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Question sur la surpression pulmonaire


aka74

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Salut,

 

Madame a déjà fait un début d'essoufflement (suivi d'un début de panique), lors d'une plongée en apparence "facile" : eau à 28°C, à 15 m de prof.

Elle était tout juste N1, cumulait au maximum 10 plongées, sachant qu'elle avait déjà plongé la veille au même endroit.

 

De son propre retex, il y a eu accumulation de plusieurs paramètres:

- Nouveau DM (pas le même que la veille).

- Briefing ultra léger de la part du DM en question ==> pas de mise en confiance de sa part, sentiment d'être "lâchée" dans le vide (ce qui n'est pas anodin quand on débute).

- Immersion rapide (quasiment dès la mise à l'eau) et sans que la palanquée se soit regroupée ==> cela s'ajoute au sentiment précédent.

- Eau beaucoup plus trouble que la veille ==> sentiment d'inconfort qui s'ajoute.

- Détendeur dur ==> respiration difficile.

 

Tout cela cumulé fait qu'elle ne s'est pas sentie à l'aise dès le début de la plongée, qu'afin de se "calmer" elle a eu tendance à respirer beaucoup. Sur un détendeur dur, la respiration étant difficile, cela s'est rapidement transformé en début d'essoufflement.

Elle a senti un début de panique. Ce qui lui a fait tilt, d'après ses propres dires "J'ai eu une furieuse envie d'enlever mon détendeur... c'est là que je me suis dit qu'il y avait un problème". Elle a alors fait signe au DM, ils sont remontés et ont mis fin à la plongée.

 

Elle a eu le bon réflexe de prévenir le DM de son malaise, mais on peut imaginer que :

- Si la personne ne prévient pas le DM ("ça va aller mieux", ou juste peur de gâcher la plongée des autres), ça n'ira qu'en empirant et aboutira probablement à une vraie panique.

- Si l'essoufflement ou la panique arrivent plus vite (conditions plus difficiles), le plongeur ne voit pas le signal d'alarme arriver et part en panique effective.

 

Pour ce qui est de la réaction à avoir en tant que paniquant, bien évidemment en réfléchissant de manière logique et raisonnable, il est évident que l'air se trouve sur place et accessible via son détendeur, plutôt qu'en surface.

Mais il s'agit d'une réflexion raisonnée qui par définition s'oppose à la panique. Malgré toutes nos connaissances ou notre expérience, celles-ci ne pèsent pas grand chose face aux instincts primaires qui sont codés en nous depuis des millions d'années.

 

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Lorsqu'on lit toutes ces petites histoires, on trouve un point commun: l'accumulation d'événements inconnus qui, dans un milieu qui n'est pas naturel, conduit au stress.

 

Une mauvaise interprétation de ce stress et des événements pouvant conduire à l'angoisse.

Si cette angoisse est mal gérée, elle peut pousser le plongeur à faire une connerie aux graves conséquences.

 

Je suis niveau 1, donc plongees cool sous la coupe d'un moniteur. Si je fais le point sur mes Plongées, les 2 fois ou il y aurait pu avoir danger étaient liées pour une, à une vraie crise d'angoisse et l'autre à un stress qui aurait pu me conduire à une angoisse (petite angoisse).

 

Je trouve que, malgré une excellente formation, ce point est quand même pas assez pris en compte lors de la formation.

On vous en parle, mais c'est tout.

On ne nous en fait pas assez prendre conscience.

Car finalement, pour un débutant, le plus grand danger ce n'est pas tant le milieu que  lui même.

 

Je n'ai pas de solution, ni d'idée pour comment travailler ceci.

Mais il serait intéressant, pour éviter des accidents tel que celui de ma demande initiale, que la gestion du stress (ou non, avec remontée immédiate), soit travaillée.

 

Dans ma vie, je n'avais jamais fait de crise d'angoisse. Donc je n'ai pas vraiment compris ce qui m'arrivait avant d'être au bord de la panique.

Ben quand ca vous tombe dessus passé 40 ans, ca fait bizarre... surtout a 10m de profondeur.

Je peux comprendre que certains perdent les pedales.

 

Même s'il n'y a pas eu de conséquences, une petite préparation au préalable m'aurait peut être permis, lors de la montée de stress (dont je n'ai pas reconnu les symptômes), de prévenir aussitôt le moniteur pour faire une pause, voir si je me calmais ou dans le cas contraire remonter et debriefer... en relativisant bien évidement.

 

L'avantage, car il y en a quand même, est qu'on apprend beaucoup sur soi apres un tel truc 😀

Modifié par aka74
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il y a 5 minutes, aka74 a dit :

 

Je n'ai pas de solution, ni d'idée pour comment travailler ceci.

Mais il serait intéressant, pour éviter des accidents tel que celui de ma demande initiale, que la gestion du stress (ou non, avec remontée immédiate), soit travaillée.

 

 

la solution: l'experience

 

le travailler ? c'est trop abstrait

Le mieux est d'en faire la prévention

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Je ne suis pas totalement d'accord. 

Je vais prendre un exemple tout con... désolé ce n'est pas du tout ragoûtant.

 

Un matin, avant de plonger, je m'étais enfiler 2 grands bols de café et je n'ai presque pas mangé.

Pendant la plongée, j'ai commencé à avoir des petites brûlures à l'estomac et des début de remontée gastrique.

 

J'aurais pu avoir peur de vomir et  stresser.

Pas du tout, car dans le groupe il y avait un niveau 3, assez friand d'anecdotes (et je l'en remercie).

Je ne sais pas comment c'est venu dans la conversation mais il m'avait expliqué qu'on pouvait vomir dans un détendeur, Ca posait aucun problème si on n'avait pas fait une fondue savoyarde 😀

 

Du coup, lors de ma Plongée, j'ai régurgité mon café... no problem, no stress.

Une conversation en "mode déconne" m'a enlevé une part d'inconnue qui a fait que sous l'eau, Je ne me suis pas inquiété quand c'est remonté.

 

Avant je pensais que ça bloquerait le système d'air... j'imagine même pas comment j'aurais pu réagir au moment où c'est arrivé.

 

Expliquer que certaines choses peuvent arriver, les dédramatiser et expliquer quoi faire si on ne peut plus gérer enleve la part d'inconnu qui est la source d'angoisse. À mon avis.

Modifié par aka74
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Pourtant c'est la base de l'enseignement: 

- cours théorique,

- TD: Travaux Dirigés (Étude de cas théorique ou Étude sur un retour d'expérience),

- TP: Travaux Pratiques (exercices pratiques)

 

Une formation ne se limite pas à des exercices

Modifié par aka74
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Il y a 4 heures, aka74 a dit :

Je ne suis pas totalement d'accord. 

Je vais prendre un exemple tout con... désolé ce n'est pas du tout ragoûtant.

 

Un matin, avant de plonger, je m'étais enfiler 2 grands bols de café et je n'ai presque pas mangé.

Pendant la plongée, j'ai commencé à avoir des petites brûlures à l'estomac et des début de remontée gastrique.

 

J'aurais pu avoir peur de vomir et  stresser.

Pas du tout, car dans le groupe il y avait un niveau 3, assez friand d'anecdotes (et je l'en remercie).

Je ne sais pas comment c'est venu dans la conversation mais il m'avait expliqué qu'on pouvait vomir dans un détendeur, Ca posait aucun problème si on n'avait pas fait une fondue savoyarde 😀

 

Du coup, lors de ma Plongée, j'ai régurgité mon café... no problem, no stress.

Une conversation en "mode déconne" m'a enlevé une part d'inconnue qui a fait que sous l'eau, Je ne me suis pas inquiété quand c'est remonté.

 

Avant je pensais que ça bloquerait le système d'air... j'imagine même pas comment j'aurais pu réagir au moment où c'est arrivé.

 

Expliquer que certaines choses peuvent arriver, les dédramatiser et expliquer quoi faire si on ne peut plus gérer enleve la part d'inconnu qui est la source d'angoisse. À mon avis.

Ayant vécu ces divers problêmes, comme l’essoufflement et le vomissement , j'estime qu'il est de mon devoir d'évoquer ces aspects un peu glauques auprès de mes stagiaires .

C'est l'avantage des briefs, on ne parle pas que de petits poissons, et d'exercices...

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Il y a 8 heures, LGF a dit :

laissez-moi souffler avant le prochain hors sujet.

Est ce vraiment hors sujet?

comme le reste des interventions pas tout à fait dans le fil de ma question?

 

Pas tant que ça je trouve.

Ma question était la suivante : comment éviter la surpression pulmonaire?

La discussion a montré que ce rare accident était le plus souvent lié à des crises de panique.

 

La panique étant provoqué par un stress devenant une angoisse qu'on ne gérait plus, souvent par suite d'événements inconnus.

L'ex du café était un exemple pour appuyer mon argumentation selon laquelle les retours d'expérience permettent d'aborder sans stress un événement inconnu.

Ou meme l'essoufflement.

Car au final, Le point commun de toutes ses causes c'est le stress respiratoire.

 

Et je suis certain que si l'on faisait un diagramme d'Ishikawa (recherche des causes racines d'un problème) sur beaucoup d'accident, On aurait des points commun sur les causes... et que finalement il n'y en a pas tant que ca.

 

Le plus important, mais peut être ne partages tu pas mon avis,  est de s'attaquer aux causes plus qu'aux conséquences (ou dans le cas de la surpression c'est l'hôpital qui s'en occupe)

Modifié par aka74
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il y a 13 minutes, aka74 a dit :

La discussion a montré que ce rare accident était le plus souvent lié à des crises de panique.

On semble aussi remarquer que ce stress aigu, débouchant sur une remontée panique était plutôt arrivé chez des plongeurs (plongeuses) plutôt peu expérimentées en terme de formation, d'expérience ou de diversité d'environnement de plongée.

 

Je crois que c'était CMDC qui relevait l'importance de se forger progressivement une expérience diversifiée, pas seulement plonger en conditions météo, de température ou de visi  "idéales".

Après, c'est aux Moniteurs ou encadrants de renforcer la vérification des acquis et de l'expérience des encadrés ou élèves pour éviter toute enclenchement ou développement de mal-être durant la plongée.

 

On peut regretter et s'interroger sur le fait que ce sont les Moniteurs les plus récents (E1, E2) qui forment les débutants et les plongeurs en prépa N2. Dans nombre de Clubs asso, c'est pourtant comme ça que ça se passe.Bien que rien n'empêche des E3 E4 ou plus d'aider ces Moniteurs récents.

 

AKA74, tu peux être fier d'avoir lancé ce sujet très intéressant.

  • Merci 1
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Le 23/02/2020 à 01:21, emmanuelC a dit :

Merci du lien vers le pdf, c'est toujours instructif.

Je trouve quand même dommage que l'auteur ne mentionne pas l'âge de la victime...

 

Ce que j'ai appris d'un professeur en Pneumologie (par ailleurs E4), c'est que la limite de l'élasticité des alvéoles pulmonaires de l'adulte est dépassée dès que la variation de pression intra-pulmonaire dépasse 1/3 de bar, ce qui est très peu (3 mètres).

Cette limite physiologique serait d'ailleurs moindre avant l'âge adulte, ce qui explique pourquoi la profondeur des baptêmes est inférieure chez les enfants, variable selon leur âge.

 

Dans les formations des E2 (enseignement de 0 à 20 mètres, donc les Niveaux 2 (enfin, à la FF), on nous met bien les points sur les "I" pour la prévention de ce risque principal, celui de la surpression pulmonaire.

 

Bonsoir,

 

Les "3 mètres" étaient enseignés dans les années 1970/80.

 

En fait, depuis les années 1990, on sait qu'une "différence de pression équivalente à 1 mètre [47] d’eau peut suffire à causer" une surpression pulmonaire. Plongée Plaisir 4, 10e édition page 168 (idem depuis le 1re édition).

[47] FRUCTUS X. et SCIARLI R.J., Plongée santé, sécurité, Editions Ouest France, 1992, p 81.

 

Plus que de conseiller d'éviter de bloquer sa ventilation à la remontée, mieux vaut éviter toute mise en surpression intra-thoracique, ce qui suppose d'insister d'autant plus sur l'expiration que la remontée est rapide (le blocage à la remontée ne doit être vu que comme un cas extrême).

Bien évidemment, comme certains l'ont déjà dit ici, lorsque la remontée se fait à la vitesse préconisée (10 m/min voire 6 m/min à l'approche de la surface), une simple ventilation normale suffit.

 

Enfin, n'oubliez dans votre enseignement que dans 100% des SP il y a des symptômes neurologiques (et aucun symptôme pulmonaire dans les surpressions pulmonaires discrètes). Enseigner que la SP c'est du sang dans la salive c'est un enseignement des années 1970 qui n'est plus du tout à jour.

 

Par le passé, la SP (voir fichier joint sur la SP, extrait de Plongée Plaisir 4) a sans doute été souvent confondue avec un OPI (voir fichier joint sur les OPI).

 

Bien cordialement,

Alain Foret

PS : Malheureusement eu à gérer le cas en réel (comme d'autres moniteurs/DP ici). Un mauvais enseignement conduit à des discussions débiles sur le bateau, ce qui nuit à la procédure de secours. En dehors du fait que cela donne de mauvais conseils de prévention aux plongeurs.

OPI-Plongée-Plaisir-4.pdf SP-PP4.pdf

Modifié par Alain Foret
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