Aller au contenu
Plongeur.com - Le site de la plongée sous marine

Plongée sur Mayotte, as-tu des bons plans a nous proposer Christophe38 ??


El_TiTeP

Messages recommandés

il y a une heure, _Spm a dit :

Ca sent diablement mauvais.

Bon courage christophe

merci

 

 

 

Tout ce qui est pris n'est plus à prendre ;

 

cet apres midi, la fosse à requins (il y a un S, à la sortie de la paSSe en S).

57 m et 90 minutes, une douzaine de minutes au fond, 4-5 gris de récifs, curieux qui sont venus jusqu'à 3-4 m de distance, le plus gros, pour moi, faisait bien 2 m,

merous patates, loches, carangues ignobilis, barracudas, gaterins, balistes picasso,

 

 

et le reste de la plongée, entre 40, à la remontée et le platier, entre 12 et 4 m

 

en bas, un peu fraiche avec un bon 26° et en haut 29 et plus...

 

bref, faut quand meme essayer de positiver et en profiter, tant que l'on peut.

il y a une heure, _Spm a dit :

Ca sent diablement mauvais.

Bon courage christophe

oui, ça pue ; mais, nous n'allons pas deserter ; nous avons fait face aux diverses crises depuis que nous sommes là, nous continuerons.

  • Merci 3
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 2 semaines après...
Citation

Quelle place pour les parents dans une société minée par la violence et la délinquance ?
SOCIÉTÉ :

DE MAI 68 À NOS JOURS, UNE LENTE DÉRESPONSABILISATION DES PARENTS ?

Et si nous avions déjà perdu la main, s’il était trop tard pour inverser le rapport de force ? Chaque jour, des jeunes souvent mineurs font fi des lois et commettent délits et crimes en toute impunité. La délinquance prospère sous le regard impuissant d’une société incapable de riposter. Les mois passent et le péril ne cesse de s’accentuer. Le contrat social se délite au rythme des faits divers. N’est-il pas temps d’assumer ses responsabilités à commencer par celle d’enfanter ?
Le 8 mai 1968, le futur président de la République François Mitterand déclarait à l’Assemblée Nationale : « Si la jeunesse n'a pas toujours raison, la société qui la méconnaît et qui la frappe a toujours tort. » Nous étions alors en pleine période de contestation politique, sociale et culturelle. De jeunes étudiants révoltés faisaient face aux policiers à grand coups de barricades. Ce mouvement né dans les universités de France a été le révélateur d'une crise civilisationnelle. Il a été l’expression d’une jeunesse ayant toutes les peines du monde à trouver sa place dans une société régie par les valeurs traditionnelles. Mai 68 a permis la libération de la parole et de la sexualité. Pour certains, ces événements ont également laissé un héritage : celui du
concept de l’enfant roi.
Jusqu’avant cette période de soulèvement, l’éducation rimait pour beaucoup avec autorité, c’était un instrument visant à soumettre l'enfant au pouvoir des adultes.
Puis le mouvement de mai 68 est arrivé avec son slogan « il est interdit d’interdire ». Quel rapport entre mai 68 et janvier 2021 ?
Une partie de la jeunesse du pays est à nouveau devenue hors de contrôle.
Pas pour les mêmes raisons, pas avec les mêmes desseins mais avec cette même volonté farouche de s’opposer à l’autorité qu’elle provienne du parent, du policier, du professeur ou du simple lambda qui aurait le malheur de ne pas aller dans le sens des tyrans en culotte courte. C’est le cas en métropole où une poignée de jeunes font la pluie et le beau temps dans des quartiers devenus zones de non-droit. Et que dire à Mayotte où la délinquance juvénile constitue désormais un fléau aussi dangereux qu’incontrôlable. Localement, les évolutions dans le modèle éducatif ont été plus lentes qu’en métropole mais le schéma de l’enfant roi s’est peu à peu installé, acculturation oblige. La justice à  Mayotte est depuis longtemps accusée de manquer de sévérité envers les mineurs et d’avoir créée les enfants du juge. Dans les faits, les fonctionnaires de justice appliquent les lois d’une société française où la gifle a récemment été interdite par le
législateur mais où la violence est partout, dans la rue, à l’école, sur internet, dans les jeux vidéos, dans les séries, dans les films… Une impunité parentale ?
Elle s’est banalisée pendant que le rapport entre parent et enfant évoluait vers toujours plus d’égalité, d’insoumission, de complexité. Beaucoup de parents s’avouent aujourd’hui dépassés, à Mayotte comme ailleurs. Mais alors, l’éducation des années 60 était elle meilleure que celle de 2021 et existe-t-il un responsable à tout cela ? Sans doute pas.
Les responsabilités de ces bouleversements ne peuvent être que multiples et des particularités
existent d’un territoire à un autre. Une seule constante, des mineurs livrés à eux-mêmes, des enfants délaissés par leur parents qui grandissent dans la précarité et/ou en marge de la société finissent rarement par devenir de bons citoyens français rêvant de travailler à l’usine et de gagner leur vie honnêtement. Bien avant d’être en âge de s’insérer dans le monde professionnel, ils tombent dans l’argent « facile » et s’enfoncent dans la délinquance et la violence qui la caractérise. C’est ce qui se produit à Mayotte où nombre de jeunes, parfois très jeunes, ont basculé dans une spirale infernale dont il est difficile de s’extirper.

législateur mais où la violence est partout, dans la rue, à l’école, sur internet, dans les jeux vidéos, dans les séries, dans les films…Une impunité parentale ?
Elle s’est banalisée pendant que le rapport entre parent et enfant évoluait vers toujours plus d’égalité, d’insoumission, de complexité. Beaucoup de parents s’avouent aujourd’hui dépassés, à Mayotte comme ailleurs. Mais alors, l’éducation des années 60 était elle meilleure que celle de 2021 et existe-t-il un responsable à tout cela ? Sans doute pas.
Les responsabilités de ces bouleversements ne peuvent être que multiples et des particularités existent d’un territoire à un autre. Une seule constante, des mineurs livrés à eux-mêmes, des enfants délaissés par leur parents qui grandissent dans la précarité et/ou en marge de la société finissent rarement par devenir de
bons citoyens français rêvant de travailler à l’usine et de gagner leur vie honnêtement. Bien avant d’être en âge de s’insérer dans le monde professionnel, ils tombent dans l’argent « facile » et s’enfoncent dans la délinquance et la violence qui la caractérise. C’est ce qui se produit à Mayotte où nombre de jeunes, parfois très jeunes, ont basculé dans une spirale infernale dont il est difficile de s’extirper
la connaitrions sans doute. Mais l’une de pistes de travail mène à coup sûr au rôle que doivent jouer les parents. Des écoles de la parentalité voient aujourd’hui le jour. Car si certains délinquants sont des mineurs isolés, l’immense majorité d’entre eux ont des parents ou des tuteurs légaux. Comment se fait-il qu’en France un mineur ne peut rien faire sans l’aval de ses tuteurs, même pas remplir son cahier de texte, mais que les responsables légaux disparaissent de notre système répressif à la moindre arrestation ? Le postulat est simple, un père ou une mère ne peut  pas payer pour le crime de son enfant. C’est ainsi qu’avant d’arriver à l’âge adulte, des mineurs ont un casier judiciaire long comme le bras et que leurs parents sont eux blanchis de toute responsabilité.
Des mères de familles protègent leurs enfants délinquants C’est sans doute là le revers de la médaille de la logique née en 1968 et poussée à l’extrême : en acceptant de rogner leur autorité parentale, certains parents ont abandonné toute responsabilité vis à vis des agissements de leurs enfants. Pire, des mères et des pères de famille se permettent
de devenir complices des délits et des crimes de leurs enfants.
Un individu mineur ne risque pas grand-chose, ses parents encore moins. C’est ainsi que lundi, des mères de famille ont érigé un barrage à Passamainty pour empêcher les policiers d’attraper
leurs enfants délinquants. Une protection loin d’être le fruit d’un simple instinct maternel. En
effet, à Mayotte certains profitent des revenus obtenus illégalement par leurs enfants. Au regard du nombre de sans-papiers, du taux de pauvreté de 77% et du chômage qui touche une personne sur 3, comment pourrait-il en être autrement ? L’illégalité, les délits et les crimes font vivre des familles entières.
En réponse à une énième poussée de violence, le préfet menaçait il y a quelques mois de ne pas renouveler les cartes de séjour des parents de délinquants. Un premier pas sans doute au sein d’une réflexion plus globale sur la place de l’enfant et des parents au sein de notre société. Car Mayotte est arrivée au point de rupture. 10 000 enfants naissent chaque année sur notre île.

Si la liberté de faire des enfants est considérée comme un droit inaliénable, n’est-il pas grand temps de se pencher sérieusement sur les devoirs du parent, qu’il soit français ou étranger vivant en France ? À commencer par être en mesure de subvenir aux besoins les plus élémentaires de son enfant : le nourrir, l’éduquer, lui offrir des perspectives d’avenir. À Mayotte, une femme a en moyenne 4,6 enfants, contre 1,8 en métropole. 70% des nouveaux nés ont une mère comorienne. Les bidonvilles qui grandissent à vue d’œil accueillent toujours plus d’enfants dont le futur est pour le moins obscurci.
Si le législateur ne peut pas interdire quiconque le souhaite de procréer, il possède toute la latitude pour contraindre chaque parent à assumer ses responsabilités. Car un enfant ne nait pas délinquant, il le devient… Aux armes législateurs ?


Pierre Bellusci
 France Mayotte Matin du 27-01-2021

https://www.linfokwezi.fr/mayotte-variants-tests/

 

https://www.linfokwezi.fr/covid-mayotte-taux-incidence-746/

 

et donc .............. https://www.linfokwezi.fr/confinement-dzaoudzi-labattoir-pamandzi-boueni/

nous inaugurons, dès demain soir, le confinement nouveau

 

je vous dirai s'il a un gout ananas ou litchis...

à moins que ce soit gout fruits de la passion...

bref, faut faire les courses et chiader la connexion pour les jeux en ligne

 

pasqu'on va passer du temps devant les écrans, dans les jours qui viennent..

 

durée non précisée, mais, je parie sur 2 semaines, pour commencer..

 

enjoy

 

 

don t worry, be happy

  • Triste 2
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

hello

 

 

nous, on s'amuse toujours autant : https://www.liberation.fr/france/2021/01/29/apres-les-comores-le-variant-sud-africain-frappe-mayotte-et-la-reunion_1818760

 

 

donc, en résumé, nous avions le couvre feu à 18h00 depuis 10 jours.

Jeudi dernier, suite aux chiffres inquietant du virus, le couvre feu s'est transformé en confinement pour Petite Terre et Boueni. On ne sort que pour bosser quand on doit le faire (et pas télétravailler) ; les seuls commerces ouverts sont ceux de la nourriture (ils ont été vidé de la farine, des pastas, du riz d'autant que ça correspond à la paie de la fin de mois).

Depuis septembre et l'absence de pluie, nous avions des coupures d'eau de 2 jours par semaine.

Depuis Noel et un crash à l'usine de déssalement de Petite Terre, c'est plus simple, c'est coupé... tous les jours ou tous les deux jours ou tous les trois jours.. En gros, vers 15h00, on sait si on aura de l'eau pour le reste de la journée ou pas.

Coté météo, au soleil, à 09h00, nous avions 41.5 en ressenti.

Là, il fait 30 dedans..

Bien sur, pour bouger hors de l'ile, il faut un motif imperieux..

avec cela, les autorisations de sortie ne prévoient pas le sport..

 

Nous sommes partis pour 2 semaines, pour commencer (parce que si Grande Terre y passe aussi, nous continuerons le confinement).

 

Comme le dit ma doudou, nous avons connu des jours meilleurs (surtout quand les mauvaises nouvelles se cumulent)..

  • J'aime 1
  • Triste 2
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 1 an après...

paru dans le journal la parisien d'hier :

 

 https://www.leparisien.fr/societe/la-situation-ne-cesse-dempirer-a-mayotte-les-bandes-de-jeunes-violents-mettent-lile-sous-tension-13-02-2022-KFIFVTSPC5GHFL7BZOFMHWQOX4.php?ts=1644775044475

 

Par Marie-Christine Tabet, envoyée spéciale à Mayotte 

Le 13 février 2022 à 07h17

« Mais c’est notre vie, ça ! » La remarque fuse dans l’amphithéâtre du lycée des Lumières de Kaweni. À Mayotte, ce lundi 7 février, près de 150 élèves de 2de et de terminale viennent d’assister à la projection du film « Tropique de la violence », l’histoire tragique de Moïse, un collégien confronté à l’ultraviolence d’un gang d’adolescents. Un enfant de l’immigration clandestine, entré comme tant d’autres en « kwassa-kwassa », ces bateaux de pêche à moteur utilisés par les passeurs, alors qu’il n’était encore qu’un nourrisson.

La plupart des migrants arrivent d’Anjouan, une des îles les plus pauvres de l’archipel des Comores, à seulement 70 km du 101e département français. La proximité mais aussi une histoire commune lient étroitement les deux populations. D’autres, moins nombreux, sont originaires de Madagascar ou de l’Afrique des grands lacs, du Burundi, du Rwanda ou de la République démocratique du Congo.

À lire aussiMayotte : dans «l’enfer» de Kaweni, le plus grand bidonville de France

Plusieurs scènes de ce long-métrage, sombre et puissant, dont la sortie en France est prévue le 23 mars, ont été tournées dans le bidonville qui surplombe l’établissement. En bas, c’est l’école, ses patios fleuris, un équipement informatique dernier cri. Au-dessus, un amas de tôles ondulées dans un camaïeu de couleur bleu, rouge, gris, des cabanes souvent sans eau ni électricité, façon favelas brésiliennes. A Mayotte, cela se nomme un « banga ». Nichés dans la forêt tropicale, où la police ne met pas les pieds, les illégaux vivent de travaux des champs, de la vente de marmites en fer-blanc. De nombreux élèves passent quotidiennement d’un monde à l’autre.

Un débat s’engage avec le réalisateur, Manuel Schapira. « C’est vrai, tout ce qui est dit, reprend en écho une jeune fille, saisie par la vraisemblance des situations. Mais vous croyez pas, monsieur, que ça donne une trop mauvaise image ? Nous, on veut vraiment que Mayotte soit l’île aux parfums ! » Il y a six ans, le roman éponyme de Nathacha Appanah, dont est inspirée la fiction coécrite avec l’écrivaine Delphine de Vigan, avait déjà enflammé et divisé ce confetti français de 375 km2 à l’ouest de la Réunion. Le conseil départemental de Mayotte n’a pas souhaité apporter son financement à la production. Au contraire, le rectorat en assure la promotion.

Cambriolages, caillassages, barrages de route et crimes au « chombo »

Dans l’île, deux conceptions s’opposent à nouveau. Taire ou dénoncer la terreur imposée à Mayotte par ces bandes, qui recrutent dès l’âge de 11 ans. Cambriolages, caillassages, barrages de route et crimes au « chombo », une sorte de machette, empoisonnent le quotidien des insulaires. Depuis début 2022, cinq jeunes se sont entretués et un père de famille a été assassiné chez lui au coupe-coupe. Les photos de son corps déchiqueté ont circulé sur les réseaux sociaux.

 

En 2021, la parquet a été saisi d’un peu plus de 500 procédures criminelles, principalement des vols en bande organisée, viols, blessures aves infirmité permanente, homicides... pour une population officielle de 350 000 personnes. Après 18 heures, on ne s’aventure plus sur les routes sans redouter de se faire agresser par ces hordes de jeunes délinquants. Attachés à un village ou à un quartier, les groupes rivaux s’affrontent pour un regard ou une insulte.

À Kaweni, les habitations de fortune sont constituées de tôles ondulées qui n'ont souvent ni eau ni électricité, façon favelas brésiliennes. David Lemor

Un camion de gendarmes et dix agents de sécurité gardent les abords du lycée de Combani, à la croisée de différents territoires. Toute la journée, les jeunes carburent à la « chimique », une drogue locale faite de tabacs et de produits de synthèse, arrosée d’alcool. Une dose de 5 euros les transforme en zombies insensibles à la douleur. Pour tromper l’ennui, les bandes élèvent des chiens destinés aux combats, volent et rançonnent pour payer téléphones et dopants.

« Désormais, avec mon épouse, raconte Alain Charier, lorsque l’on va dîner chez des amis, on dort sur place. » Ce professeur de lettres, un métropolitain, effectue son deuxième séjour dans l’île. Il ne veut pas sombrer dans le catastrophisme et garde plaisir à enseigner là. « La majorité de nos élèves sont respectueux. Entre 2001 et 2005, cela n’avait rien à voir. Depuis que je suis revenu, en 2014, la situation ne cesse d’empirer », reconnaît-il pourtant après la séance.

Les enfants, meilleure chance d’obtenir un titre de séjour

Les « bandits », comme on les appelle ici, sont à la fois le cauchemar et la mauvaise conscience de Mayotte. Ils sont les victimes d’un système fou. Pour une famille, un enfant né ou élevé sur le territoire français, c’est l’espoir d’obtenir un jour un titre de séjour. Contrairement aux idées reçues, le droit du sol ne suffit pas. Il faut avoir au moins un parent français ou justifier d’une présence régulière sur le territoire national dès le plus jeune âge pour devenir Français. C’est ainsi que Mamoudzou est devenue la première maternité de France. L’an dernier, elle a enregistré 11 000 naissances – contre 9 000 en 2016.

« Lorsque les parents clandestins sont expulsés, ils laissent les enfants seuls. Au mieux ils les confient à des proches jusqu’à leur majorité, se lamente Zaidou Tavanday, directeur de cabinet au conseil départemental, car les mineurs isolés ne peuvent être renvoyés et sont scolarisés. Ce qui est la meilleure preuve de résidence sur place. Il faut savoir que 80 % des titres de séjours sont obtenus au nom du regroupement familial. »

Le film «Tropique de la violence» a été tourné en partie dans le bidonville de Kaweni. David Lemor

Mohamed est né sur l’île d’Anjouan aux Comores. Il est arrivé à Mayotte en 2000, à l’âge de 4 ans. Son père est reparti vivre en Grande Comore et sa mère avec ses deux jeunes sœurs se sont installées près de Lyon. Hébergé par une demi-sœur, le jeune homme a trouvé un emploi dans un snack six jours sur sept pour 200 euros par mois. Il avait 17 ans lorsqu’il a arrêté l’école après avoir péniblement atteint la classe de 3e. Depuis huit ans, il traîne. « J’étais dans une bande, les 45 – dont les deux chiffres sont tatoués sur son bras – , j’ai fait pas mal de conneries mais j’ai arrêté car je veux des papiers. »

Pour l’instant, son dossier reste bloqué à la préfecture. Ses parents, eux, ont obtenu leurs titres de séjour un peu grâce à lui. Souffrant de problèmes pulmonaires, il a dû être opéré à la Réunion. Cela leur a permis de rentrer dans la procédure administrative. Nées à Mayotte, ses deux jeunes sœurs ont également pu s’envoler vers la métropole

Vente de riz et consommation d’électricité : les vrais indicateurs de population

Actuellement, l’île compterait 6 000 mineurs isolés. Les services de l’État et les collectivités locales n’arrivent plus à faire face, et les éducateurs sont trop peu nombreux. Le développement d’un réseau de familles d’accueil inquiète les associations plus qu’il ne les rassure. « Elles ne sont pas encadrées, explique la conseillère principale d’éducation d’un grand lycée de Mamoudzou. Certaines ont quatre ou cinq enfants en même temps. À raison de 700 euros d’indemnités par tête, cela devient un vrai business. Les gamins fuguent et personne ne s’en préoccupe. J’ai fait des signalements mais la justice ne bouge que si un fait grave est arrivé. » Selon les estimations du ministère des Outre-mer, plus de 12 000 mineurs auraient quitté l’école et se seraient évaporés dans la nature.

L’île déborde d’enfants. Un habitant sur deux à moins de 18 ans. Selon les estimations officielles, la population de Mayotte avoisinerait 300 000 personnes, dont 50 % sont étrangers, auxquels il faudrait ajouter entre 150 000 et 200 000 illégaux. « Les calculs de l’Insee sont inadaptés ici, poursuit Zaidou Tavanday, nous avons des indicateurs plus empiriques qui le prouvent, comme la vente de riz ou la consommation électrique. Elle est décuplée par rapport au nombre de raccordements déclarés. L’eau vient à manquer. Nous vivons désormais au rythme d’une coupure par semaine. » Les chiffres donnent le tournis. À la rentrée, il a fallu scolariser 103 000 élèves. Ce qui signifie pousser les murs et jongler avec les emplois du temps. Les élèves viennent en classe par rotation.

Mayotte doit faire face à un afflux massif d'immigrants. On estime entre 150000 et 200000 les illégaux qui vivent sur l'île. David Lemor

Dès six heures du matin, une armée de gamins déambule sur les routes pour rejoindre leur école. L’après-midi, un autre bataillon prend la relève. Les deux « équipes » ont droit à un repas chaud. Avec 77 % des familles vivant en dessous du taux de pauvreté, la cantine permet à de nombreux écoliers de bénéficier d’au moins un repas par jour. Dans ce département français, faute de places, beaucoup d’écoles maternelles n’accueillent pas les enfants avant l’âge de 4 ou 5 ans. La situation n’est pas près de s’arranger.

« On ouvre entre trois et cinq classes par an, explique le principal du collège de Kwalé, Benjamin Lazard-Peillon. J’ai en moyenne 15 classes d’une trentaine d’élèves par niveau. » Niché au pied d’une forêt de bananiers et de bidonvilles, le collège a été prévu pour un effectif de 900, cette année il accueille autour de 1 800 enfants. Au rectorat, les fonctionnaires tentent d’anticiper les besoins avec les moyens du bord… La couleur des plaques de fer d’un baraquement permet de dater plus ou moins l’année de construction et l’âge des enfants à venir.

Ce grand embouteillage scolaire n’est pas sans conséquences sur le niveau des élèves. « Nous avons toujours des élèves brillants mais le niveau général baisse d’année en année, confie Julien, un enseignant du secondaire. On a des consignes pour ne pas décourager nos élèves alors on majore systématiquement les notes mais beaucoup de couples font le choix d’envoyer leurs enfants en métropole dans de la famille ou à La Réunion. Dans ce cas, un des deux parents, souvent la mère, les accompagne. »

« La montée du racisme est palpable »

La pression migratoire est si forte à Mayotte qu’elle suscite des tensions de plus en plus vives entre la population mahoraise et les étrangers. Le terme « Anjouanais » s’apparente à une insulte. Des milices s’organisent pour traquer les bandes. Marine Le Pen, fréquemment en visite dans l’île, a remporté 44 % des voix aux élections européennes de 2019.

Dans son joli pavillon, au cœur du petit centre-ville, Estelle Youssouffa, reçoit avec des gâteaux à la cardamome et du thé glacé. Elle veut montrer une autre image de Mayotte et balaye rapidement les questions sur le film, qu’elle n’ira pas voir. À 43 ans, cette ancienne journaliste, à la tête de l’un des collectifs de citoyens les plus puissants de l’île, est devenue le visage de la fronde antimigrants. Son style cash et ses formules travaillées font mouche dans les médias et surtout les réseaux sociaux.

« Ce n’est pas parce qu’on est noirs, musulmans et à 10 000 km de Paris qu’on doit nous abandonner. On est Français depuis 1841, on a réaffirmé notre volonté de le rester par référendum en 1976 et on est un département depuis 2011 », poursuit-elle. En décembre, la jeune femme a organisé une manifestation de 400 personnes devant le tribunal pour que soit levée la garde à vue de deux Mahorais soupçonnés de s’être faits justice eux-mêmes. Elle se défend d’être d’extrême droite et se présentera sans étiquette aux législatives.

À lire aussi«C’est important que Marine Le Pen soit venue à Mayotte» : des habitants de l’île séduits par le discours du RN

« Elle joue avec le feu mais elle a un réel écho dans la population qui ne supporte plus cette immigration, constate un fonctionnaire de l’État. La montée du racisme est palpable. » En dépit des moyens de lutte contre l’immigration spécifiques déployés à Mayotte (huit bateaux chargés d’interceptés les embarcations illégales, un avion de surveillance, une centaine de fonctionnaires de la police aux frontières), qui permettent d’expulser quelque 25 000 clandestins, entre 150 et 200 nouveaux migrants réussiraient à accoster chaque jour.

L’action du gouvernement est de plus en plus décriée. Sébastien Lecornu, le ministre des Outre-mer, vient d’essuyer un camouflet. Le projet de loi qu’il avait concocté pour limiter la vague migratoire a été unanimement rejeté par les élus locaux. En cette saison de pluies et d’élection présidentielle, Mayotte sent le soufre. Les touristes et les fonctionnaires la boudent. Les hôtels ne sont remplis que de gendarmes en mission et d’infirmières pour l’hôpital et sa maternité. Triste tropique.

À Kaweni, Fazal, de la réalité à la fiction

Fazal (à droite avec le bob, ici avec Elanique) a d'abord refusé le rôle dans «Tropique de la violence», de Manuel Schapira. Manuel Schapira

Manuel Schapira a abordé Fazal dans la rue. Le garçon qui zonait avec ses copains s’est tout d’abord méfié. Il pensait avoir à faire à un policier. Déscolarisé depuis la 5e, il a tout d’abord refusé le rôle que lui proposait le réalisateur, puis s’est ravisé, poussé par sa mère et son désir de réapprendre à lire. « Je l’ai auditionné et je l’ai immédiatement trouvé très juste, très doué, avec une drôlerie particulière », se souvient Manuel Schapira. Il lui a confié l’un des rôles principaux du long métrage.

Aujourd’hui, à 21 ans, l’apprenti comédien vit toujours avec sa mère et ses cinq frères et sœur dans une seule pièce, à Kaweni. D’origine comorienne, il est Français, comme dans la fiction. Sa mère renouvelle encore son titre de séjour tous les ans. Son père a disparu depuis longtemps. L’histoire du film est un peu la sienne. Comme celle de son acolyte, Elanique, 15 ans, ou des quinze jeunes interprètes repérés sur place. « C’était un pari, raconte, la productrice, Carole Lambert, ces jeunes n’avaient pas l’habitude des contraintes et des obligations. Mais on leur a fait confiance et cela a fonctionné. »

Début février « Tropique de la Violence » a été projeté au cœur du bidonville devant plus de 600 personnes. Dans le quartier, on salue les stars. Pour la première fois de leur courte vie, Fazal et Elanique s’envisagent un avenir et tentent de décrocher de la chimique, cette drogue qui jusqu’à présent était leur unique moyen de rêver.

 

 

 

 

 

c'est le coté obscur qui fait partie de notre quotidien.

 

la chimique, c'est un peu comme le crack, coté effets : accro dès la premiere prise..

 

 

il y a 3 generations qui cohabitent sous le meme toit, dans les maisons :

les vieux, qui vont à la mosquée pour discuter avec les autres vieux, de tout, de rien

 

les 30-45 ans qui sont partagés entre la culture de leurs parents et la vie "moderne", l'ordi, la voiture, internet, la carte bleue, lire-écrire....

 

et les minots qui sont scotchés sur leurs portables, qui ne croient pas, qui n'écoutent pas les vieux ou leurs parents, qui vivent et se voient comme dans les gangs aux USA...

 

 

forcement, ça ne se passe pas souvent tres bien, surtout avec les bandes.

 

  • Merci 1
  • Triste 5
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Merci @christophe 38. Un constat difficile qu'il faut regarder en face.

C'est d'autant plus dommage que l'Île a un magnifique potentiel de tourisme nature.

Nous gardons un souvenir très bon souvenir de notre voyage là-bas (2014), des super plongées, et assister à la ponte de tortures !!!. En surface, c'était déjà tendu, mais rien de comparable à ce que semble montrer le film aujourd'hui. 

 

Quant à la sauvegarde de l'unité Républicaine dans ce contexte, tout en respectant ses principes : bon courage et respect aux acteurs et actrices.

  • J'aime 1
  • Merci 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 20 minutes, caolila a dit :

 

J'ai bien fait de choisir une autre destination pour cet été 

si tu veux.

 

 

comme je n’arrête pas de l'écrire, le problème, il est à terre, il est à l’extérieur de la "capitale" et de petite terre et il est aussi (partout) de nuit.

 

quand je te propose des sorties bateau à la journée, ou au week end, je ne te parle pas des cascades, des marches, des plages et autres balades à terre...

quand je te propose une semaine à Mayotte et le reste à la Réunion, c'est parce que, coté sécurité, à terre, une fois que tu as bien profité du lagon, c'est fini...

 

et, si je communique ainsi, c'est parce que je préfère qu'une personne qui vient plonger ne se fasse pas d'illusion sur l'insécurité locale ; je préfère éviter les victimes innocentes..

  • J'aime 1
  • Merci 1
  • Triste 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant

×
×
  • Créer...

Bonjour,

 

logo.png.c7536bd9e68359a8804d246d311256bd.png

 

L'ensemble des services de Plongeur.com sont gratuits et c'est grâce à la publicité que vous pouvez en profiter. Or il semble que vous utilisiez un bloqueur de publicité.

Si vous aimez le site et que vous voulez pouvoir en profiter longtemps, merci de désactiver votre bloqueur de publicités lorsque vous naviguer sur Plongeur.com.