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Une semaine de plongée à Tenerife


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    Bonjour,

     

    Tenerife, c’est une des îles Canaries. Géographiquement en face du Sud du Maroc et administrativement en Espagne. Il y a sep îles Canaries, la plus proche des côtes du Maroc est Fuerteventura, avec ses grandes plages de sable blanc, la plus à l’Est est Lanzarotte, la plus à l’Ouest est El Hierro avec... euh... Je ne la connais pas Tenerife est au milieu, c’est la plus vaste et la plus peuplée. J’ai visité Tenerife, Fuerteventura, Lanzarote, et Gran Canaria (et j’ai passé quelques heures sur La Gomera). Chaque île a son caractère, mais pour le touriste francophone, Tenerife est probablement la plus facile d’accès. On y accède facilement de Paris, Bruxelles, et même de villes de province. Et contrairement à Lanzarote et Fuerteventura, on y rencontre des touristes de tous les pays, pas seulement des anglais et des allemands. Et le français y est parlé par pas mal de restaurateurs, commerçants et hôteliers.

     

    L’île est coupée en deux parties par des montagnes volcaniques dont le sommet, le Teide, est le plus haut sommet d’Espagne (3 718 m). Les vents soufflant du Nord-Est au Sud-Ouest et porteurs d’humidité sont arrêtés par la montagne et la pluie se dépose principalement au Nord de l’île, qui est très vert. Le Sud est désertique, il y pleut dix à vingt jours par an. Mais grâce à la fraicheur apportée par les vents, il n’y fait jamais très chaud (les canicules ne m’ont jamais emballé). Et jamais froid. On l’appelle « l’île du printemps éternel » (la isla de la eternal primavera). La température de l’eau est étonnamment douce (on est au milieu de l’Atlantique quand même), variant de 19°C en février mars à 24°C en septembre. J’y a séjourné plusieurs fois en novembre et l’eau était à 23°C ou 22°C.

     

    J’ai séjourné à Las Galletas, petit village au Sud du Sud, à 14 km de l’aéroport du Sud, un peu à l’écart des grosses agglomérations touristiques de Los Cristianos et Las Americas. On trouve toute sorte d’offres d’hébergement, du logement sec à l’hôtel tout compris. Les prix sont raisonnables, et la vie y est globalement moins chère qu’en France. On peut se déplacer en bus ou louer une voiture à un prix raisonnable (éviter les grosses agences).

     

    Le club de plongée, ça fait plusieurs fois que j’y retourne, c’est LJ Diving Tenerife. LJ pour “dive with love and joy”, tout un programme, mais également pour Ludovic et Julie, les propriétaires du lieu. Club cosmopolite par excellence, Ludo est français et parle le français et l’anglais, et se débrouille en espagnol. Julie est tchèque et parle le tchèque, le slovaque, l’anglais, l’allemand, l’espagnol, et se débrouille en français. C’est un petit club par la taille de son bateau (un semi-rigide pouvant accueillir une dizaine de plongeurs) mais disposant d’un local spacieux, douches, zone de gonflage, de stockage du matériel, et très bien entretenu. On n’est pas dans l’ambiance garage de certains clubs : c’est propre, on mangerait par terre.

     

    Ils font tout, les baptêmes, l’exploration, les formations, les individuels et les groupes. Ludo connaît bien le terrain et il est aidé au besoin par d’autres moniteurs compétents et sympathiques. Il y a une dizaine de sites accessibles après deux à vingt minutes de navigation, avec un bon échantillon de ce qu’on peut chercher, site spécial baptêmes, plongée profonde, épave... Le tout avec gentillesse et compétence.

     

    On y rencontre la faune habituelle de la région, sars (plusieurs espèces), saupes, dorades, barracudas, pagres, girelles paon, perroquets de Méditerranée (eh oui), poissons trompettes, de jolis bancs de grondeurs métis, des grondeurs rayés, vers de feu, rombous (poissons plats), plusieurs espèces d’étoiles de mer (des classiques à cinq branches rouges, et des étranges avec des piquants et sept branches), quelques poissons de la famille des ballons ou des tétrodons, des crabes-flèche, plusieurs espèces de raies, des rascasses locales (l’équivalent des chapons), plusieurs espèces de crevettes, plusieurs espèces de murènes, des soleils (poisson rouge avec de gros yeux), quelques tortues vertes, et si vous avez de la chance un requin ange.

     

    Quelques images de quelques rencontres...

     

    1. Un site à deux pas... euh... deux brases du port de Las Galletas, Los champiñones. Comme son nom l’indique, après une mise à l’eau sur une dalle, on se ballade de champignons en champignons (c’est la forme des patates locales). Sur certains sites, les plongeurs sont suivis par les poissons. Ça donne la curieuse sensation de leur faire visiter leur site. Là, c’est un sar tambour (Diplodus cervinus, zebra seabream en anglais, sargo breado en espagnol). Et pas loin un sar commun, et une girelle paon en travers de la palme.

     

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    2. C’est toujours quand on est au fond qu’on voit les bancs de barracudas... Là, il s’agissait d’un barracuda à gueule jaune (Sphyraena viridensis, yellowmouth barracuda, espeton boca amarilla) solitaire, donc plus âgé, plus grand, et plus curieux. C’est pas très facile, les barracudas. Comme ils sont grands, c’est pas facile à faire entrer dans le cadre. Leur couleur argentée n’est pas facile à saisir et donne souvent un aspect grillé avec le flash. Là, je n’ai pas eu ce problème, c’était une plongée sans flash (il est resté à l’hôtel le temps que je le répare, il avait pris l’eau).

     

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    3. Autre espèce souvent rencontrée, le crabe flèche, cangrejo araña en espagnol, arrow crab en anglais, Stenorhynchus lanceolatus en latin. C’est un mangeur de détritus (un détrivore). Comme il n’est pas vraiment armé pour se défendre et qu’il ne se déplace pas vite, il se place généralement à côté des oursins ou des anémones ou des deux pour ne pas se faire manger. Le corps a la taille de deux phalanges d’un petit doigt mais d’une patte à l’autre ça peut mesurer plus de vingt centimètres. Malgré son aspect un peu effrayant, ça n’est pas du tout dangereux, et je trouve ça plutôt élégant. D’un point de vue photographique, il y a quelques difficultés : s’en approcher (sans se piquer aux oursins), arriver à faire la mise au point sur le corps (idéalement sur l’œil, mais il est tellement petit qu’on ne le distingue pas bien en plongée), avoir une profondeur de champ suffisante pour que les pattes soient à peu près nettes, le photographier à un moment où il ne bouge pas trop, ne pas « brûler » l’image avec le flash… Quand on a évité ces écueils, on obtient de jolies images, en particulier grâce à l’aspect graphique des pattes, qui donnent une direction au regard (si on réussit son cadrage). Il a le bout des pattes terminées par de jolies pinces bleues.

     

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    La suite une autre fois...

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    Je complète avec d’autres espèces rencontrées...

     

    4. Un poisson de la famille des poissons-ballons, poissons-globes ou Tétraodontidés. Ils sont connus pour sécréter une toxine très puissante, la tétrodotoxine, la fameuse toxine des poissons fugu. Au Japon, certains de ces poissons sont considérés comme des mets très raffinés, mais si le poisson est mal préparé, ça sera votre dernier poisson... Il s’agit du Sphoeroides marmoratus. En français, on l’appelle poisson globe, en anglais Guinean puffer, et en espagnol pez globo ajedrez. Ces poissons sont curieux et viennent voir les plongeurs, mais ils ne se laissent pas facilement approcher. Assez souvent, ils viennent s’inclure dans le champ d’une photo que vous prenez d’un autre poisson, un peu comme dire « eh, c’est moi le plus beau, c’est moi qu’il faut photographier ! ». La photo a été prise sur un site nommé Maravilla (merveilleux), en face d’un complexe hôtelier du même nom (beaucoup de sites de plongée portent le nom des lieux ou hôtels situés sur la côte). C’était dans l’après-midi, la lumière commençait à décliner. J’ai choisi de sous-exposer en lumière naturelle et de laisser faire le flash. Du coup, on pense à une photo de nuit, mais elle est prise de jour.

     

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    5. Lors d’une plongée de nuit, nous avions vu les classiques du coin, avec quelques cadeaux quand même (une belle murène hors de son trou allongée à côté d’un perroquet). Je commençais à trouver le temps long mais mon binôme voulait fouiller encore un peu au pied du bateau. Et là, il déniche un poulpe que je ne connaissais pas, Callistoctopus macropus. Il est proche du poulpe commun, mais on ne le voit que de nuit. Il m’a fasciné, je le suivais partout, oubliant le temps qui passait. Et ce coup-là, c’est mon binôme qui est venu me taper sur l’épaule pour interrompre la plongée.

     

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    6. Une petite dernière pour la route. Plongée sur un site nommé « cueva del tiburon » (la grotte du requin). Comme souvent sur les sites genre “shark point”, je n’ai pas vu la queue d’un requin. Par contre, il y avait bien une grotte L’année dernière, j’avais eu la chance d’y trouver des raies qui tapissaient le fond, et qui nous avait laissé nous approcher en douceur sans s’énerver et sans soulever de sable. Cette fois, point de raie, mais des poissons trompette de l’Atlantique (Aulostomus strigosus) et des grondeurs rayés (Parapristipoma octolineatum). Je n’ai qu’un flash, et du coup ça produit pas mal d’ombres, que j’ai essayé de masquer partiellement avec des retouches. Cette photo fait un peu fouilli, mais j’aime bien.

     

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    Voili voilà, il me semble qu’on ne peut pas mettre plus de trois images par message, donc j’arrête là. La suite peut-être une autre fois.

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    Si vous n’en avez pas encore assez...

     

    7. Honneur aux dames, voici la demoiselle des Canaries (Abudefduf luridus, blue-fin damselfish). Un poisson très vif qui ne reste pas en place et qui est difficile à faire entrer dans le cadre. Mais après avoir shooté les classiques, je me suis dit qu’il fallait essayer de prendre ceux que je ne prends jamais. Nous sommes sur une belle épave de bateau de plaisance, El Meridian, du côté de la très touristique ville de Los Cristianos. Et après mille essais où le poisson est sorti du cadre, où il est flou, où il est de dos, j’ai obtenu cette image.

     

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    8. On peut pénétrer dans l’épave, et à condition de ne pas trop soulever de sédiments, y faire quelques photos sympathiques. Un des habitués des lieux est le poisson soleil ou gros yeux rayé (Heteropriacanthus cruentatus, catalufa de roca en espagnol, glasseye en anglais). Ses gros yeux sont une adaptation à sa vie nocturne. Le jour, on le trouve sous les surplombs ou dans les épaves. C’est assez fréquent, ce poisson est parasité par un isopode Gordini (en référence aux deux bandes claires qui rappellent les deux bandes blanches des R8 Gordini) ou Nerocila bivittata. Ce parasite se nourrit du sang de son hôte. C’est pas très sympathique, mais la bonne nouvelle est que quand on voit des parasites sur les poisson, c’est un signe de bonne vitalité du coin.

     

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    9. Un autre des habitués des lieux, le grondeur métis, roncador en espagnol, bastard grund en anglais (Pomadasys incisus). Ils forment des bancs de quelques dizaines à quelques centaines d’individus. Ces bancs sont compacts, on peut jouer à les traverser on les longer, et ils sont en général assez bien rangés. Je galère régulièrement pour essayer de les prendre en photo : de face ou de profil, trouver un banc qui a une forme, arriver à l’approcher pour pouvoir l’éclairer mais dans ce cas on ne prend pas beaucoup d’individus, comment gérer les poissons coupés, comment éviter que le flash ne grille ces poissons argentés... Voilà une de mes nombreuses tentatives.

     

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    Puisque ça vous plaît... Je continue...

     

    10. On rencontre plusieurs espèces de murènes, mais principalement la Muraena augusti ou murène brune (ou noire, tout le monde n'est pas d'accord). Si tout le monde n'est pas d'accord sur la couleur de la peau de la murène, qui peut varier notablement entre le jour et la nuit, tout le monde est d'accord pour dire qu'on la reconnait facilement à ses yeux blancs. Cette photo est prise de nuit.

     

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    11. Une des techniques de chasse du poisson-trompette est l'affut. Il utilise le décor (et parfois le plongeur) pour se cacher. Par exemple, il peut disparaitre derrière un cordage.

     

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    12. Encore un crabe-flèche, je les aime bien.

     

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    Oh, le forum refonctionne !

     

    Aux Canaries, l'eau est à 18-19°C en mars et 24-25°C en septembre. Là, en novembre, j'ai eu 23°C. Avec les blocs acier, j'ai pu rouler au sans plomb (ou avec 1 kg, oui, c'est vrai, ça ne sert à rien de prendre un kilo) et en intégrale 3 mm.

     

     

    14. À condition de laisser passer assez d'heures après sa dernière plongée, on peut changer de décor et arpenter les routes et les chemins autour du Teide. Attention, la route permet un accès à des altitudes déraisonnables après une plongée (plus de 2 300 m). Un spectacle toujours plaisant que l'on peut observer quand on monte en altitude, c'est la mer de nuages. À noter que Tenerife a aussi une réputation internationale pour l'observation des étoiles (il y a d'ailleurs un observatoire).

     

    Attention, à 2 300 mètres, la température de l'air n'est pas la même qu'en plaine (on perd à peu près 6,5 degrés par kilomètre d'altitude jusqu'à 10 000 m environ, donc 15°C de moins à 2 300 m qu'au niveau de la mer). Surtout si vous comptez rester après le coucher du soleil, prévoyez une petite laine, comme on dit...

     

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    Edited by Guest
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    Bonjour tout le monde

     

    @ Leopold Anasthase

     

     

    Très beau CR, accompagné de belles photos…ça m’a rappelé quelques souvenirs : 1980 à Tenerife, 1993 à Lanzarote, 2003 à La Gomera.

     

    Une diapo « vintage » de 1980 scannée, c’était à -12 m

     

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    J'ai aussi fait de magnifiques « B A L A D E S » ( je ne chantais pas ) et c’était en apnée avec mon Nikonos

     

    Rappel...tu n'as pas ouvert le caisson de ton appareil photo sur le bateau...ni en-dessous

     

    A+

    dcvf

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    Merci ! J'ai toujours une pointe d'admiration pour ceux et celles qui ont connu les plongées aux temps reculés des Mistral et autre Fenzy. J'ai commencé la plongée en 2007, avec dès le départ un gilet stabilisateur, un détendeur à deux étages et un détendeur de secours. Pour les photographes de l'époque argentique, ils ont aussi connu des difficultés que nous avons oublié, nombre d'appareils très limité, limités à 36 poses, les flash aux ampoules à un seul déclenchement... Et surtout pas grand chose d'étudié pour : un ami a fait parti de ces pionniers, et me racontait comment il a bricolé une louche pour en faire un réflecteur de flash...

     

    J'ai eu l'occasion de plonger à Tenerife, Fuerteventura, Lanzarote et Gran Canaria, j'ai fait un court passage sur La Gomera (quelques heures), mais je ne connais pas les autres îles. Si vous avez des tuyaux, je suis preneur. On m'a dit beaucoup de bien de El Hierro.

     

    15. Une autre photo prise de nuit. J'aime bien ce poisson, une bogue (boga en espagnol). Le corps est fuselé, on peut les voir en petits groupes ou en bancs, c'est le genre de poissons auxquels on ne prête pas attention. Il a un nom scientifique amusant et surprenant, Boops boops. Et ses couleurs nocturnes diffèrent sensiblement de ses couleurs diurnes.

     

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    Bonjour,

     

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