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Article du Canard Enchaîné sur un projet d'usine de dessalement dans un sanctuaire écologique à Mayotte


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Bonsoir,

 

Ci joint une copie d'un article du Canard Enchaîné de cette semaine (10 janvier 2024 en page 4). En deux mots une usine de dessalement est en projet à Mayotte et le préfet a choisi qu'elle serait implantée dans le lagon à Ironi Bé.

 

Des réactions parmi ceux d'entre vous qui plongent là bas ?

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Présent,

 

Indignons nous de bon matin !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

et, sinon,

 

                                             ON A SOIF !

 

 

Je recommence :

 

en 2017, nous avons vécu une premiere saison tres seche ;

pendant plus de 5 mois, les habitants de la partie sud (non raccordée au reseau principal) on eu de l'eau un jour sur trois.

Juste une particularité, la saison des pluies, quand elle tombe, c'est l'été ; donc, il fait normalement plus de 32° à l'ombre et jusqu'à 37°... Pour la température ressentie, c'est simple, tu rajoutes 10°.

Tu cherches l'ombre.

 

là, depuis début juin, nous avons commencé par un jour sur deux de coupures d'eau ; début aout, nous sommes passés à 56 heures de coupures pour 16 h d'eau.

depuis la semaine derniere et les pluies, nous avons 2 jours de coupures et 24h d'eau.

le diable se niche dans les détails : l'eau qui coule au robinet n'est pas potable ; donc, tu ne fais pas le café avec, tu ne te laves pas les dents, tu ne fais ni les pates, ni la salade.

Tu fais la vaisselle, les WC et la douche.

 

L'Etat nous fournit 1 pack d'eau par personne et par semaine. Je te rappelle qu'il fait chaud.

 

 

Mayotte est un phare dans cette partie de l'Indien. Nous avons beaucoup de clandestins, beaucoup.

le recensement dit 300 000 habitants ; la consommation de riz, d'eau, nous parle de 600 000 personnes.

Nous avons 10 000 naissances par an.

 

On a soif !

 

 

devant l'incompétence des élus du service des eaux qui ne font rien, le prefet s'est invité dans leurs réunions, pour faire bouger les choses.

 

Mayotte est particulier : plus de 50% du territoires est inconstructible ; risque tsunami, glissement de terrain, inondations etc...

 

Dernier petit obstacle, le rechauffement climatique ; l'ONU nous dit qu'en 2100, le niveau de la mer aura monté de 2 metres. (si on rajoute le volcan qui est sorti en 2018 et le risque tsunami associé aux tremblements de terre, (vague de 2 à 5 metres), tu comprends simplement qu'il y a de la demande (il faut de l'eau) et que les endroits pour installer, d'urgence, une station ne se bousculent pas.

 

Le prefet, quand il prend une décision, n'est pas un sorcier, immanent ; il s'appuie sur des scientifiques qui font des choix, froidement.

 

qu'est ce qui prime ? avoir de l'eau ou ménager une baie ?

dernier petit point : Mayotte, ile au parfum, c'etait avant ; maintenant c'est ile aux parfums.

les locaux n'ont pas la culture des poubelles ; les immondices, les bouteilles vides, canettes, polystyrène, frigos, tout se retrouve à la rue, et quand il pleut, au lagon.

les clandestines lavent leur linge dans les rivieres... la lessive et la javel, dans les ruisseaux, tu crois que les poissons apprécient ? les murènes, non ! (je fais ma 11 eme année en 2 fois et je vois la différence).

 

 

donc, si messieurs les écolos veulent bien nous expliquer comment avoir de l'eau, proprement...

 

En conclusion, nous tentons de remplir les deux lacs artificiels, car, pour le prefet, 2024, sera une redite de 2023 (donc, coupures d'eau, maladies associées au manque d'hygiene)..

 

Il faut y etre, le vivre pour comprendre.

 

 

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bonjour,

 

je rajoute, apres avoir discuté de l article avec des copains plongeurs mais éclairés..

 

 

la gestion de l'eau (potable) dépend des communes depuis 1790 (un an apres la révolution).

le syndicat des eaux est composés d'élus des communes du département, qui élisent un président.

Aucun n'a la moindre compétence, ni en gestion, ni en reflexion...

je rajouterai que, culturellement, ils sont fatalistes et quand ça ne va pas, reprochent à l'Etat de ne rien faire (meme quand c'est eux qui ont foutu la merde et que c'est à eux de trouver et mettre en place des solutions).

 

 

donc, ce choix là est dicté par l'urgence.

je vous rappelle qu'on a soif (et que donner 7 litres par tete, par semaine, ce n est pas assez sous les tropiques.

Il faut donc trouver des solutions...

Dans l'urgence, la solution du terrain proposé, son emplacement (pour le raccordement au service des eaux), le manque de temps pour faire des études, des recherches, font que c'est ce terrain, si on veut que l'usine de dessalement fonctionne en décembre prochain, on ne peut pas se permettre de perdre 4-5 ans en études et recherches.

 

Des rumeurs (savantes) parlent d'un délai de 4 ans avant une normalisation de la situation...

 

donc, si le canard a mieux à proposer en tenant les délais et les couts... yapuka

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Sans prendre position et polémiquer sur des choses que je ne connais pas, ce qui pose problème est surtout (uniquement ?) le point de rejet du sel (enfin du mélange eau très salée).
S'il est suffisamment loin ça limitera les dégâts.

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il y a 10 minutes, Olivier_V a dit :

Sans prendre position et polémiquer sur des choses que je ne connais pas, ce qui pose problème est surtout (uniquement ?) le point de rejet du sel (enfin du mélange eau très salée).
S'il est suffisamment loin ça limitera les dégâts.

tout à fait ; altéo, usine de fabrication d'aluminum située à Gardanne, a un pipe line de 40 km de long pour rejeter au large des calanques sur plus de 100 m de fond (bon, c'est mort, tout autour, parce que le minerai étouffe tout)

 

là, le rejet, c'est de la saumure, du sel en forte dose ; un pipe (qui ne semble pas etre la solution privilegiée étatiquement,( je ne connais pas la raison du frein)), permettrait de rejeter sur le tombant (au large de la barriere de corail)

 

ironi bé, c'est là

vous pouvez zoomer, déplacer la carte... en gros 10 km jusqu'à l'exterieur lagon et vous voyez qu'on trouve rapidement 2000 m de fond..

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Heu @Christophe38, tu peux nous confirmer que l'usine devrait s'implanter et/ou rejeter dans le coin de "La Passe en S" en allant vers le "Tombant des Aviateurs" ?

 

C'est quand même ballot, c'est l'endroit où je me souviens d'avoir fait parmi mes plus belles plongées à Mayotte.

 

Je comprends très bien que les Mahorais aient soif, mais le pompon, c'est que l'usine va tourner au mazout. Ça veut surement dire qu'il va y avoir une infrastructure pour décharger les tankers. Au large de La Passe en S ? Sur le sublime tombant extérieur du lagon ? (dans l'axe des pistes de l'aéroport ?).

 

S'il est question d'acheminer le coco par la route depuis le dépôt pétrolier du Nord, ça va faire une noria de camions citerne qui va encore plus pourrir le réseau et le traffic routier déjà sur-saturé.

 

Bref, je comprends bien mais c'est pas le pied.

Quid de la récupération d'eau de pluie en citernes individuelles ?

Il n'y a surement pas de solution miracle unique mais, comme pour l'Energie, un mix est assez efficace.

 

Quelle est la situation du retraitement des eaux usées ? est-ce qu'il y a épuration et réinjection dans le réseau ou est-ce que tout va à la mer ?

 

Je me demande comment font les Polynésiens des Tuamotus, ou les Maldiviens. Ils sont peut-être moins nombreux mais si quelqu'un sait.

 

Edited by emmanuelC
mention @Christophe38 et rajout "épuration des eaux usées"
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Il y a 3 heures, emmanuelC a dit :

Heu @Christophe38, tu peux nous confirmer que l'usine devrait s'implanter et/ou rejeter dans le coin de "La Passe en S" en allant vers le "Tombant des Aviateurs" ?

 

C'est quand même ballot, c'est l'endroit où je me souviens d'avoir fait parmi mes plus belles plongées à Mayotte.

 

Je comprends très bien que les Mahorais aient soif, mais le pompon, c'est que l'usine va tourner au mazout. Ça veut surement dire qu'il va y avoir une infrastructure pour décharger les tankers. Au large de La Passe en S ? Sur le sublime tombant extérieur du lagon ? (dans l'axe des pistes de l'aéroport ?).

 

S'il est question d'acheminer le coco par la route depuis le dépôt pétrolier du Nord, ça va faire une noria de camions citerne qui va encore plus pourrir le réseau et le traffic routier déjà sur-saturé.

 

Bref, je comprends bien mais c'est pas le pied.

Quid de la récupération d'eau de pluie en citernes individuelles ?

Il n'y a surement pas de solution miracle unique mais, comme pour l'Energie, un mix est assez efficace.

 

Quelle est la situation du retraitement des eaux usées ? est-ce qu'il y a épuration et réinjection dans le réseau ou est-ce que tout va à la mer ?

 

Je me demande comment font les Polynésiens des Tuamotus, ou les Maldiviens. Ils sont peut-être moins nombreux mais si quelqu'un sait.

 

re,

 

ce matin, je discutais avec un prestataire qui transporte des scientifiques, plusieurs fois par mois, pour des relevés.

https://www.lemoniteur.fr/article/desalinisation-canalisations-forage-des-mesures-d-urgence-face-a-la-crise-de-l-eau-a-mayotte.2293822

 

Selon eux, le débouché de l'usine de dessalement, là où sort la saumure impacte sur une centaine de metres.

Je vais revenir sur ton intervention. De la passe en S à Petite Terre, la distance est de 6.2 km à vol d'oiseau (à mettre en perspective, pour ce que tu dis de l'emplacement, avec un rayon de 100 m ou un diametre de 100 m trop salé) (accessoirement, la passe en S est une reserve... donc, pas du tout certain que ça passe par là)

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je pense que tu ne comprends pas que les Mahorais aient soif.

Je pense que tu n'accepterais pas d'avoir 2 jours sur 3 sans eau, pendant des mois, voire des années.

Je pense que tu ne comprends pas qu'il y a urgence, sanitaire, entre autres, à mettre en place une solution. Celle choisie par le prefet n'est peut etre pas parfaite mais elle a le mérite d'etre mise en place sans attendre 4 à 5 ans d'études de sites, des recours au tribunal, des expropriations ; nous n'avons pas le temps.

Je pense que tu n'as jamais essayé, en été, de ne tirer la chasse des WC qu'une fois par jour, de prendre une douche tous les 3 jours, de faire tourner la machine à laver tous les 3 jours. L'eau, c'est la vie.

 

L'usine va tourner au mazout. Ah bon ! tu es mieux renseigné que nous, sur place. On parle solaire ou geothermie. Si tu as une solution pour que les délais proposés par le prefet de l'eau, à savoir une usine de dessalement fonctionnelle en décembre 2024, dans 11 mois soient battus par une machine moins polluante et energivore... fonce.

 

la récuperation de l'eau de pluie.... tres mauvaise idée !

d'une part, en 2012, l'ARS a interdit les cuves personnelles de récuperation d'eau de pluie pour lutter contre le chik. Ensuite, le volume de ces cuves est forcément limité et ne servira que peu de temps. Enfin, dernier détail, pour récuperer l'eau, il faudrait des cuves (actuellement, pour y stocker de l'eau, celles de 500 litres coutent 750 euros, plus le raccordement), des gouttieres et des chenaux (comprendre qu'il n'y en a pas) Comprendre aussi, que la saison des pluies actuelle va durer 2 mois, encore, et qu'ensuite, elle reprendra en décembre ou en janvier prochain. Comprendre enfin, que cette eau n'est pas potable et ne sera jamais potable et qu'il va falloir appeler le plombier pour raccorder la cuve aux WC par exemple...

Nous avons la possiblité d'avoir, d'acheter des osmoseurs individuels (30 l d'eau par jour, 500w de consommation par heure, à H24 et 3 000 balles à l'achat) ; Mais, cette eau reste potable 24 h ; apres, il faut la bouillir... (sauf à la stocker au frigo, mais, tu te vois placer 20 bouteilles d'un litre et demi au frigo, tous les jours ???).

 

le retraitement des eaux usées ? le minimum ; juste pour les immeubles... les maisons individuelles ont des fosses septiques ; le metre cube d'eau coute 0.9 euros . Je paie dans les 25 euros tous les 2 mois ; quand je suis parti de métro, en 2017, je payais entre 250 et 300 balles tous les deux mois.

La différence, c'est que personne n'est relié au tout à l'égout.

Coté pognon, 77% de la population est sous le seuil de pauvreté métropole https://www.insee.fr/fr/statistiques/4632225

 

https://www.boamp.fr/pages/avis/?q=idweb:"23-130457"

 

 

production eau potable seychelles : https://la1ere.francetvinfo.fr/reunion/seychelles-usine-dessalement-eau-mer-modernisee-673175.html

 

maldives : https://wiotto.com/fr/article/drinking-water-in-maldives

 

pour les atolls, d'où pourrait provenir l'eau douce ??

 

 

je fais une petite marche arriere : le syndicat des eaux est occupé par des amateurs qui sont élus, mais sans aucune compétence, sans aucune qualité de jugement et qui sont fatalistes.

Il n'y a pas de solution à attendre de leur part.

Ca avance parce que le prefet y a mis ses gros doigts... (sinon, il ne se passait RIEN depuis juin, depuis le début des coupures 2 jours sur 3 ; le syndicat des eaux attendait...(on a perdu 6 mois ! )

donc, le probleme, c'est que ça va durer et que la situation actuelle est difficile ; il faut donc trouver rapidement une premiere solution qui doit marcher.

 

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il y a 14 minutes, caolila a dit :

Question on parle de combien de M3 par jours d'eau potable?
Et en rejet ? avec quelle salinité?
 

l'usine est "vendue" pour 10 000 metres cubes par jour

(l'ancienne était vendue pour 5 000 et n'a sorti que 1500 pendant des années.. je suis mefiant entre les chiffres theoriques et ceux qui sortiront)

 

pour comparaison, nous avons besoin d'au moins 40 000 metres cubes par jour..

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Cool, aux Comores à coté, le candidat principal vient d’être élu (contre l'avis des Comoriens de Marseille), et le plus drôle c'est la photo dans "la Marseillaise " (journal de Marseille) ou on voit le texte
"Mayotte est comorienne et le restera".
Ca promet !!

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il y a 53 minutes, gerard95 a dit :

Cool, aux Comores à coté, le candidat principal vient d’être élu (contre l'avis des Comoriens de Marseille), et le plus drôle c'est la photo dans "la Marseillaise " (journal de Marseille) ou on voit le texte
"Mayotte est comorienne et le restera".
Ca promet !!

ah, les Comores, le president franco comorien, un gros mytho..

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ce qui est drole, c'est que l'ancien président a interdit aux expatriés de voter... plus de 600 000 adultes qui ne peuvent pas voter.

 

elle est belle, sa démocratie...

 

coté chiffres, il y aurait 45 000 arrivées de comoriens, par an, à Mayotte... (20 et quelques mille repartent apres interpellation... pour mieux revenir). Leur paradis ne donne pas envie...

 

Edited by christophe 38
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Notre ami Christophe38 a dit plusieurs fois : "on a soif !" J'avoue que c'est quelque chose qui m'arrive moi aussi tous les jours mais peut-être pas pour les mêmes raisons.

Pour ça il y a une solution : plantez de la vigne. Ça a sauvé la France plus d'une fois. Nos amis Belges ont opté pour la solution tout houblon, ça marche aussi.

 

Plus sérieusement, l'article du "Canard" ne remet pas du tout en cause la nécessité d'équiper l'île d'infrastructures supplémentaires et au contraire il en consacre la moitié du texte. On est donc tous d'accord et au passage les médias nationaux en métropole ont récemment abondamment parlé des problèmes d'eau à Mayotte. Ce qui est pointé est le lieu choisi pour cette future usine et l'article évoque des scientifiques (non crédités, dommage) et une élue ( je ne la connais pas mais c'est une députée et quelle qu'elle soit c'est une députée) qui pointent que cette usine serait mieux ailleurs. Vu l'urgence de la situation c'est la question qu'on doit se poser. Le préfet a tranché sauf que tout le monde sait que ces gens là n'ont jamais que des vues à court terme. Quelles en seront les conséquences dans l'avenir ? Moi je ne suis pas sur place, je me garderais bien de donner un avis.

 

Et d'ailleurs j'avoue que je m'en tape un peu parce qu'un pays où on ne peut pas mettre de l'eau dans son pastis j'irai jamais !!

 

Amicalement

  • Merci 1
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Christophe, j'écrivais justement dans mon message précédent que je comprenais très bien que les Mahorais avaient soif. C'est un besoin vital, qu'il est hors de question de minimiser.

 

Que le préfet mette les doigts dedans, c'est qu'il a subir un coup de pression du gouvernement, ce qui est bien normal. De là à prévoir une usine devant fournir (si tout va bien) seulement 1/4 des besoins estimés (selon tes chiffres), ça ne solutionnera pas la globalité du problème. Il faut travailler d'autres leviers.

 

Dès lors, sur quoi peut-on "jouer" :

Production : assainissement/retraitement, production en désalinisation, rétention d'eau dans les deux barrages (quid de l'eau du Lac sur Dzaoudzi ? Potable/utilisable ou pas ?) et (je maintiens), récup d'eau de pluie pour les usages non alimentaires, comme aux Tuamotus (ou comme très justement mentionné dans ton article sur les Maldives).

 

Consommation :

Alimentaire : impératif de respect des normes sanitaires. Eau sanitaire produite réservée exclusivement à ces usages alim.

Non alimentaires : développement des toilettes sèches. Utilisation des eaux de pluie récupérées pour les usages douche/lave linge/arrosage potagers ou vivriés.

 

Retraitement des eaux usées :

Assainissement, des solutions en structures de lagunage sont efficaces, rapides à mettre en place et peu chères (bémol, elles échappent aux consortiums de l'assainissement/distribution...).

Développer un réseau de points de vidages des eaux usées raccordés aux stations d'épuration (évite les eaux stagnantes, la dégradation des sols par ravinement et la prolifération des moustiques vecteurs de saloperies).

Revoir les pertes de collectes d'eaux usées jusqu'aux stations d'épuration.

 

Problèmes structurels :

Historique et économique : La structuration de la distribution de biens dans les îles d'Outre-Mer Françaises est noyautée par une poignée de propriétaires qui empêchent l'accès à des biens à un tarif décent (Cf, ton exemple de cuves de 500 litres qui coutent 750 euros !!! Je veux bien que Mayotte soit loin de tout mais moins que la Polynésie Française or, chacun a sa cuve de plusieurs m3...). Dans les îles, tout est plus cher, je veux bien, mais quand même...

Quid de l'octroi de mer ? est-il toujours en vigueur à Mayotte ?

 

Rapport au respect de l'environnement : Ne pas tout jeter n'importe où, ça finit à la mer. (problèmes non spécifique à Mayotte, L'Egypte, le Maroc, Marseille ou autre, c'est pareil).

 

Certes, on ne peut pas comparer le niveau de développement des Seychelles et de Mayotte, mais certaines de ces îles sont relativement comparables. Une vraie différence, c'est la densité de population et le mitage des "habitations" pas toujours pérennes. Mais à Bora Bora, il y a des compatriotes qui vivent dans des cases en tôle sur un sol de terre battue, c'est pas le paradis non plus là-bas.

 

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Il y a 4 heures, Lyreco a dit :

Notre ami Christophe38 a dit plusieurs fois : "on a soif !" J'avoue que c'est quelque chose qui m'arrive moi aussi tous les jours mais peut-être pas pour les mêmes raisons.

Pour ça il y a une solution : plantez de la vigne. Ça a sauvé la France plus d'une fois. Nos amis Belges ont opté pour la solution tout houblon, ça marche aussi.

 

Plus sérieusement, l'article du "Canard" ne remet pas du tout en cause la nécessité d'équiper l'île d'infrastructures supplémentaires et au contraire il en consacre la moitié du texte. On est donc tous d'accord et au passage les médias nationaux en métropole ont récemment abondamment parlé des problèmes d'eau à Mayotte. Ce qui est pointé est le lieu choisi pour cette future usine et l'article évoque des scientifiques (non crédités, dommage) et une élue ( je ne la connais pas mais c'est une députée et quelle qu'elle soit c'est une députée) qui pointent que cette usine serait mieux ailleurs. Vu l'urgence de la situation c'est la question qu'on doit se poser. Le préfet a tranché sauf que tout le monde sait que ces gens là n'ont jamais que des vues à court terme. Quelles en seront les conséquences dans l'avenir ? Moi je ne suis pas sur place, je me garderais bien de donner un avis.

 

Et d'ailleurs j'avoue que je m'en tape un peu parce qu'un pays où on ne peut pas mettre de l'eau dans son pastis j'irai jamais !!

 

Amicalement

re

 

Le probleme, c'est qu'il faut une réponse à court terme.

Un exemple ? nous avons 2 "lacs" artificiels qui sont nommés ici retenues collinaires (qui sont à sec et commencent, avec les pluies, à se re-remplir).

La troisieme retenue collinaire aurait du etre inaugurée en 2007, ou au pire, en 2008 (au début de mon précédent séjour). Un dessin ? le premier coup de pioche n'est pas encore donné ; le terrain n'est pas acquis, pas de tribunal en vue ; sachant qu'il y a 3 ans de travaux...

 

Alors que la précédente crise de l'eau date de 2016-2017, qu'il y a eu 60 000 naissances depuis, plus les clandestins, que rien n'a été fait depuis ni 2008 pour la retenue collinaire, ni pour des études de terrain pour installer une usine de dessalement (il devrait y en avoir plusieurs, dans une échéance de 10 ans), le prefet a reagit dans l'urgence.

 

Plus le temps pour les palabres, pour se toucher la droite ou la gauche... Il faut agir...

 

cette usine apporterait 10000 metres cubes ; celle de petite terre, c'est 5 000 ; les besoins, c'est 40 000 metres cubes quotidiens.

le reste, pour le moment, provient des retenues (quand elles sont remplies) et des forages (s'il y a de l'eau dans les nappes phreatiques)

 

nous sommes à flux tendus.

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Il y a 4 heures, emmanuelC a dit :

Christophe, j'écrivais justement dans mon message précédent que je comprenais très bien que les Mahorais avaient soif. C'est un besoin vital, qu'il est hors de question de minimiser.

 

Que le préfet mette les doigts dedans, c'est qu'il a subir un coup de pression du gouvernement, ce qui est bien normal. De là à prévoir une usine devant fournir (si tout va bien) seulement 1/4 des besoins estimés (selon tes chiffres), ça ne solutionnera pas la globalité du problème. Il faut travailler d'autres leviers.

 

Dès lors, sur quoi peut-on "jouer" :

Production : assainissement/retraitement, production en désalinisation, rétention d'eau dans les deux barrages (quid de l'eau du Lac sur Dzaoudzi ? Potable/utilisable ou pas ?) et (je maintiens), récup d'eau de pluie pour les usages non alimentaires, comme aux Tuamotus (ou comme très justement mentionné dans ton article sur les Maldives).

 

Consommation :

Alimentaire : impératif de respect des normes sanitaires. Eau sanitaire produite réservée exclusivement à ces usages alim.

Non alimentaires : développement des toilettes sèches. Utilisation des eaux de pluie récupérées pour les usages douche/lave linge/arrosage potagers ou vivriés.

 

Retraitement des eaux usées :

Assainissement, des solutions en structures de lagunage sont efficaces, rapides à mettre en place et peu chères (bémol, elles échappent aux consortiums de l'assainissement/distribution...).

Développer un réseau de points de vidages des eaux usées raccordés aux stations d'épuration (évite les eaux stagnantes, la dégradation des sols par ravinement et la prolifération des moustiques vecteurs de saloperies).

Revoir les pertes de collectes d'eaux usées jusqu'aux stations d'épuration.

 

Problèmes structurels :

Historique et économique : La structuration de la distribution de biens dans les îles d'Outre-Mer Françaises est noyautée par une poignée de propriétaires qui empêchent l'accès à des biens à un tarif décent (Cf, ton exemple de cuves de 500 litres qui coutent 750 euros !!! Je veux bien que Mayotte soit loin de tout mais moins que la Polynésie Française or, chacun a sa cuve de plusieurs m3...). Dans les îles, tout est plus cher, je veux bien, mais quand même...

Quid de l'octroi de mer ? est-il toujours en vigueur à Mayotte ?

 

Rapport au respect de l'environnement : Ne pas tout jeter n'importe où, ça finit à la mer. (problèmes non spécifique à Mayotte, L'Egypte, le Maroc, Marseille ou autre, c'est pareil).

 

Certes, on ne peut pas comparer le niveau de développement des Seychelles et de Mayotte, mais certaines de ces îles sont relativement comparables. Une vraie différence, c'est la densité de population et le mitage des "habitations" pas toujours pérennes. Mais à Bora Bora, il y a des compatriotes qui vivent dans des cases en tôle sur un sol de terre battue, c'est pas le paradis non plus là-bas.

 

re,

 

merci pour ta longue réponse.

 

Mayotte fait 75 km de long et au maxi, 30 de large.

Nous sommes dépendants de la météo ; si tu recherches dans le forum, en 2009, j'écrivais ici, "el nino is back"... l'eau de mer à 32° fin mars.. là, elle est à 29, jusque dans la zone des 50.

 

Tout ceci pour te dire, simplement, que si l'eau ne tombe pas du ciel, elle nous entoure.

Comme dans les iles isolées, la solution, c'est le dessalement.

Il pourrait y avoir les osmoseurs.... mais, si les (de mémoire) 150 000 foyers déclarés achetent/ont un osmoseur, qui pompe 500 w heures à minima, c'est du coté electrique que va se trouver le probleme.

 

Je pense, que sans faire affront au prefet, tu peux croire qu'il a pris sa décision en s'appuyant sur des avis scientifiques.

Par exemple, le lac Dziani, sur petite terre, est sacré ; il est en contact avec l'ocean, à travers la roche (faible variation de la hauteur d'eau selon les marées) ; il est tres acide (donc rien à en tirer) https://planet-terre.ens-lyon.fr/ressource/ecosysteme-Dziani-Dzaha.xml

 

l'octroi de mer est toujours en vigueur et il le faut !

l'octroi de mer est une taxe qui revient aux communes ...

L'ordre d'idée, ici, c'est 600 000 habitants et 10 à 15 000 qui paient l'impots ; les autres sont soit clandestins, mineurs ou pauvres. Donc, pour financer les écoles ou gymnases, les biens communs dans les municipalités, il faut trouver de l'argent...

la chereté des prix ? https://www.clicanoo.re/article/economie/2024/01/13/vent-dinquietude-sur-leconomie-pei-65a1ef92aa7be

 

 

là, on est dans l'urgence d'une reaction ; le temps de la reflexion, les incompetents du syndicat des eaux l'ont perdu...

 

Il est prévu plusieurs usines... qui vont faire l'objet d'études pour leur implantation, mais, quand la crise sera passée.

Les élections, ici, sont particulieres (à comprendre dans le mauvais sens) ; on élit des gens parce qu'ils sont de la famille, des amis, des gens qui nous ont fait des promesses d'emploi, pas pour ce qu'ils savent faire.. et on se retrouve avec des mauvais aux manettes.

 

Ces anes n'ont jamais integré que Mayotte est la plus grande maternité de France, voire d'Europe, avec 32 naissances par jour (une classe, tous les jours), ou 10 à 12 000 naissances par an.

Depuis la derniere crise, en 2017, il y a eu 60 000 naissances, plus les clandestins comoriens (les Africains viennent se faire enregistrer, c'est donc facile d'avoir le chiffre (un gros millier, cette derniere année) ; concernant les comoriens, la prefecture estime à 40-45 000 le nombre d'arrivants par an... dont une partie est reconduite).

 

95% des maisons ne sont pas construites par des entreprises (le beton, ça consomme de l'eau), au black...

77% des gamins qui rentrent en 6eme ne savent ni lire ni écrire...

dis toi que pour les adultes, c'est autour de 70%

plus de la moitié des habitants ne savent ni lire ni écrire.

Pour faire passer des messages, il faut rester simpliste et encore, tu n'es pas certain d'etre compris.

 

c'est un chantier qui est loin des bases métropolitaines

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