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Plongeur.com - Le site de la plongée sous marine

Épaves de Presque Ile


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Après un retour il me semble de bon ton de partager des plongées et qui sait de donner envies à certains de traverser l'Atlantique.

Le contexte
Il y a 8 mois, un groupe qui part plonger dans le lac Huron à Presque Isle dans le Michigan propose à ma binôme et moi de se joindre à eux.
Les grands lac sont plutot des mini mers intérieure mais en eau douce qui préserve particuliérement bien les épaves. Je vise en particulier des 3 mats avec les mats encore debouts, superbement photographiés par Becky Kagan Schott.
A titre de comparaison, le lac Léman fait 580km2, le lac Huron 59 590 km2.

Cette destination fait partie de mes 3 dream dives que j'espère pouvoir faire dans ma vie. Je dis immédiatement oui et presse ma bonôme de dire oui également.
C'est normalement quelque chose qui s'organise 2ans d'avance et le bateau ne peut prendre que 6 plongeurs à la fois.
Après quelques échanges d'organisation et de plannification nous voici donc partis pour 4 jours de plongée avancées (pour nous en tout cas Trimix, CCR).
Nous établissons 2 teams selon ceux qui ont l'habitude de plonger ensemble.
Une team Liberty (side et back) et une team mélangée (rEvo, Optima et Sidewinder).
La team Liberty roulera sur des GFs 50/60, nous sommes sur du 50/70.
Les runtimes sont de 1h30 avec 20 à 30 min au fond. 1 à 2 plongées par jour.


 

Jour 1
Arrivé à 4h du matin après 14h de route, nous nous réveillons à 6h30 pour aller au bateau. Celui-ci est assez large et nous installons nos nombreuses bouteilles (4 BailOut par plongeurs en plus des CCR) et nos recycleurs.
Nous faisons nos, nombreuses mais nécessaires, vérification et quittons le port.
Le vent est supposé se calmé mais est déjà très léger et nous voyageons tranquilement sur le site.

Un des plongeurs a le mal de mer et se met à l'eau rapidement tel que prévu. Il doit mettre ses bouteilles avant d'aller attendre sa binôme à 6m où ca brasse moins.
Nous observons que ses contre poumons sont mal fixés mais il ne semble pas nous entendre. Sa buddy light nous indique un instant que sa PO2 descend trop bas mais revient rapidement au vert ce qui nous confirme qu'il a le controle de la situation.
Sa binôme nous dit qu'elle pourra les refixer une fois qu'elle l'aura rejoint.
Une des mes binômes se met aussi à l'eau car les vagues grossissent et son visage blanchit. Elle est suivi rapidement de la 2e en Liberty.
Le premier plongeur continue à mettre ses BO et s'éloigne doucement de la corde pendant que nous passons les bouteilles.
Nous lui faisons signe de se rapprocher et je commence à sentir le mal de mer également.

Le capitaine lui lance une autre corde mais il fait le signe tout va bien et palme en direction de la corde principale en se replacant à 2m de la bouée au bout de celle-ci.

Mon binôme encore sur le bateau fait passer les BOs pendant que j'observe le plongeur qui n'a toujours pas rattrapé la corde. Il fait plusieurs signe OK et continue d'attacher ses bouteilles.
En l'espace de 15s il envoie un signe OK puis PAS OK (bras qui monte et descend mais calmement). Je lui répond et informe le capitaine ainsi que mon binôme.
Mon binôme veut fermer son dry pour aller le rejoindre mais abandonne le projet faute de tuba laissé dans la voiture.
De mon côté j'enfile rapidement mon Sidewinder mais le plongeur a commencé à dériver et nous décidons d'aller le chercher en bateau.


Comme dans les pratiques je le garde en visuel (il continue à faire réguliérement le signe NON OK) et je note le cap pendant que mon binômes aident les plongeuses à sortir et se déséquiper.
Pas comme dans les pratiques mon mal de mer reprend et j'apprécie d'être sur le bord du bateau.
Après quelques minutes (4, 5 max) nous sommes tous à bord et même si j'ai pensé l'avoir perdu une fois où deux, je le vois encore entre les vagues.
Après avoir pris le bon cap, le capitaine finit par le voir.
Nous récupérons le plonguer épuisé et décidons au vu du vent et des meilleures prévisions pour le lendemain d'annuler les plongées de la journée.
Je passerai le retour (30min) la tête dans une bassine mais tout le monde est sain et sauf :).
 

Un premier debriefing identifie quelques points de réussite:
 
Bonnes récations et bonne communication. Dès que nous avons fait signe demi tour les 2 plongeuses sont sorties (dont une en demandant si c'était une blague car elle venait de fixer ses bouteilles).
Tout le monde s'est senti libre d'annuler et accepte bien que la météo n'est pas une science exacte
Super efficace pour localiser le plongeur et sortrir le monde de l'eau.


Et bien sur quelques points d'amélioration :
 
Revoir notre façon de mettre les bouteilles ou sauter à l'eau avec les bouteilles car avec la houle et la configuration du bateau cela fut compliqué pour ceux qui se sont mis à l'eau.
Ne pas s'habiller trop tot pour mon binôme et moi car nous sommes sorti trempés de nos dry même si nous n'avons pas mis un pied dans l'eau.
Si on part en derive sortir le SMB si possible. Le plongeur était surement épuisé mais cela nous aurait grandement faciliter la tache.

N'hésitez pas si vous avez des conseils 🙂

Jour 2
Après une nuit de sommeil et un cachet pour le mal de mer nous voilà prêt pour une journée moins venteuse.
En arrivant au port on constate que les bateaux de pêche qui la veille nous ont demandé pourquoi on était sortis, sortent ce matin.
Nous faisons nos vérifications avant de partir pour être sur de tout avoir et partont plein d'espoirs.
Nous arrivons sur le Cornelia B. Windiate avec des maigres vagues qui nous font tout de suite apprécier notre choix de la veille.
Les plongeurs sensibles à la houle sont les premiers dans l'eau et cette fois-ci aucun ne part à la dérive.
La mise à l'eau peu se faire tranquilement. Montage des bouteille assis les pieds dans l'eau puis attache des BOs dans l'eau.
Une fois les validations dans l'eau faites (Diluant, O2, déploiement de long hose...), nous partons sur la corde et en dehors d'un arrêt pour le bubble check la descente se fait rapidement.
Arrivé au fond l'épave se dévoile, immense, extrémement bien conservée avec sa cabine arrière encore bien visible. Ses mats sont fiérement dressé au-delà de ce que nous pouvons voir.
C'est un véritable voyage dans le temps. Nous voilà de retour à l'époque où les marins étaient des explorateurs et n'avons aucun mal à imaginère les voiles descendre le long des trois mats.
Le gouvernail est immense et le canot de sauvetage tombé à côté est en fait une très grande barque.
Après un tour de repérage, nous nous installons pour faire quelque photos. Grâce au fond moins creux que plannifié, nous pouvons dépasser les 25 minutes mais après 40 min la réalité nous rattrape.
Ma binôme indique de faire demi-tour alors que je lui propose d'aller voir la deuxième ancre et à regret nous quittons le fond.
S'en suivra alors une petite discussion entre mes 2 binômes car une veux comprendre ses cellules et l'autre indique (à raison) qu'il faut remonter et que ce n'est pas le temps.
Cela nous coutera quelques minutes de plus en décompression. Rien de problématique mais nous dépasserons le temps max de plongée prévue (bien qu'en ayant toujours assez de gaz pour ressortir).
Après presque 1h de déocmpression, nous approchons de la surface et la corde qui nous servait de repère devient un véritable problème car elle a des variations de hauteur de plusieurs mètres. Nous nous retrouvons à faire des aller-retours sur celle-ci au grès des courant et du vent qui la font descendre ou remontée.
A la sortie nous sommes content de retrouver le reste des plongeurs et le capitaine qui nous aide à sortir nos bouteilles et nous permettent ainsi de sortir sans effort.

_SIG1135.jpg

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_SIG1179.jpg

Edited by signix
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il y a 28 minutes, signix a dit :

N'hésitez pas si vous avez des conseils

Pas de conseil mais une remarque.

Je pars quasi systématiquement avec les BO et le DPV accrochés sur moi. En semibrigide ça ne pose pas de problème.  En "barge", c'est plus délicat car il faut rester debout et se déplacer chargé mais ça le fait, surtout s'il y a une assistance.

Les rares fois où je ne le fais pas, il faut que les conditions de mer soient bonnes (pas de vague et de courant) pour pouvoir rester au cul du bateau et me faire passer le matos.

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il y a une heure, signix a dit :

Les runtimes sont de 1h30 avec 20 à 30 min au fond. 

nous installons nos nombreuses bouteilles (4 BailOut par plongeurs en plus des CCR)

4 BailOut chacun ? Vous avez prévu large, non ?
Ou étaient des petits volumes à 200 bars ?
A moins que ce soit en raison des conditions (froid... ?) ?

Edited by Olivier_V
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Je n'ai pas vu la profondeur dans le post. Mais d'après wikipedia, le Cornelia B. Windiate est sur 56m, c'est bien ça ?

4 BO, c'est pas un peu "overkill" pour cette plongée ?

A titre d'exemple, ce week-end si la météo le permet j'ai 2 plongées trimix a Cherbourg sur des épaves dans la zone des 60m. On part avec 2, voire 3 BO.

Edited by pmk
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Concernant les BO.

Pour remonter de 60m, tu as besoin d'un helitrox qui va te ramener jusqu'au premiers paliers en ne nécessitant que quelque dizaine de bar.

Une fois au palier, avec un nitrox léger pour être pris "profond", un gros BO permettra sans problème de finir le palier. On peut raccourcir les paliers et limiter les volumes en prenant un nitrox chargé en oxy, voire de l'oxy.

Donc pas vraiment d'intérêt à avoir un 4ieme BO.

Et ça, sans compter sur le (ou les) binôme(s) porteur(s) de gaz.

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@pmk Je fonctionne comme toi et avais plus haut la même question... Avec 2 BO Carbondive bien gonflés ça laisse de quoi voir venir...

 

Peut-être ont-ils mis le "paquet" en raison des conditions sombres et surtout froides, donc prévu une surconsommation en cas de pépin ?

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pour des plongées carrées à 56m 30 minutes fond, je pars avec 2 bailouts (dans mes gaz dispo, j'ai un 18/40 et un Nx50) : 600l consommé sur le Tx 18/40 (conso 30l/min), 2000L sur le Nx50 (conso 20l/min)

 

partir avec trop de matériel est souvent contre productif

Edited by bardass
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@bardass Pour une 70 m 20 minutes fond tu prends encore la même chose, c'est bien ça ?
Au delà (en temps) tu ajoutes un Nitrox 80 ?

il y a 2 minutes, El_TiTeP a dit :

Peut-être une exigence nord-américaine... ?

C'est vrai que sur les standards de formation TDI c'est 40 L/min sur bail out...

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il y a 2 minutes, Olivier_V a dit :

@bardass Pour une 70 m 20 minutes fond tu prends encore la même chose, c'est bien ça ?
Au delà (en temps) tu ajoutes un Nitrox 80 ?

C'est vrai que sur les standards de formation TDI c'est 40 L/min sur bail out...

 

l'engagement 70m/20min est moindre que pour 56m/30min
je ne change rien à mes bail out pour une plongée 70m/20min ou 80m/18min

je connais les standard TDI, étant formé chez TDI. Et chez IANTD.

Mais il faut être réaliste : je me connais bien, je connais ma gestion du stress.

je veux bien être stressé quand une merde arrive au fond sur le recycleur (d'où les 30l/min dans ma planif, mais même avec 40l/min, ça passe large) mais je sais aussi reprendre mes esprits au bout de quelques minutes (d'où les 20l/min alors que je suis plutôt à 15-17l).
D'autre part, tu peux aussi jouer sur ton GF haut pour limiter ta durée de remontée (cela m'est arrivé il y a peu à cause d'un souci d'oxygène sur le recycleur).
Et tu peux aussi mutualiser les gaz avec ton équipier si tu pars en équipe.

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il y a 26 minutes, bardass a dit :

pour des plongées carrées à 56m 30 minutes fond, je pars avec 2 bailouts (dans mes gaz dispo, j'ai un 18/40 et un Nx50) : 600l consommé sur le Tx 18/40 (conso 30l/min), 2000L sur le Nx50 (conso 20l/min)

J'utilise la même configuration sur les plongées "normo" (et un peu plus). Le mélange des BO peut varier un peu en fonction des retopages des blocs. Pour la conso, j'utilise 40/50l/min pour le trimix et 25 l/min pour le nitrox.

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