n’est pas très souvent le cas. Donc, en deux semaines, je n’ai fait que 4 troisièmes plongées, dont une dans des conditions pas géniales – un courant à décorner les poissons vache.

 

Mention spéciale

 

Je ne peux pas terminer ce compte-rendu sans décerner une mention spéciale à Cédric, l’animateur des lieux, dont l’attitude et la personnalité ne contribuent pas peu à la réussite du séjour. Toujours de bonne humeur, toujours prêt à rendre service, sur le pont et sous l’eau 7 jours sur 7, attentif à tous et à chacun, et de plus, surveillant les plongées du coin de l’œil tout en laissant une énorme autonomie aux plongeurs. Last but not least, avec lui on n’a jamais l’impression d’être un porte-monnaie sur pattes. Franchement, chapeau.

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Merci infiniment pour ce CR !

 

Et ... quelles photos ! Mais quelles photos !!! :bravo:

Les macros sont d'enfer !

Elles montrent toute la diversité de la faune (tu nous avais caché les requins dans ton écrit). C'est beau, vraiment très beau. Bravo !

...

... pour le coup : j'y retourne... ;)

 

 

 

 

edit : tu as bien fait de changer de joujou ! La différence est juste phénoménale...

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Merci pour ce CR qui ne me rappelle que d'excellents souvenirs !

 

Henri IV aurait peut-être apprécié les nuits à Alor. "Si Dieu me donne encore de la vie, je ferai qu’il n’y aura point de laboureur en mon Royaume qui n’ait moyen d’avoir une poule dans son pot" aurait il prononcé.

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superbe cr et les photos bravo

cela me rappelle de trés bons souvenirs, j'ai fait un sèjour l'an dernier à alor (chez alordiver) là aussi trés peu de plongeurs (7 à 8 chalets, par contre avec matelas) pas de bruit excepté les gecko (à la longue on s'y fait)

côté plongée que du bonheur une destination où aller si l'on souhaite plonger ds le calme

par contre chez alordiver 4 plongées possibles, c'est bien agréable quand on va si loin

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Pour répondre à Manta, ce n'est pas si compliqué d'organiser cela. Il y a deux questions à régler : aller jusqu'en Asie, et de là trouver des vols intérieurs. En ce qui me concerne, j'ai cherché (et trouvé) un vol Paris - Kupang. En fait, financièrement parlant, ce n'est sans doute pas le meilleur plan, et mieux vaut dénicher une bonne promo qui t'emmène où que ce soit en Asie (Hong Kong, Singapour, Kuala Lumpur, Djakarta...).

 

Ensuite, il faut compléter le trajet par une compagnie intérieure. Cédric (et Anne, sa femme) contactés par mail, m'ont donné les coordonnées d'une agence asiatique avec laquelle ils travaillent, le contact s'est avéré parfaitement fiable et plusieurs mois à l'avance, j'ai acheté mes billets Kupang-Alor par son intermédiaire sans aucun problème (sauf erreur, le billet Kupang - Alor coûte au prix fort une cinquantaine d'euros).

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Pour Manta, et si cela n'a pas changé depuis 2008 : le sujet de ces vols intérieurs, c'est pas vraiment le prix. C'est plutôt la coordination de deux vols intérieurs sur des compagnies indonésiennes. Parfois il est nécessaire de passer +/- volontairement une nuit à Kupang.

 

Gilles le Bubblefish achète les billets intérieurs et a le contact avec la compagnie aérienne au départ d'Alor. Cela peut servir.

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Kupang est une étape incontournable pour Alor, certes. Mais y passer la nuit n'a rien d'obligatoire. A l'aller comme au retour, j'ai organisé mon transit de jour sans aucun problème. De mémoire, à l'aller (un jeudi), arrivée à Kupang de puis Bali vers 12h30, vol pour Alor à 14h00. Au retour (un samedi), arrivée à Kupang depuis Alor à 11h30, départ pour Bali à 13h30.

 

Ah puis sinon j'ai retrouvé les tarifs, en fait l'aller-retour Kupang - Alor est plutôt à 100 € qu'à 50 €.

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si je peux me permettre d'ajouter au trés bon cr de Midnight joker et à ses superbes photos, ce que j'ai touvé à alor :

en général trés bonne visi

de bien belles rencontres sous l'eau avec les pêcheurs locaux, filet et pêche sous marine avec des moyens trés rustiques (fusils et lunettes, généralement sans palme)

les requins, banc de platax, perroquets à bosse, baracudas, carangues sur current alley (cette plongée ns a tellement plu qu'on l'a refaite 2 fois)

et cerise sur le gateau nous avons vu passer le long de la plage un orque

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_DSC0817.jpg.a9a30bdfd0f3f249ee91f63ecc19c4c3.jpg

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