Plongeur expérimenté, avez vous néanmoins déjà paniqué ?

[PlongeurSDF]

il y a 34 minutes, Jeff__06 a dit :

Comme tu dis, quand le petit vélo s'emballe, c'est pas bon. Sois on arrive à se raisonner, sois on stoppe tout avant que ça dégénère.

Malheureusement la panique est une réaction chimique résultant d’une situation multi-fatorielle.

 

La « raison » n’a donc pas bcp de place à ce moment là. En revanche les automatismes, la qualité de la formation et des entraînements sont une  meilleure garantie de réchappe.

[Jeff__06]

il y a 3 minutes, PlongeurSDF a dit :

Malheureusement la panique est une réaction chimique résultant d’une situation multi-fatorielle.

 

La « raison » n’a donc pas bcp de place à ce moment là. En revanche les automatismes, la qualité de la formation et des entraînements sont une  meilleure garantie de réchappe.

Pour moi, le petit vélo qui s'emballe, c'est pas encore la panique, mais c'est ce qui va t'amener à la panique. Donc en t'appuyant sur ton expérience, ton entrainement ta condition mentale et physique, tu peux arriver à reprendre la main avant que ça dégénère.

Le truc c'est de justement ne pas laisser le petit vélo trop s'emballer ou faire l'autruche par rapport au petit vélo car après, c'est beaucoup plus compliqué, voir trop tard.

 

A+

 

Jeff

 

[bardass]

Autre mauvaise expérience vécue il y un peu plus de un mois.

Il ne s’agit pas d'une panique mais d’une mauvaise gestion de la plongée qui nécessite ensuite de réfléchir et de faire des choix, que l’on peut toujours critiquer et améliorer au sec.

 

une plongée recycleur trimix en lac dans la zone des 90m, avec un de mes équipiers habituels.

c’est une plongée que l’on connait très bien, on l’a déjà fait 4 ou 5 fois ensemble.

on part sur une immersion d’environ 100 minutes, avec 20 minutes fond (la descente est une pente douce, il nous faut 9 minutes pour arriver au fond en palmant sans discontinuer), une remontée à 40m pendant 5 minutes, le temps de plongée est alors de 30 minutes et on attaque ensuite les paliers pour 60 à 70 minutes.

On part main gauche pendant 50 minutes pour revenir main droite pendant 50 minutes.

Assez simple.

 

Aucun souci à la descente, on arrive à 90m, on part main gauche.

Ai bout de quelques minutes au fond, je constate que je n’arrive pas à maintenir ma ppO2 (triton, recycleur à injection d’oxygène manuel), alors qu’a cette profondeur, cela doit être facile grâce à la pression extérieure. Or la ppO2 tombe rapidement en dessous de 1b. Plusieurs possibilités à cela :

1- il y a injection de diluant non souhaitée. Le diluant est un gros trimix (7/77), pas le plus adapté à la plongée mais je n'avais que ça en stock.

Je vérifie : le flow stop du diluant est bien fermé, il n’y a donc pas d’injection à l’inspiration

2- le robinet d’oxygène est fermé. Je vérifie le mano, il y a du gaz, et le volant de robinet, il est bien ouvert

3- la buse de la fuite constante d’oxygène est bouchée. J’ai vérifié ce point avant de m’immerger (un accident mortel récent me rend très pointilleux sur ce point), il n’y avait aucun souci sur la buse avant mon immersion.

4- le flow stop de la fuite constante d'oxygène est fermé. Donc, si l’arrivée d'oxygène est fermé, rien ne passe par la bus et mon mélange s’appauvrit au fil des minutes. Je vérifie : le flow stop d’oxygène est bien ouvert vers le haut. Il n’y a donc pas de blocage à l’arrivée d’oxygène

 

Ça m’énerve de constater que quoi que je fasse, la ppO2 chute.

J’injecte de l’oxygène manuellement bien plus que d’habitude, Je focalise dessus.

je ferme le diluant pour être certain qu’il n’y ait plus d’injection non souhaitée.

Je suis toujours à 90m de fond, on n’a pas dépassé le temps fond habituel et je constate que j’ai maintenant une DTR de 80 minutes alors qu’elle aurait dû être de 60 minutes à ce moment.

Et mon mano d’oxy est tombé à 80b alors qu’il aurait dû être en 110 et 120b (je ne suis parti qu’avec 130b au départ, 1e erreur de ma part).

Sur une plongée complète, je consomme en moyenne 1b par minute d'oxygène (1,5l/min).

Sachant que la consommation d’oxygène est faible en profondeur parce que la consigne de maintien de ppO2 est de 1,2b et qu’elle est facilement atteinte grâce à la profondeur et que cette consommation augmente en remontant vers la surface  car on cherche à augmenter la ppO2 d’oxygène pour raccourcir les paliers avec une profondeur qui diminue.

Je calcule assez facilement que je vais être à court d’oxygène avant la fin des paliers.

Sur le principe, ce n’est pas si grave car j’ai mes bailout de secours.

Mais ça m’emmerde …

J’indique à mon équipier une remontée immédiate sans l’arrêt habituel à 40m. Et au lieu de continuer main gauche comme d’habitude, je lui montre le retour vers notre point de départ.

Mon objectif est de faire le dernier et le plus long palier à 6m à notre point de départ, posé comme une merde à 6m pour faire un minimum d’effort et me concentrer sur ma ventilation pour consommer le moins possible.

Ça va être chiant d’attendre pendant presque 45 minutes sans bouger, alors que d’habitude on se balade, mais j’ai une veste chauffante, je serai au chaud.

Je montre mon mano d’oxy à mon équipier et lui indique que je vais tomber en panne d’oxy. Il ne comprend pas car il voit l’aiguille encore dans le vert, mais il comprend vite quand je lui donne ma DTR. Elle a encore augmenté durant la remontée à 36m pour le premier palier, la DTR dépasse maintenant les 90 minutes.

Pour la diminuer, je décide de modifier mon Gf haut de 50/75 à 50/85.

Je raccourcis les paliers d’environ 10 minutes. Mon équipier lui est en 50/80, il a bien moins de paliers que moi, il a correctement tenu sa ppO2.

Je décide aussi de ne pas monter ma ppO2 à 1,5b durant les paliers mais de la maintenir à 1,2b. Afin de consommer mois d’oxy.

C’est un choix qui va impacter la durée de désat, donc la consommation au final. Mais moins que si je cherche à maintenir une grosse ppO2 surtout avec un diluant très hypoxique.

Je re vérifie pour la x ième fois mon flow stop d’oxy, il est bien ouvert mais je sens l'élastique de maintien du mano sous mes doigts.

Depuis le début de la remontée, je tiens ma ppO2, je constate maintenant qu’elle est bien stable à profondeur constante, ce qui veut dire que la fuite constante fonctionne.

enfin …

On arrive à notre point de départ, il me reste un peu plus de 45 minutes de palier à 6m et environ 50b d’oxy.

Ça devrait tenir !

si le mano est bien calibré …

Je me pose au fond dans la vase à 6m et j’attends.

Je bouge légèrement, régulièrement la tête et les mains pour montrer à mon équipier que tout va bien.

Encore une fois, j’ai largement assez de gaz de secours pour sortir. Mais d'une part le passage sur le bailout de Nx50 va rallonger la plongée (ppO2 de 0,8b au lieu de 1,2 sur le recycleur), d’autre part mon amour propre (je sais, c’est stupide) fait que je veux ressortir détendeur en bouche.

Mon équipier tourne autour de moi, ses paliers sont terminés depuis longtemps, je lui indique que tout est ok. Il me propose même un échange de recycleur sous l’eau que je refuse.

Et je finis la plongée sur le recycleur comme je le souhaitais avec moins de 10b d’oxy.

La plongée aura duré 122 minutes au final, au lieu des 100 prévues.

 

Si j’ai rédigé ce récit qui n’a rien à voir avec une panique, c’est pour montrer que sous l’eau, une situation d’urgence nécessite de réfléchir (le recycleur permet d’aviir du temps pour cela) , de s’adapter le mieux possible en prenant des décisions les moins pires possibles en fonction de ses connaissances, de ses compétences et de son expérience.

 

Je suis sorti furieux de cette plongée, après moi évidemment.

J'en ai fait un compte rendu à destination de mon équipier et des amis en surface qui ont vu ma gueule à la sortie.

Et j’ai analysé mon matériel pour comprendre :

le flow stop du diluant avait un point dur en milieu de course, je pensais à tort qu’il était fermé alors qu’il restait ouvert. Corrigé

le flow stop de l’oxygène n’était pas ouvert jusqu’au moment où j’ai senti l’élastique de maintien du mano sous mes doigts. C’est cet élastique qui empêchait l'arrivée de l'oxygène par la fuite constante. Corrigé.

Et des erreurs de ma part au départ :

un diluant non adapté. Ainsi un trimix 10/50 aurait diminuer de 20 minutes la durée des paliers

un bloc oxy à 130b au lieu de 200b (à cause de la plongée de la veille). Je ne ferai plus sur une profonde …

et sous l’eau :

focaliser sur un problème au point de me laisser déborder sur ma planification

insister pour trouver une solution logique alors que le plus simple eut été d'arrêter la plongée et de chercher les raisons plus tard au sec.

 

 

 

[nics]

Toujours se rappeler que:

1° on est en milieu hostile.

2° le premier signe d'intelligence est d'être capable de renoncer. 

[puce d'eau]

Bonjour, je ne parlerai pas de peur panique car j'ai réussi à la maitriser.Il y a 4 ans aux Philippines ,une dizaine de mn que l'on était à -28m et j'ai été prise d'une énorme quinte de toux incontrôlable au début.. J'en pleurai dans le masque . Mon guide avec le reste de la palanquée ne s'est aperçu de rien et je me suis retrouvée seule. A un moment je me suis posée la question -ça va passer ou je remonte ?

J'ai commencé une remontée lente de quelques mètres et puis j'ai eu l'idée de prendre une bonne respiration, j'ai enlevé mon détendeur et j'ai bu des gorgées d'eau de mer . Miraculeusement au bout de la 3ème ou 4ème cela a complètement calmé la quinte de toux .

Entre temps mon guide ne me voyant plus était revenu vers moi . Petit moment de stress quand même qui a duré 3 ou 4 mn, mais j'ai bien fini ma plongée. Le même souci ,mais un peu moins violent s'est reproduit 2 jours plus tard et je me suis demandée si le gonflage des blocs s'était fait dans de bonnes conditions ?!

 

[Jeff__06]

Il y a 22 heures, bardass a dit :

 

focaliser sur un problème au point de se laisser déborder 

 

C'est ce qui m'est arrivé sur une plongée, panne de diluant, passage BO, clampage du BO sur la boucle; remontée sur la boucle, et au démarrage des paliers, repassage sur BO car ma boucle est collapsée. J'ai réfléchi pendant toute la durée du palier, pourquoi mon adv n'injecte pas ?

Bah oui gros naze, ta boucle et donc l'ADV n'est plus clampée sur le même détendeur, donc ça marche pas !!

J'ai focalisé sur ce point à fond, alors que J'avais encore plein de solution possible, mais à ce moment là, peut-être parce que je n'étais pas en situation de détresse, mon cerveau s'est arrêté à la solution BO. alors que je pouvais injecter en manuel à partir de mon BO et surtout au palier de 6 m, injecté en Oxy comme je le fais d'habitude pour monter ma PPo2.

 

Des fois, tu te demandes,,  pourquoi j'ai fait ça ?!!!

 

A+

 

Jeff

 

 

 

[crouton]

Le 06/12/2024 à 17:00, Jeff__06 a dit :

[...] J'en suis là de ma réflexion quand je vois la bouée couler comme une pierre avec nous quatre accroché au bout.

Merde le zodiac amarré à lâcher la bouée (un bidon de 10 ou 20 litres).

Tout va très vite dans ma tête, il faut que le bidon remonte rapidos pour que le pilote le voit avant la nuit complète.

Je fais signe aux collègues, on descend, le point d'ancrage est à 10-15 mètres, on est tous en recycleur, une fois tous en bas la bouée remontera, le zodiac s'amarrera et roule ma poule.

[...]

Je ne comprends pas comment une bouée peut couler...

... ni pourquoi il est nécessaire que vous descendiez au fond pour que la bouée remonte.

J'avoue que si tu peux développer, ça m'intéresse...

[pmk]

De ce que je comprends :

il y a 3 minutes, crouton a dit :

Je ne comprends pas comment une bouée peut couler...

Le poids des plongeurs plus le courant.

 

il y a 4 minutes, crouton a dit :

ni pourquoi il est nécessaire que vous descendiez au fond pour que la bouée remonte.

S'ils lâchent le bout pour laisser la bouée remonter, ils partent en dérive. Sauf à être posé près du point d'ancrage.

[jppsonia]

bonjours à tous,

moi belle frayeur il y a 4 an, site Rivaz gare lac Léman(en solo)en semaine. bi 12l avec déco, belles vagues(et oui) qui vienne frapper la page en devers, plage cailloux moyens.

au moment de rentrer dans l'eau 50cm d'eau je me fais balayer par une vague, je me retrouve allonger sur le dos le bi enfoncer dans les cailloux, et les vagues qui déferlaient sans arrêt, heureusement j'avais le détendeur en bouche, les palmes en mains, sinon j'aurai fini noyer à coup sur.

j'ai mis 30 mn pour m'en sortir, car impossible d'enlever le harnais (aprés j'ai eu un harnais déclipsable),le poids du bi et équipement avoisiner les 70 kg donc une fois dans les cailloux trop chaud de bouger, aprés réflexion j'attendais que la vague arrive pour pousser avec mes pieds cm par cm , je peux vous dire que c'était super long.

[girominot]

20 hours ago, jppsonia said:

bonjours à tous,

moi belle frayeur il y a 4 an, site Rivaz gare lac Léman(en solo)en semaine. bi 12l avec déco, belles vagues(et oui) qui vienne frapper la page en devers, plage cailloux moyens.

au moment de rentrer dans l'eau 50cm d'eau je me fais balayer par une vague, je me retrouve allonger sur le dos le bi enfoncer dans les cailloux, et les vagues qui déferlaient sans arrêt, heureusement j'avais le détendeur en bouche, les palmes en mains, sinon j'aurai fini noyer à coup sur.

j'ai mis 30 mn pour m'en sortir, car impossible d'enlever le harnais (aprés j'ai eu un harnais déclipsable),le poids du bi et équipement avoisiner les 70 kg donc une fois dans les cailloux trop chaud de bouger, aprés réflexion j'attendais que la vague arrive pour pousser avec mes pieds cm par cm , je peux vous dire que c'était super long.

Pas dole du tout mais ça fait penser à une tortue sur le dos. 

Ciao

[nics]

Le 12/12/2024 à 18:57, jppsonia a dit :

bonjours à tous,

moi belle frayeur il y a 4 an, site Rivaz gare lac Léman(en solo)en semaine. bi 12l avec déco, belles vagues(et oui) qui vienne frapper la page en devers, plage cailloux moyens.

au moment de rentrer dans l'eau 50cm d'eau je me fais balayer par une vague, je me retrouve allonger sur le dos le bi enfoncer dans les cailloux, et les vagues qui déferlaient sans arrêt, heureusement j'avais le détendeur en bouche, les palmes en mains,

sinon j'aurai fini noyer à coup sur.

J'avais un pote à qui s'est arrivé, mais son détendeur était sous le bi...

Il s'en est sorti, mais après le 2e spasme...

 

Le 12/12/2024 à 18:57, jppsonia a dit :

j'ai mis 30 mn pour m'en sortir, car impossible d'enlever le harnais (aprés j'ai eu un harnais déclipsable),le poids du bi et équipement avoisiner les 70 kg donc une fois dans les cailloux trop chaud de bouger, aprés réflexion j'attendais que la vague arrive pour pousser avec mes pieds cm par cm , je peux vous dire que c'était super long.

 

Dans un cas pareil :

[jppsonia]

Il y a 2 heures, nics a dit :

J'avais un pote à qui s'est arrivé, mais son détendeur était sous le bi...

Il s'en est sorti, mais après le 2e spasme...

 

 

Dans un cas pareil :

• tu vois toute expérience est bonne à prendre, c'est vrai que j'y ai pas pensé, alors que cela m'aurai fait gagné du temps et surtout de la sécurité, merci à toi.

[stef75]

Le 03/12/2024 à 12:37, pmk a dit :

Au retour de la zone profonde de Saint George, je me suis retrouvé dans un cul de sac, dans une touille pas possible. Du vrai Zéro visi.

 

C'est quel endroit ? C'était pourri la visi où c'est suite à un incident ? Ca me rappelle la fois avec le meg à saint G juste avant la descente à 70, piégé par la tête du meg dans le fil et la ppo2 auto qui me faisait faire des yoyo  j'avais touillé ma race.

 

 

[nics]

Le 12/12/2024 à 18:57, jppsonia a dit :

il y a 4 an, site Rivaz gare lac Léman(en solo)en semaine. bi 12l avec déco, belles vagues(et oui) qui vienne frapper la page en devers, plage cailloux moyens.

au moment de rentrer dans l'eau 50cm d'eau

Et tu as ainsi appris qu'il ne faut pas se mettre à l'eau avec ses décos  accrochées quand il y a des vagues...

 

...et que suivant la taille des vagues, il ne faut simplement pas se mettre à l'eau...

[christophe 38]

il y a 14 minutes, nics a dit :

Et tu as ainsi appris qu'il ne faut pas se mettre à l'eau avec ses décos  accrochées quand il y a des vagues...

 

...et que suivant la taille des vagues, il ne faut simplement pas se mettre à l'eau...

et, que, s'il est parfois "facile" de se mettre à l'eau, il faut "reflechir" à la facilité d'en sortir (je m'imagine, sautant à l'eau, depuis un bateau, à l'arret, avec 40 km/h de vent et une houle de 2 m. Il "suffit" de se laisser tomber. Mais, pour la récuperation, la dérive au vent du bateau est plus rapide que mon palmage... la houle me fait monter au niveau du pont ou compter les pales d'hélice... compliquant la sortie, ou la rendant impossible, en mer  (apres, au niveau "aide" "reflexion", décapelage dans l'eau, accrochage du matos à un bout', un trainard ; il n'y a plus que le bonhomme à remonter, sans le matos... peut etre..)

 

l'experience, pour moi, c'est la somme des erreurs (les notres, celles des autres, aussi, que l'on essaie de ne pas renouveler)