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17/03/2008   par Plongeur.com

Essai photo : Sea&Sea DX-1G « Voyagez léger ! »

Présentation

Sea&Sea est un concepteur d'appareils photo, de flashes et de caissons étanches. Au siècle dernier, cette marque était surtout connue pour ses appareils 35mm (argentiques donc...), seule véritable alternative abordable à la domination des Nikonos et des reflex en caisson. Actuellement cette marque développe des flashes, des caissons pour reflex, de nombreux accessoires (bras, optiques...) et des appareils photo numeriques (APN) en caissons étanches. Pour ces derniers Sea&Sea utilise des APN existants pour élaborer un système de caisson et d'accessoires sur mesure. L'avantage de cette approche est que le caisson est construit « au plus près » de l'appareil par un spécialiste de la photo sous-marine, ce qui garantie une compacité et une ergonomie que l'on ne retrouve pas sur les caissons des constructeurs d'APN.

L'appareil

Sea & sea 1g

Le 1G comparé ici à un Olympus C-5060WZ Sea & sea dx-1g Comparatif dx-1g Pour le modèle qui nous concerne Sea&Sea a travaillé avec la marque RICOH Cette marque, moins connue que les ténors de la photo que sont Nikon, Canon ou Olympus est tout de même intéressante dans la mesure où elle ose concevoir des appareils sortant des sentiers battus. Par exemple le GRD, APN "expert" à focale fixe (28mm/2,5), sorte d'ovni dans le monde des prêt-à-photographier qui possède un mode tout manuel et un grain à 400 ISO qui ravi les fans du noir et blanc ! C'est son petit frère qui nous interesse ici : le Caplio GX100 rebaptisé 1G par Sea&Sea Ce dernier reprend la compacité, l'habit noir et l'ergonomie du GRD mais est doté d'un zoom 24-72mm/1:2,5-4,4. L'écran de 2,5 pouces est visible à 170° et rappelle tout les parametres de prise de vue. Le capteur est un CCD 1,75" pouce de 10 Mpixels stabilisé. Le mode manuel est complet (vitesse, ouverture et mise au point) Il comporte plusieurs modes (priorité ouverture, automatique, scene) mais pas de priorité vitesse. Il permet d'enregistrer en RAW (au format DNG) + JPG. Le seul point qui différencie le 1G et le Ricoh GX100, à part le logo Sea&Sea, est un mode scène Sea&Sea (filtre rouge) qui remplace le mode scène sport. L'objectif est très bon et la qualité d'image est équivalente aux autres compacts haut de gamme. Tous les réglages de vitesse/diaphragme/mise au point sont directement accessibles par molettes comme sur un reflex, donc pas de perte de temps à naviguer dans les menus ! Le mode macro est impressionnant et permet de capturer une zone de 2cm de large à 4cm de distance. Une touche adj permet de personnaliser le premier menu pour un accès rapide à 4 fonctions parmis lesquelles : choix de la sensibilité, bracketing, choix de la mesure de l'exposition, choix du style d'autofocus, balance des blancs, qualité d'image, correction de l'exposition et correction d'image (noir et blanc, sepia, netteté, contraste, intensité couleur). Deux mode "my" permettent de prérégler des configurations qui comprenent : sensibilité, taille d'image, position de zoom, distance de mise au point (map manuelle) et tous les parametres de l'appareil lorsque on a enregistré ce mode.(Qualité d'image, etc...) L'appareil intègre également un intervallometre reglable de 5s à 3h. Un mode "snap" permet de se placer en mise au point fixe pour une prise de vue tres rapide. Il propose aussi la visée au format carré qui peut être intéressante pour varier les cadrages.

Le caisson

Sea & sea dx-1g

Le DX1G comparé au Nikon D70 DX-1G vs d70 DX-1G vs d70 De forme élégante, celui-ci a le look et la taille d'un petit reflex. Sa compacité impeccable lui permet aussi une utilisation type "barroudeur" terrestre (Canoé, plage, surf, zones à embruns, etc.). Il est en plastique "fumé" noir agrémenté d'un bossage en plastique antidérapant garantissant une bonne prise en main. Sous la fenêtre du flash, deux petites cavités circulaires acceuillent des prises pour fibre optique évitant ainsi les bricolages hasardeux. Toutes les commandes de l'APN sont bien sûr reportées sur le caisson .

Vue arrière du sea&sea 1g

Le caisson intègre un diffuseur pour le flash interne pouvant être baissé ou relevé par l'intermediaire d'une molette extérieure. Une griffe permet de fixer une lampe pilote par exemple.

Sea&sea dx-1g Caisson sea&sea dx-1g

L'étanchéité est assurée par un joint torique et un verrou de sécurité. Elle est garantie jusqu'à 55 m de profondeur.

Sea&sea dx-1g et son convertisseur 16mm

Le hublot comporte un système de bayonnette permettant d'acceuillir un complement optique transformant le 24mm en 16mm. Ce dernier est également utilisable en terrestre. Sous l'eau, c'est l'équivalent d'un 20mm. Le seul râté sur ce caisson est la fenêtre sensée montrer la position de la roue des programmes. On ne peut rien voir même en plein soleil ! Heureusement que le programme est rappelé sur l'écran et, en fin de compte, ce n'est pas génant.

Dans l'eau

La mise en place de l'APN dans le caisson est sans problème, il faut juste penser à ouvrir le flash avant si on veut utiliser ce dernier. Le DX1G seul a une flottabilité négative et se manie très simplement.(poids=750g) Utilisé sans flash externe, cet ensemble présente les mêmes inconvénients que tout autre compact :
  • Flash trop proche de l'axe optique donc éclairage des particules
  • Effet d'ombre en position grand angle (qui disparaît en zoomant un peu)
  • Portée du flash très limitée
Le mode Sea&sea censé émuler un filtre rouge est sans intérêt, il vaut mieux lui préférer une balance des blancs manuelle.

image11-bis.jpg

On peut cependant réussir des images en contournant ces limitations mais les possibilités sont plus réduites. Ensemble sea&sea dx-1g + flashAvec une platine et un petit flash, la flottabilité devient positive mais on garde un ensemble compact et leger.(DX1G + platine + Flash Sea&Sea DX90YS = 2Kg ) image12.jpg L 'accès aux commandes est aisé et l'écran très confortable. La distance macro minimale au grand angle est de 1cm, elle n'est pas utilisable en caisson car vraiment trop proche de la vitre exterieure. Par contre en utilisant le zoom la distance minimale est étendue à 4cm et le rapport de grossissement est étonnant. De plus le diaphragme peut etre fermée jusqu'à 15,8, ce qui est très interessant pour une profondeur de champ plus importante. A cette distance on peut passer de la mise au point AF à la mise au point manuelle grace à la touche "fonction" située sur le dessus de l'appareil.

image14.jpg

Le point se fait donc grace au "trefle" et à une echelle de distances. On peut agrandir le sujet à l'ecran pour affiner le reglage. Deux « bizarreries » sont à noter sur cet appareil La première concerne le comportement de l'écran en mode « M » manuel. En effet, celui ci réagit en temps réel aux parametres de prise de vue (vitesse et ouverture), donc si on sous-expose volontairement (en macro par exemple), le cadrage devient difficile car la visée trop sombre ! 2 solutions pour pallier à cela :
  • utiliser une lampe pilote pour éclairer le sujet.
  • se placer en position « A » priorité ouverture et fermer le diaph à fond, la vitesse est fixe à 1/68e et l'écran reste lisible.
En photo d'ambiance ce phénomène est beaucoup moins gênant. Le second comportement étrange de cet appareil est la fermeture automatique du diaphragme lors du passage de la position grand angle à la position téléobjectif. S'il est normal que le diaph passe de 2,5 à 4,4 lors du zooming (ce sont les ouvertures max aux focales extremes), il est étrange que pour une ouverture min de 9,1 en 24mm, on se retrouve avec 15,8 en 72mm ! Il faut donc penser à ajuster la vitesse ou la puissance du flash en conséquence lorsqu'on travaille en mode M.

image15.jpg

Le 24 mm est un atout non négligeable pour ceux qui ne peuvent investir dans un grand angle et qui pourront alors acheter un petit flash, Ci-dessous un tableau comparatif des cadrages obtenus aux différentes focales, l'appareil est à environ 4m du mur photographié.

image16.jpg

Le 16mm donne encore une autre dimension.

image17.jpg

Ce complément optique est d'excellente qualité et tres homogène sur l'ensemble de l'image Il est peu encombrant et facile à retirer sous l'eau (pour passer en macro par exemple) La réactivité est excellente et l'autofocus efficace en conditions de bonne luminosité. Le stabilisateur induit un petit temps de latence avant le déclenchement; il est préférable de le désactiver, surtout si l'on utilise le flash et une vitesse suffisament élevée, En cas de problème, il est possible d'utiliser le mode "snap" qui est une mise au point fixe. Là, le déclenchement est instantané et la netteté est assurée d'environ 80cm à l'infini. Cela peut etre utile pour shooter dans le bleu sans que l'AF ne pédale dans la semoule ! Les prises de vue au flash sont ici faites en "tout manuel" c'est à dire que la vitesse est fixée et la portée du flash est règlée soit grace au diaphragme, soit grace au réglage de puissance du flash. Ici le flash est piloté par fibre optique et se met en action en même temps que le flash interne. Or ce flash interne émet un préflash afin de mesurer l'éclairement nécessaire à la scène photographiée. Il est important que le flash externe ignore le préflash (S&S DX90YS) ou le reproduise (sTTL INON). La prise de vue en RAW est possible, son défaut est d'être lente, elle necessite en effet un temps d'enregistrement de 4 à 5s entre 2 images.

Pour qui ?

L'achat d'un ensemble tel que celui-ci sous entend l'intéret du photographe pour une philosophie de type « reflex » avec une personnalisation totale des réglages et non un « point-and-shoot » classique où l'appareil est le maître. Le photographe devra également être amateur de grand angle bien sur, puisque le 1G (ou le Ricoh GX100) est l'unique appareil du marché proposant un 24mm, contrairement à la tendance actuelle qui propose des APN avec de grandes amplitudes de zoom mais démarrant le plus souvent à 35mm. Les pratiquants de macro seront comblés ! Pour les photographes préférant compacité et légèreté, le 1G est fantastique pour les images "de rue" car discret et tenant dans une poche.

Ses limites

Les fans de téléobjectifs démesurés seront limités à 70mm de focale. La sensibilité utilisable max sera de 400 ISO comme sur tous les compacts à capteur CCD Un bracketing un peu « étriqué » -0,5IL/0/+0,5IL L'assombrissement de l'écran lors des sous-exposition en mode M La lenteur d'ecriture du RAW L'absence d'un mode à priorité vitesse Son prix : Autour de 900€ appareil + caisson 300€ pour le complément optique 16mm

Conclusion

Le Sea&Sea DX1G ressemble fortement au « Nikonos » numerique que certains attendaient. Il fait bien ce qu'on attends de lui en photo sous-marine que ce soit en macro ou en ambiance avec son excellent grand angle. Il est capable de délivrer le meilleur pour peu que l'on maîtrise les paramètres de prise de vue. Sa compacité en font un outil tout terrain et très souple à l'usage. Les possibilités de post-traitement sont élargies par la gestion de fichiers Raw. Pour mieux évaluer les possibilités de cet appareil, rendez-vous sur la page Flickr de Rebecca Tse. Toutes les images sont prises avec le DX1G et deux flash Sea&Sea YS-27

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