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Rencontres plongeur

Rencontre avec Antony Lacanaud : le fondateur du premier musée subaquatique de France à Marseille
Bonne nouvelle, Marseille accueillera bientôt le premier musée subaquatique français. Plongeur.com vous propose de rencontrer Antony Lacanaud, l’homme derrière ce projet hors du commun.
Plongeur.com : Alors déjà commençons par les présentations, qui êtes-vous et comment êtes-vous arrivés à ce projet ?
Antony Lacanaud : Quand j’étais gamin, à l’âge de 12/13 ans je plongeais au Vieux Plongeur. J’ai le souvenir des sorties avec les plongeurs chevronnés qui partageaient une passion réelle. J’ai été éloigné de la mer par la vie mais ce souvenir et resté dans ma mémoire.
Après une expatriation de 3 ans au Brésil, je suis rentré à Marseille et j’ai vu les photos du musée de Jason deCaires Taylor, je me suis dit qu’un projet comme ça avait sa place à Marseille.
Dans le cadre de la capitale du sport, j’ai essayé d’y intégrer le projet. J’ai préparé un dossier et je suis allé voir Jason.
P.com : On a entendu pas mal de choses sur le projet avec semble-t-il des évolutions au fil du temps, au final, concrètement le projet c’est quoi ?
AL : Le choix de l’anse des catalans s’est imposé assez vite, Compte tenu des dimensions des statues de Taylor (plus de 3m) il fallait une certaine profondeur, le premier site envisagé était donc juste derrière la digue. La préfecture à refusé pour des raisons de sécurité : passage de bateau, pécheurs, éloignement de la plage, profondeur, proximité des posidonies, etc…
La préfecture maritime nous a demandé de trouver un site plus approprié. On s’est réorienté vers un site plus proche de la plage. Dans la zone d’interdiction des engins motorisé, à 5m de profondeur. On a aussi évité de s’approcher des herbiers de posidonies qu’il fallait protéger.
Au final la zone fait 20m par 20m donc 400m², à 100 mètres de la plage et 70m du premier point de repli. Il Ya dix emplacements prévus pour les sculptures. Le but étant de les placer au mieux par rapport aux éléments (soleil, courant).
Suite aux différents délais et aux changements, Jason s’est retiré du projet et ce sont 10 artistes locaux qui proposeront leurs sculptures, ce qui permet de donner un ancrage encore plus local au projet.
L'anse des catalans
P.com : Et du coup, vous visez une ouverture quand ?
AL : Les sculptures seront installées au mois de mai, l’ouverture fera l’objet d’un vernissage sur la plage des catalans, le 8 juin pour la journée mondiale des océans.
Les artistes seront présents pour expliquer leur démarche et présenter leurs offres.
Ça sera l’occasion de présenter le site aux enfants du collège Gaston déferre et de rendre un hommage à Falco.
P.com : On imagine qu’il y a eu pas mal de difficultés, quels-ont été les points le plus compliqués à contourner ?
AL : Au début j’ignorais complètement qu’il fallait des autorisations publiques, des bureaux d’études, etc… Autant dire que la surprise a été grande.
Avec le recul, ces étapes ont été une chance pour mieux définir le sujet et permettre de le rendre plus ouvert à tous. En particulier le projet comporte maintenant une vraie dimension pédagogique pour les élèves des établissements de la région, ainsi qu’un volet important de sensibilisation à l’écologie.
P.com : Donc on a 10 œuvres sur 400 m², est-ce qu’il y a des évolutions prévues dans le futur ?
AL : Pour le moment l’objectif est déjà de mettre en place le projet actuel.
Pour la suite, tout dépendra de l’accueil du public et de la volonté de le faire de tous les acteurs. Tout est possible à ces conditions.
P.com : Le site va-t-il être en accès libre ou sera-t-il sécurisé ? et comment ?
AL : Le site reste en accès libre gratuitement pour tous, mais la mission de l’association restera d’organiser l’activité pour que la visite reste agréable et éviter une saturation complète de la zone.
P.com : Pour les plongeurs bouteille, ça va se passer comment ? Y aura-t-il un « club résident » qui pourra faire plonger sur le musée ? les départs se feront de la plage des catalans ? est-ce que les plongeurs hors structure pourront venir ?
AL : En effet le plus approprié est un départ de la plage.
L’association à demandé à la ville d’avoir un centre d’accueil sur la plage, sa mission sera de réguler l’activité sur le plan d’eau et nous allons mettre en place des visites sous la forme d’un partenariat avec des associations, avec aussi l’objectif de faire vivre l’association.
A ce stade le mode de fonctionnement avec les éventuels clubs de plongée intéressés n’est pas clairement défini, et il fera l’objet d’une concertation avec eux. A ce jour il est plus envisagé de s’appuyer sur leur savoir faire que de mettre en place un club « résident » sur la plage.
Nous avons aussi pour mission de mettre en place un suivi scientifique de la partie « récif artificiel » et un projet pédagogique avec les scolaires de la région.
P.com : As-tu des choses à ajouter ?
AL : Les projets de musées subaquatiques sont relativement nombreux en ce moment, néanmoins la faible profondeur de notre projet permet une ouverture au plus grand nombre. Les aspects scientifiques, de sensibilisation écologique, et le volet pédagogique sont de vrais différentiateurs.
Un musée doit aussi savoir rester vivant, des partenariats sont envisagés avec le UMA de Floride et le futur musée subaquatique d’Ajaccio pour mettre en place des échanges de sculptures.
Je tiens enfin à remercier Serge Dupire, Vincent Chaumette dans Plus Belle La Vie, Geneviève Maillet et Jacques Rougerie. Serge est un ami et il voulait s’engager pour un projet environnemental autour de la mer, il a pris la présidence de l’association qui porte le projet. Geneviève Maillet, ancienne bâtonnier de Marseille, Ex-avocate de la Calypso, experte dans le droit maritime et passionnée de la mer, est marraine de l’association tout comme le Parrain Jacques Rougerie architecte océanographe français qui est un spécialiste de l'habitat sous-marin.
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