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repérer un avc


untelosa

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C'est l'accident du moment

Bonjour,

 

 

Si c'est l'accident du moment, le moment dure depuis un moment ;-)

 

En tant que formateur en gestes et soins d'urgence, je peux vous proposer quelques informations sur ce sujet.

 

Sans donner de nom, le regain d'intérêt pour les AVC en France est probablement lié, au moins en partie, au fait qu'un homme politique célèbre, ancien président de la République et ayant les mêmes initiales que Jésus Christ, a fait un AVC.

 

1) L'AVC, c'est quoi ?

 

Comme son nom l'indique, accident vasculaire cérébral.

 

a) Accident : c'est une pathologie aiguë. De survenue brutale. Mais il y a des facteurs de risque, les mêmes que pour d'autres maladies cardiovasculaires : l'âge, le sexe (H > F), les facteurs ethniques et familiaux, l'hypertension artérielle, un taux élevé de cholestérol, le diabète, le tabac, l'obésité, le manque d'activité physique, la consommation excessive d'alcool, le stress...

 

b) Vasculaire cérébral : ça concerne les vaisseaux du cerveau.

 

Deux types différents :

 

-ischémique, un vaisseau est bouché,

 

-hémorragique, un vaisseau est rompu.

 

Les deux types conduisent à une souffrance aiguë du cerveau (dans l'avc hémorragique, ça n'est pas la quantité de sang perdu qui pose problème, mais la pression sur les cellules du cerveau, et le fait que le sang n'alimente plus les neurones).

 

 

2) Ça concerne combien de personnes ?

 

En France, on estime à environ 130 000 à 150 000 cas par an. Autrement exprimé, un AVC toutes les 4 minutes.

 

Dans l'esprit de la population, l'avc est un truc du très vieux, ça touche le grand-père, qui en meurt ou en reste idiot. C'est vrai, mais les personnes âgées ne sont pas les seules touchées.

 

Âge médian : 73 ans.

 

Ça veut dire qu'il y a autant de victimes de plus de 73 ans que de victimes de moins de 73 ans.

 

25 % ont moins de 65 ans

 

10 000 ont moins de 45 ans.

 

Ça touche aussi les enfants, y compris les jeunes et les très jeunes enfants.

 

 

3) Les conséquences

 

Autour de 30 000 décès (plus de 80 par jour). Neuf fois plus que les accidents de la route (3 384 personnes en 2014).

 

40 000 personnes lourdement handicapées.

 

L'AVC est aussi une cause de dépendance et de démence.

 

Bref, c'est un problème de santé publique.

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La suite...

 

Qu'est-ce qui a changé ces dernières années dans la prise en charge de l'AVC ?

 

Autrefois, l'avc était considéré comme une fatalité. Quand il survenait, on prévenait la famille que c'était grave, que le patient allait peut-être mourir, et que s'il ne mourrait pas, ça ne le rendrait pas plus fort...

 

Ces dernières années (disons ces quinze dernières années), il y a eu quatre modifications essentielles dans la prise en charge des AVC :

 

-la création d'unités de soins intensif neurovasculaires (USINV) ; ces services spécialisés fonctionnant 24/24 h ont été conçus pour la prise en charge des AVC ; ils regroupent des spécialistes (neurologues, neuro-radiologues), et sont en contact avec les autres acteurs de la prise en charge (services de rééducation, de prévention, de lutte contre les facteurs de risque, services de recherche, SAMU) ; l'idée est de mettre le patient dans le bon tuyau de soin, et il est clairement démontré que ça change ses chances de survie et que ça améliore son devenir (moins de handicap, moins de décès) ;

 

-le développement de la neuro-radiologie, en particulier la tomodensitométrie (le scanner) et l'imagerie par résonance magnétique (IRM) ; ces services sont en relation avec les USINV ;

 

-des traitements ont été mis au point, et en particulier la thromobolyse, qui consiste à injecter un médicament qui dissout le caillot responsable de l'occlusion du vaisseau ;

 

-des unités de radiologie interventionnelle ; vous avez sans doute entendu parler de la coronarographie, qui permet de visualiser les artères du cœur, mais aussi de déboucher une artère bouchée ; eh bien c'est l'équivalent pour le cerveau ; des unités de radioneurologie interventionnelle permettent de visualiser les artères bouchées, de réouvrir les artères occluses (par aspiration du caillot, par injection de thrombolyse directement au contact du caillot, par dilatation de l'artère bouchée), et également de boucher une artère qui saigne.

 

En résumé, l'AVC n'est plus une fatalité, il existe des traitements, et il est démontré que ces traitements peuvent changer l'avenir de la victime.

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Si des traitements existent, il est clairement démontré que les chances de succès de ces traitements diminuent avec le temps qui passe. Il est donc essentiel que la prise en charge soit la plus rapide possible. Dans la vidéo proposée, on parle de 3 heures. Je pense que c'est une mauvaise idée de chiffrer le délai, pour deux raisons :

 

-l'idée n'est pas de passer sous un délai de trois heures, mais de réaliser une prise en charge la plus précoce possible ; deux heures, c'est mieux que trois heures, et une heure, c'est mieux que deux heures ; en disant « trois heures », il y a un risque que certains pensent qu'on a trois heures pour agir ;

 

-même en cas de prise en charge tardive, on peut gagner en survie et en qualité de vie en plaçant le patient dans le bon tuyau de soin, l'USINV (cf. supra) ; le risque en disant « trois heures » est que si on est à plus de trois heures, on se dise « c'est foutu ».

 

Le système de santé peut faire tout ce qu'il peut pour prendre en charge un AVC, il y a un délai qu'on ne maîtrise pas : le délai début des signes-appel des secours. Hélas ce délai est actuellement trop long dans un nombre important de cas. Une des raisons étant le fait que dans certains cas, il y a ignorance de la maladie par le patient (le terme technique est anosognosie, si vous le placez au Scrabble, ça vous fera plein de points ;-).

 

Il y a donc régulièrement des campagnes d'information sur le sujet. Ces campagnes d'information s'adressent à la population, mais également aux professionnels de santé, toutes professions confondues.

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Et pour se rapprocher de l'intitulé du sujet, repérer un avc...

 

En 2012, il y a eu un concours de vidéos sur ce thème. De nombreuses personnes ont proposé des vidéos de prévention. J'en ai vue un bon nombre, je vous propose celle-ci : https://www.youtube.com/watch?v=eoa6xsZMz_o

 

Une des idées était de proposer un mnémonique, un moyen de se souvenir de ce qu'il faut vérifier si on pense à un AVC, un ensemble de signes d'alerte. Je vous le détaille ici, ce moyen mnémotechnique est TEMPS

 

 

T parce que le Temps est assassin

 

E pour l'Expression du visage

 

M pour la mobilité des Membres

 

P pour la Parole

 

S pour appeler le SAMU

 

 

 

T, le Temps est assassin

 

En anglais, Time is Brain, le temps c'est du cerveau qui meurt au fur et à mesure que le temps passe, c'est donc du cerveau qu'on peut épargner en allant vite.

 

Si vous pensez à un AVC, deux choses essentielles :

 

-noter l'heure du début des signes (on peut demander au patient ou à son entourage au besoin) ;

 

-s'occuper de ce problème immédiatement (eh oui c'est triste, on n'a pas le temps de finir de manger, de prendre un café, ou d'aller plonger).

 

 

E pour l'Expression du visage

 

Placez-vous bien en face du patient. Est-ce que le visage est symétrique ? Est-ce que vous avez l'impression qu'une partie bouge moins bien que l'autre (la gauche, la droite) ? Est-ce que vous avez l'impression que la bouche pend d'un côté ou d'un autre ?

 

Vous pouvez également demander au patient de sourire, de faire la grimace, de gonfler les joues, de serrer les dents.

 

 

M pour la mobilité des Membres

 

Demander à la personne de bouger les cinq... euh... les quatre membres, l'un après l'autre.

 

 

P pour la Parole

 

Parlez avec la personne. Est-ce qu'elle parle normalement ? Est-ce qu'elle tient des propos incohérents ? Est-ce que vous avez l'impression qu'elle parle avec des cailloux dans la bouche ?

 

Vous pouvez lui demander de répéter des phrases simples, et lui poser des questions simples (de donner son nom, lui demander la date du jour, sa date de naissance, son 06...).

 

 

S pour appeler le SAMU

 

En France, le numéro d'appel des secours médicaux est le 15.

 

Si vous êtes dans un pays européen et que vous ne connaissez pas le numéro d'appel des secours (tous types de secours, Police, Pompiers, Secours médicaux), vous pouvez composer le 112.

 

Pour résumer ce que vous aurez à dire :

 

-se présenter (votre numéro de téléphone, votre nom, votre profession quand il s'agit de près ou de loin d'une profession de santé, votre fonction ou votre rapport avec la victime) ;

 

-se localiser (comment faire venir les secours jusqu'à vous) ;

 

-décrire la situation, la raison de votre appel, décrire la victime, son âge, ce que vous voyez, ce qu'il vous dit.

 

En règle générale, s'il est toujours intéressant de savoir ce qu'on a à dire, le mieux est de se laisser guider par les questions de la personne que vous aurez au téléphone, d'écouter et de répondre à ses questions (même si bien souvent la seule chose qu'on a envie de lui dire est « venez vite »), de suivre ses conseils, et d'attendre qu'il vous dise que vous pouvez raccrocher. La ligne qui vous a servi à appeler les secours doit rester disponible (au cas où les secours doivent vous rappeler).

 

Et pour finir, « le temps est assassin », est-ce que ça vous rappelle une chanson ? (deux réponses possibles)

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  • 1 an après...
  • 2 semaines après...

A l'eau ?

 

Et pour finir, « le temps est assassin », est-ce que ça vous rappelle une chanson ? (deux réponses possibles)

Ça pourrait faire le lien avec un autre sujet... Mais personne n'a rien proposé...

 

Deux réponses possibles... untelosa a dit "l'ADD", mais après une douzaine de jours, tu peux nous donner les deux réponses que tu attendais please ?

 

(parce que du coup, j'attends aussi )

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"le temps est assassin et emporte avec lui...": j'aime beaucoup !

perso, je ne fais pas d'A.V.C. et donc j'ai le temps.

(Nous allons finir par nous croiser sur un forum musical !)

Quant à "le temps est assassins, je n'entends que Véronique Sanson. Alors quel forum musical peut à la fois nous permettre de mettre en lien cette chanteuse, Renaud et la plongée ?

Ah zut, nous voilà encore ici !

Pour ce qui est du fait de repérer un A.V.C. en plongée, je n'en ai jamais eu l'occasion. Je me demande dans quelle mesure la plongée peut engendrer une (telle) attaque ? Quel est le lien entre les pressions (environnementales, gazeuses) et l'attaque ? Existe-t-il une corrélation entre le dommage et l'activité ?

En tout cas, je suis à 250% d'accord avec une phrase écrite ci-dessus: en cas d'A.V.C. :

Time is Brain

(je croyais qu'il restait un médecin dans la palanquée, mais je commence à me dire qu'il a rejoint un palier et qu'il est sorti de l'eau !)

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"le temps est assassin et emporte avec lui...": j'aime beaucoup !

En voilà  !

, qui fait partie de l'album du même nom, sorti en 1985.
Quant à "le temps est assassins, je n'entends que Véronique Sanson.

Et de deux (mais je l'aurais placé en première réponse),

. Ça sort aussi en 1985, dans « l'album blanc ». Elle écrit cette chanson à son retour des ÉU après sa séparation avec Stephen Still (du groupe Crosby Still and Nash), après être revenue en France après dix ans d'exil, et un enfant, Christopher Still, qui depuis est lui aussi devenu auteur compositeur interprète et musicien.
Je me demande dans quelle mesure la plongée peut engendrer une (telle) attaque ?

Je ne pense pas être spécialiste, mais je vois deux circonstances, et surtout des facteurs de risque :

 

-si l'avc est comme son nom l'indique un événement aigu, il existe des facteurs de risque de l'avc (dans le désordre, hypertension artérielle, âge, antécédents familiaux, arythmie, tabac, diabète...) ; un plongeur peut présenter un ou des facteurs de risque ;

 

-concernant l'avc ischémique, on peut imaginer (ça n'est qu'une hypothèse) que la déshydratation peut être un facteur favorisant ;

 

-concernant l'avc hémorragique, un pic de pression artérielle (effort, stress) peut être également un élément déclenchant.

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Plop plop..(pour changer un peu ! )

 

Alors si je considère les différents facteurs de risque de l'A.V.C. (ATCD type H.T.A., diabète, troubles du rythme cardiaque, tabagisme, génétique (antécédents familiaux)), j'en viens à me dire que la plongée n'a aucun lien avec l'apparition d'un A.V.C. ...

 

Et si je commence à m'agacer un peu sur le sujet, je me demande si l'augmentation de pression du milieu n'aurait pas même un caractère préventif de l'accident vasculaire. Si je comprime les vaisseaux par la pression, n'ai-je pas moins de risque qu'une ischémie apparaisse ?

(à moins que ce ne soit un phénomène compressif qui entraîne l'absence d'irrigation d'un territoire en aval... heu... je ne sais pas !)

 

Bon, allez, la déshydratation du plongeur est un phénomène important aussi je suis obligée d'en tenir compte.

Quant à la composante psy (stress, angoisse, consommation de substances psycho-actives), j'y penserais plus favorablement chez un plongeur débutant (non, pas un débutant en consommation de S.P.A. !)

 

Pour ce qui est de l'effort... ben... "pas d'effort pendant une plongée" ?

Là je raccroche ma combi et je m'accroche à mon détendeur !

A bien y réfléchir, de quelle façon la plongée ne pourrait-elle pas être un moyen de lutte contre l'A.V.C. ?

( nan mais là, c''est une vraie question en fait... va falloir que je creuse et j'ai posé ma pelle pour les quelques heures qui viennent... )

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